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  • Après Wawrinka, Federer fait aussi sa boulette à Bâle

    473699_l-argentin-juan-martin-del-potro-apres-sa-victoire-contre-roger-federer-en-finale-du-tournoi-de-bale-le-28-octobre-2012-a-bale[1].jpgJe me demande si Federer, se déclarant excité comme une puce à l’idée de retrouver Del Potro en finale des Swiss Indoors, l’était autant après sa défaite… Reste que ça me mine un chouïa le moral, quand je pense que Djokovic n’avait qu’à attendre dans son fauteuil que Rodgeur se plante pour lui faciliter encore davantage l’accession à ce trône qu’il va impitoyablement piquer au phénix après Bercy, voire d’ailleurs officieusement pendant.

    Cela dit, il faut bien reconnaître que la boulette du king à Bâle était aussi attendue que celle de Wawrinka. Toutes proportions gardées évidemment, Rodgeur étant quand même très au-dessus de Stan la lose.

    En cause des performances rhénanes très moyennes. Je veux parler de son premier set contre Becker, de sa victoire in extremis en trois sets contre Bellucci et de celle, peu convaincante, contre Mathieu. Il était donc illusoire de nourrir de gros espoirs de voir Rodgeur ajouter un nouveau chapitre à sa légende. Surtout face à un Del Potro qui, lui, avait au contraire enclenché la surmultipliée dès son entrée dans le tournoi.  

    Et cela n’a pas changé face au maestro dont il s’est emparé de la baguette tambour battant pour diriger sa propre partition. Il n’y avait que le folklorique tandem Dupuis-Rosset, toujours aussi diarrhéique dans l’analyse lancinante des prestations de chaque joueur, pour en douter. 

    C’est ainsi que mettant une grosse pièce sur le Suisse au troisième set, le grand blond nous racontait à l’envi que si Del Potro voulait atteindre le niveau des Federer, Djokovic, Nadal ou Murray, il fallait qu’il améliore considérablement son jeu de défense, ses petits pas, ses déplacements vers l'avant, ses volées au filet et j’en oublie...

    De son côté la perruche trépignait, ne cessant de nous répéter qu’il y avait un coup à jouer pour Sa Grâce à chaque point laborieusement grappillé sur le service de l’Argentin. Lequel ne s’obstinait pas moins à l’en empêcher, tissant sa toile avec autant de talent que de patience et de ténacité. D'où le résultat déprimant que l’on sait, la mouche helvétique se laissant inéluctablement prendre au piège.

    Il y a néanmoins des remarques qui me font abonder dans le sens de nos commentateurs fous. Quand ils nous affirment par exemple que Federer et Del Potro sont de grands champions qui n’ont pas la grosse tête, alors que des seconds couteaux se la jouent super star. Dans leur domaine, ils savent de quoi ils causent nos rigolos…

    L’autre point sur lequel je suis complètement d’accord avec l’ex-tennisman genevois, c’est quand il nous avoue ne pas trop entretenir sa condition physique. Il suffisait en effet de l’entendre souffler comme un phoque dans le micro lorsqu’il consentait à se taire pour s’en convaincre… 

    PS.-Sans surprise, Serena  Williams a balayé Maria Sharapova en finale des Masters féminins d’Istanbul. Il faut dire qu’affronter une joueuse qui cumule tous les meilleurs coups de ses rivales les plus douées, sans oublier une impérieuse rage de vaincre, ce n’est pas de la tarte. De quoi en remontrer aux cadors masculins!

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  • Wawrinka à Bâle: chronique d'une boulette annoncée

    Des trois Helvètes en lice ces deux premiers jours aux Swiss Indoors de Bâle, le seul qui n’ait pas passé la rampe, c’est …  Wawrinka. Rien de surprenant tant c’était chronique d’une défaite annoncée contre Davydenko. L’ennui, c’est qu’il a fallu subir les commentaires du bassinant duo Dupuis-Rosset, plus infernal que jamais. 

    Les choses ont commencé avec le fait qu’on ne savait pas très bien où en était le Russe, poussant notre avisé tandem à miser avec une quasi certitude sur une grosse fatigue dans la mesure où il avait jeté l’éponge dans ses derniers tournois.

    Et ce n’est rien de dire qu’ils furent confortés dans leur savante analyse de la condition physique du Poutine des courts après les deux premiers jeux miraculeusement remportés par le Vaudois. Ce fut hélas l'unique moment propre à espérer un éventuel succès du pauvre Stanislas, non seulement rattrapé illico, mais allègrement dépassé pour être par la suite constamment à la remorque du fougueux Slave qui l’a impitoyablememt achevé en deux tie-breaks dévastateurs.

    La paire dantesque en étant pour ses frais concernant une très aléatoire baisse de régime du redoutable Nikolay, dont elle ne manquait pas de moquer à l’occasion les piètres amorties ou autres volées laborieuses, elle s’est alors jetée sur son palmarès à chaque coup gagnant. Rappelant les 21 titres récoltés dont trois en Master Series par ce tennisman d’exception. Sans oublier sa victoire et son statut de finaliste en Coupe Davis.

    Et c’est ainsi qu’après avoir abandonné définitivement leurs illusions de voir un autre visage de Wawrinka, ingénument qualifié de trop gourmand alors qu’il jouait simplement comme un pied, les comiques de la télé ravalaient courageusement leur chagrin en affirmant qu’il n’y avait en somme rien d’humiliant pour leur poulain à perdre contre celui qui fut quand même troisième mondial. En 2006, vous imaginez le danger…

    Remarquez, je me demande encore pourquoi je m’étonne de telles sornettes, après avoir entendu la veille la perruche se pamer parce que Federer, mené 2-3 pour cause de break, s’est retrouvé tout soudain à 4-3 face à l’Allemand Becker. Fabuleuse remontée de la légende contre le 83e du classement, non ?

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  • Sorties cinéma: "Amour", la Palme d'or de Michael Haneke

    20272262.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDès sa projection à mi-parcours du festival à Cannes en mai dernier, l’accueil enthousiaste réservé au film en faisait le grand favori pour la Palme d’or. Quelques jours plus tard son auteur Michael Haneke obtenait logiquement, après celle reçue en 2009 avec Le ruban blanc, la récompense suprême pour Amour.

    Une grande œuvre superbement réalisée et dialoguée, mais au sujet qui n’a apparemment rien pour séduire. Voire tabou dans nos sociétés qui préfèrent cacher ces choses. Le film ouvre avec une scène où des pompiers enfoncent la porte d’un appartement parisien cossu. Dans une chambre ils découvrent une vieille dame allongée sur son lit, morte, des pétales de fleurs disposés autour de sa tête. Sur fond noir, le mot  "Amour", révélateur…

    Flash back pour une action qui va alors se dérouler entièrement dans cet appartement. Entre moments cauchemardesque, sublimes, romanesques, poétiques, fous, le réalisateur livre un huis-clos dramatique, s’attachant  à montrer, alors que la faucheuse rôde, un amour qui s’achève et la manière de gérer une souffrance liée à la perte d’un être adoré. 

    A l'épreuve de la maladie

    Là, il s’agit d’Anne et Georges, deux beaux octogénaires élégants et cultivés laissant oublier l’outrage des ans. Fins lettrés et anciens professeurs de musique, ils lisent en écoutant Schubert entre les visites d’un jeune concertiste ou de leur fille. Mais la vie du couple, dont l’amour indéfectible nous est révélé par des paroles, des gestes et des regards d’une infinie tendresse, est soudain ébranlé par les ravages de la maladie.

    Victime d’une attaque cérébrale, Anne se retrouve à moitié paralysée à la suite de l’opération. Et cette belle femme fière et forte voit sa santé se dégrader de jour en jour, son pauvre  corps perclus la lâcher, jusqu’à devenir aussi dépendante de Georges qu’une enfant qu’on doit nourrir, laver, changer.

    Une déchéance terrible et des conditions humiliantes dont le réalisateur ne cache rien pour montrer que l’amour absolu consiste à accepter l'nacceptable, tout en filmant avec une grande pudeur cette lente et douloureuse progression vers un dénouement inéluctable.

    Outre à son égérie Isabelle Huppert dans le rôle secondaire de la fille du couple, Michael Haneke a fait appel à deux de ses idoles. Emmanuelle Riva, inoubliable héroïne d'’Hiroshima mon amour et Jean-Louis Trintignant qu’on ne présente plus (photo). Tous deux jouent magistralement les personnages d'Anne et de Georges dans cet opus tragique, bouleversant, éprouvant, simple, juste. Et à la portée universelle dans la mesure où il nous place dans une situation à laquelle nous sommes tous confrontés à un moment de notre vie.

    Lors de la conférence de presse Emmanuelle Riva, balayant le côté dégradant de l’état physique dans lequel elle devait se trouver, avouait que se mettre à la place d’Anne avait  été un bonheur exceptionnel, presque voluptueux. Quant à Jean-Louis Trintignant, se déclarant incapable de résister au cinéaste autrichien, il a laissé entendre que ce serait son dernier film. Sa magnifique prestation n’en est que plus précieuse.

       
    Au galop, un film qui se traîne

    still2[1].jpgAlors que son père vient de mourir, un écrivain séduit une femme sur le point de se marier, voit sa mère perdre progressivement la mémoire et sa fille connaître ses premiers émois amoureux. Une chronique familiale que l’on doit à l’acteur Louis-Do de Lancquesaing (Le père de mes enfants, Polisse), passé pour la première fois derrière la caméra.


    En dépit d'un contexte parfois assez finement analysé comme ces scènes où une femme hésite entre un nouvel amour et la crainte de faire du mal à un compagnon bien sous tous rapports, le sujet est banal, le ton et les dialogues affectés, le traitement souvent complaisant. De plus l’intrigue se traîne. Un comble pour un film qui s’appelle Au galop!

    Restent les acteurs qui font le travail, sans plus. A l’image d’Alice, la fille de Louis-Do, de Valentina Cervi (photo), de Marthe Keller, émouvante en mère fantasque souffrant d’un début d’Alzheimer, mais qui nous rejoue du coup un peu trop celle de Fragile de Laurent Nègre. De son côté Xavier Beauvois a du mal à convaincre, tandis que Louis-Do de Lecquesaing ne cesse de vouloir nous persuader qu’il est un super beau mec… 


    Modest Reception dénonce l'argent qui corrompt

    still4[1].jpgLeyla et Kaveh (le bras dans le plâtre) forment un couple bizarre à l’air plutôt aisé venu de Téhéran.  Peut-être mari et femme, peut-être frère et sœur, ils parcourent les montagnes kurdes en voiture, le coffre bourré de sacs de billets de banque qu’ils sont censés distribuer par on ne sait qui aux gens qu’ils rencontrent au hasard de leur étrange voyage dans cette région bombardée.

    De quoi se demander à quel jeu, éventuellement pervers, ils jouent entre aumône, honneur, pari et tentation. Reste que tous deux se heurtent à la méfiance, voire à la forte réticence des bénéficiaires qui, pourtant très pauvres, vont jusqu’à refuser fièrement cette manne suspecte. Provoquant des colères feintes ou amusées des curieux bienfaiteurs, exigeant de surcroît que chaque donation soit filmée.

    Avec cette comédie burlesque, le réalisateur Mani Haghighi, interprète de  Kaveh aux côtés de Taraneh Aligoosti (Leyla), livre un constat ironique de la société iranienne, doublé d’une parabole se voulant originale sur l’argent qui corrompt l’homme. On regrettera toutefois des longueurs et outrances pénibles. Telle la monstre et interminable engueulade du début entre les deux protagonistes.


    Films à L’affiche dans les salles romandes dès le mercredi 24 octobre.

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