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  • Sorties cinéma: François Ozon nous entraîne "Dans la maison". Façon Hitchcock

    20254555.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgL’éclectique réalisateur farnçais retrouve son punch évocateur avec Dans la maison, son nouveau film singulièrement ludique, humoristique et pervers. Formant un couple à la Woody Allen avec sa femme galeriste, mais poliment imperméable aux improbables œuvres d’art contemporain qu’elle expose, Germain est surtout un professeur de français désabusé. Déprimé à l’idée de reprendre ses cours après les vacances.

    En l’occurrence, il est accablé par le consternant niveau de ses élèves, à qui il a demandé une composition pourtant simple. La narration de leur week-end. Mais il se heurte à un décourageant ramassis de banalités. Jusqu’au moment où il tombe sur la rédaction pour le moins intrigante de Claude Garcia, qui raconte s’être introduit dans la maison d’un copain et ce qu'il y a vu.

    Immédiatement séduit par l’évident don littéraire de ce garçon, Germain est également très excité par la mention "à suivre..."  figurant au bas du texte. Ce qu’il décrit a-t-il eu lieu?  Ses personnages sont-ils réels? Que va-t-il se passer?

    Du coup, Ozon installe une sorte de suspense hitchcockien autour de la relation trouble entre le maître et l’élève. Le premier, retrouvant du goût à l’enseignement joue les pygmalions en donnant des leçons d’écriture au second, qui, passionné par la vie de cette famille de "la classe moyenne", en fournit chaque semaine l’observation cruelle dans un nouvel épisode de ses incursions un rien glauques dans leur intimité.

    En adaptant la pièce de l’Espagnol Juan Mayorga, Le garçon du dernier rang Le réalisateur reprend, entre roman-photo et thriller,  le dispositif du fameux Fenêtre sur cour. Mêlant la réalité à la fiction, les récits aux fantasmes, il propose un bel exercice de style aux dialogues ciselés et à la mise en scène brillante. On regrettera juste le côté un brin répétitif du scénario et la relative difficulté de l’auteur à  boucler son film.

    Rien à redire en revanche sur la performance des comédiens. Surdoué de la tchatche évitant heureusement ses outrances verbeuses coutumières, Fabrice Luchini se révèle fluide dans le discours et crédible dans son rôle de professeur quelconque, soudain fasciné par le jeu malsain dans lequel l’entraine cet élève manipulateur. Impeccablement interprété, lui, par le jeune Ernst Umhauer (photo). 

    S’ajoutent notamment à ce duo Kristin Scott Thomas, en épouse de Germain également perturbée par la découverte de ce nouveau Rimbaud dangereusement voyeur, ainsi qu’Emmanuelle Seigner en mère de famille dont s’amourache l’ado, et qui rêve de reprendre des études de déco en zonant pendant des heures sur son canapé.

    Broken , drame social à l’anglaise

    964140[1].jpgOuvrant la Semaine de la Critique à Cannes en mai dernier, le premier film du Britannique Rufus Norris avait conquis les festivaliers. il met principalement en scène Tim Roth et une débutante, Eloïse  Laurence dans le rôle de Skunk (photo).

    Fragile gamine diabétique de 11 ans, elle vit dans un quartier populaire. Et voit brusquement son univers basculer le jour où elle est témoin d’un acte aussi brutal qu'injuste envers son voisin Rick, un gentil garçon mentalement déficient. L’agresseur est le père de trois délinquantes précoces, dont l’une accuse à tort de viol la malheureuse victime.  

    Tout paraît désormais hostile à Skunk qu’il s’agisse de sa maison, de son quartier, de son école. Envahie par une peur diffuse de l'inconnu, elle se pose alors une foule de questions sur son avenir, l'amour qu'elle voue à son instituteur, le départ de sa mère alors qu'elle était petite. Des interrogations auxquelles tente de répondre un Rufus Norris pas toujours très inspiré, en dépit des louanges dont son film est souvent l’objet.

    Influencé par la BD, metteur en scène réputé de théâtre (Festen) et d’opéra (Dr. Dee ), il convainc en effet un peu moins dans ce drame social à la fois bancal et esthétisant, sur fond de chronique familiale, de mineure abusée, d’alcool, de violence et de meurtres sanglants. 

    En revanche, il sait évoquer les bizarreries du quotidien à travers des situations absurdes. Et diriger ses acteurs. Tim Roth est comme toujours parfait. Mais on est surtout séduit par Eloïse Laurence, véritable révélation avec son côté Uma Thurman de poche.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 10 octobre.

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  • Qui a peur de Lindsey Vonn?

    La-skieuse-Lindsey-Vonn-veut-se-mesurer-aux-hommes_mode_une[1].jpgLes media en ont évidemment fait des gorges chaudes. Lindsey Vonn, la championne olympique et du monde la plus glamour de la spatule, trouve difficilement une adversaire à sa hauteur. S’ennuyant ferme sur le circuit, désireuse de repousser ses limites et de se se payer un bon coup de pub, elle clame son envie dévorante de se mesurer aux hommes.

    La célèbre skieuse a donc demandé à la Fédération internationale de lui accorder le droit de les défier le 24 novembre prochain à Lake Louise, au Canada. Arguant de la logique de la chose dans la mesure où elle détient le record féminin de points remportés en une seule saison, soit 20 de moins seulement que l’ogre autrichien des pistes, le fameux Herminator.

    Voilà qui sème une certaine panique dans le landerneau et donne des cheveux blancs au directeur de la Coupe du monde féminine, le Norvégien Atle Skaardal. Non seulement, le jour de l’épreuve masculine, Lindsey doit courir avec ses consoeurs à Aspen dans le Colorado, mais le week-end suivant les dames s’affronteront justement à Lake Louise sur la même piste que les mâles, dans une descente et un super-G.

    Or si l’Américaine s’aligne chez les hommes, elle aurait un énorme avantage quelques jours plus tard sur ses rivales. Moralité faut voir ce que dit le règlement et aucune décision ne sera prise avant novembre. Pourtant la solution semble simple. Si Lindsey veut lutter avec les mâles, soit elle renonce à combattre avec ses semblables une semaine après, soit pour le moins dispute pas d’entraînement.

    M’est donc avis que ces tergiversations tiennent surtout au fait que ces messieurs ont bêtement les chocottes d'une déculottée. Il faut dire que chat échaudé… En 1973, la super tenniswoman Billie Jean King, avec notamment douze Grands Chelems à son actif, avait décidé de croiser sa raquette avec Bobby Riggs, numéro un mondial dans les années 40 et alors âgé de 55 ans.

    Se moquant aussi régulièrement que sottement du tennis féminin et prétendant qu’aucune joueuse en activité, même au top, ne pouvait l'emporter face à un retraité, surtout aussi illustre que lui, ce phallocrate avait validé ses propos en coulant Margaret Court en deux petits sets. En revanche, Billie Jean King l’avait par la suite ridiculisé devant 30.000 spectateurs et des millions de télespectateurs, lui flanquant une raclée en trois manches. Un match connu sous le nom de bataille des sexes. 

    Alors, qui a peur de Lindsey Vonn? Car en l’occurrence il ne s’agit pas d’éventuellement rentrer dans le chou d'un quinqua, mais d'une floppée de contemporains. Bon d’accord, l’ego de la star des neiges risque une sacrée blessure en cas de piteuse défaite. Mais imaginez qu’elle se classe plus qu’honorablement. Pire, rêvons deux secondes, qu'elle s’impose! Une honte intégrale dont les plus machos ne seraient pas seuls à ne pouvoir se remettre pendant des âges...

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  • Sorties cinéma: Oliver Stone revient avec "Savages". Moyen, le come-back

    20184017.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgSexe, drogue et violence, un cocktail qui se veut détonant pour Savages, le dernier Oliver Stone. Adapté d’un roman de Don Winslow, auteur du scénario, ce thriller met en scène la guerre que se livrent les trafiquants de drogue entre la Californie et le Mexique.

    Une guerre qui finit par tourner autour d’un trio amoureux. Il est formé de deux beaux gosses, Ben le botaniste idéaliste surdoué (Aaron Johnson) Chon, un ancien combattant aux abdos d’acier (Taylor Kitsch). New age et bohêmes, ils partagent tout, leur vie, leur maison leurs affaires et leur lit avec la sulfureuse O (Blake Lively, l’héroïne de Gossip Girl).

    Deux gars une fille. Heureux, pas jaloux pour un sou mais roulant sur l’or dans leur petit paradis entre plage, mer, surf et soleil, grâce  à la culture d’un cannabis exceptionnel. Officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, mais qu’ils ne se privent pas de dealer. Le tout avec la complicité d’un agent des stups corrompu (John Travolta).

    Leur commerce marche même tellement bien qu’un cartel mexicain dirigé par l’impitoyable Elena (Selma Hayek) et représenté par Lado son affreux homme de main (Benicio del Toro), leur propose une association. Face à leur refus, les vilains méchants kidnappent O. Et c’est parti pour un affrontement sans merci sur fond de complaisantes tueries, exécutions sommaires et autres embuscades meurtrières.   

    Après les échecs d’Alexander, de World Trade Center et la suite de Wall Street, Savages était annoncé comme le grand retour du réalisateur engagé, frondeur, dénonciateur et contestataire. Mais en-dehors d’un certain rythme,  de quelques qualités esthétiques et de mise en scène, le spectaculaire come-back attendu de l’impertinent rebelle hollywoodien se révèle moyen. En raison surtout d’un scénario en forme de vaste foutoir, un comble sur une idée aussi simple qu’une prise d’otages, ne trouvant son salut laborieux que dans un double épilogue.

    Côté personnages, on n’est pas trop gâté non plus. Au groupe des jeunes, plus romantiquement niais que sexy notamment  dans une scène de baise à trois faussement torride, s’oppose celui des anciens, trop outrancièrement caricaturaux pour amuser. A commencer par Selma Hayek, en Médée façon Cléopâtre qui nous joue une baronne de la drogue psychopathe et hystérique.  Quant à la voix off de Blake Lively, elle contribue à plomber un film aux accents un rien tarantinesques et aux allures de farce. 

    Ruby Sparks surfe sur le processus de création

    images[1].jpgIls avaient séduit et cartonné avec Litte Miss Sunshine. Jonathan Dayton et Valerie Faris reviennent avec Ruby Sparks. Une drôle de comédie, mâtinée de fantastique, sur un scénario de Zoe Kazan, qui partage aussi l’affiche avec Paul Dano, son compagnon à la ville (photo).
     
    Ecrivain à succès révélé à même pas vingt ans avec son premier roman, Calvin Weir-Fields connaît désormais  les affres de la page blanche. Incapable de pondre un nouveau chef d’œuvre, il suit les conseils de son psy, qui l’encourage à décrire la femme de ses rêves. Et puis miracle, un beau matin, elle se matérialise dans sa cuisine, idéalement conforme à ses fantasmes. En chair et en os de surcroît.

    Calvin et Ruby vivent alors une relation amoureuse enchanteresse, jusqu’au jour où la jeune femme manifeste un désir d’indépendance intolérable pour son créateur. Usant d sa machine à éàcrire, il se laisse alors aller à remodeler sa créature et à modifier ses réactions dans le sens qui lui convient. Une reprise de contrôle qui sera fatale à l’amour, par essence incontrôlable.

    Cette petite fable morale permet aux auteurs de surfer sur le processus de création sinon avec originalité, du moins avec grâce, simplicité et légèreté. Malgré quelques scènes inutilement outrées.

    Le sommeil d’or ou l’histoire méconnue du cinéma cambodgien

    1761891_3_c10f_une-image-du-film-documentaire_f69830b802837a90e87ebb1ea2222e25[1].jpgAvec son documentaire, qui est aussi son premier long-métrage, Davy Chou, petit-fils d’un des plus grands producteurs cambodgiens tente de nous raconter l’histoire du cinéma de son pays. Une entreprise difficile car, né en 1960 et devenu incroyablement populaire, le septième art cambodgien est anéanti quinze ans plus tard par les redoutables Khmers rouges.

    Tous les protagonistes de la branche, cinéastes, producteus, acteurs sont déportés, souvent assassinés, les films détruits ou abandonnés, les salles fermées. Ne subsiste qu’une trentaine d’œuvres sur les quatre cents tournées. Elles ont été pour la plupart sauvegardées par des exilés à travers des vieilles cassettes. Inédit, émouvant et révélateur, ce témoignage doublé d’une réflexion esthétique devrait surtout passionner les cinéphiles.

    Autres sorties

    Pour les amateurs de dessins animé, Michel Ocelot propose la deuxième série, en 3 D, des contes dérivés de Kirikou et la Sorcière. Avec son fameux minuscule héros toujours aussi intrépide. Dans un genre totalement différent, sort Taken 2, suite du premier volet et nouveau navet produit par Luc Besson. Un ex-agent spécial (Liam Neeson) est enlevé à Istanbul après savoir tiré sa fille des griffes d’ignobles proxénètes albanais. Inutile de préciser qu’il va s’en sortir plus ou moins les doigts dans le nez…

    Films à l’affiche dans les salles romande depuis mercredi 3 octobre

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