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le blog d'Edmée - Page 553

  • Festival de Locarno: Alain Delon assure le show

    Après Charlotte Rampling, c’est Alain Delon, ovationné la veille sur la scène de la Piazza grande où il a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui est venu à la rencontre de la presse et du public. Mitraillé par les photographes, assurant le show, le célébre comédien français a évidemment largement contribué au glamour de Locarno, pour la plus grande joie de son directeur artistique, Olivier Père.  

    Mentionnant un début de vie assez tragique, un départ à l’armée très tôt, "la fierté du festival" rappelle qu’il n’avait aucun désir de se lancer dans le  cinéma. Jusqu’à ce qu’il voie Deburau, un  film de Sacha Guitry datant de 1951, en ressorte bouleversé et décide d’en faire son métier. Et puis, miraculeusement,le cinéma est venu le chercher. « A cause de mon physique d’abord, mais aussi ensuite pour ce que j’avais à l’intérieur ».

    Souriant, décontracté et  plein d’humour, contrairement à sa réputation d’homme tyrannique, colérique et mégalomane, Alain Delon, truand du remarque: "Je ne suis pas un acteur difficile. Avec les grands je marche au doigt et à l’œil. En revanche, avec les imbéciles qui ne savent pas ce qu’ils veulent, je peux effectivement  être terrible".

    Et dans les grands, il y naturellement René Clément, son maître, avec qui il a tourné Plein Soleil en 1959, un premier chef d’oeuvre en forme de déclic pour la suite de sa carrière. "C’est après avoir vu ce film que Luchino Visconti est venu me chercher.Je veux ce garçon pour Rocco, a-t-il exigé. Dans son panthéon, on trouve également Jean-Pierre Melville, notamment auteur du Samourai, autre sublime performance d’Alain Delon.

    Pour le comédien qui se compare à un premier violon dans l’orchestre, ces hommes sont des artistes, à l’égal d’un chef comme Karajan. "Ils possèdent trois qualités essentielles. Ils vous mettent en scène, vous dirigent puis passent derrière la caméra et deviennent les réalisateurs. Aujourd’hui, la majorité des cinéastes en ont une de ces caractéristiques, parfois deux, mais rarement trois.

    C’est ainsi que pour lui, le cinéma est mort au siècle passé. "J’ai fait un cinéma qui faisait rêver. Aujourd’hui ce n’est plus le cas". Avouant toutefois qu’il serait prêt à tout faire pour autant que le rôle soit bon. Relevant aussi qu’un film l’a surpris. C’est Intouchables. J’aurais beaucoup aimé jouer le rôle de François Cluzet".

    Encore que le fauteuil roulant soit la chose qu’il redoute le plus. "Je ne crains pas la vieillesse, mais  l’infirmité, l’impotence. Je pense que je me dois tellement à mon public que je ne me montrerai jamais diminué à lui. Ce ne serait pas digne".

    Alain Delon évoque encore son passage aux Etats-Unis. "On m’avait dit reste, tu deviendras une grande star. Mais la France et Paris m’auraient manqué. Le cinéma oui, la caméra étant pareille partout, mais l’Amérique non". 

    En revanche, il ne tarit pas d’éloges sur les comédiens d’outre-Atlantique. Jouer avec Burt Lancaster, c’était comme donner la réplique à Jean Gabin. Et si j’avais pu, je me serais contenté de servir le petit-déjeuner à Marlon Brando. Pour moi, c’est "the" movie. Il avait même une fois déclaré qu'il serait décédé cliniquement le jour où Brando opartirait...

    Enfin, un journaliste chinois lui assurant qu'il est un dieu dans son pays, Alain Delon ne comprend effectivement pas qu’on ne lui ait jamais proposé d’aller jouer là-bas. "J’étais à Shangaï et j’avais du mal à marcher dans la rue tant j’étais sollicité". Sans oublier une anecdote à propos de Johnnie To, un cinéaste avec qui il aimerait travailler. "Il donnait une conférence dans un hôtel. Je suis passé, Johnnie est venu vers moi s'est agenouillé et m'a baisé la main".  

    Très applaudi, Alain Delon termine son petit show par une boutadeil  à propos de la grandeur de Locarno, à laquelle il contribue par sa présence: "Pourquoi avez-vous attendu 50 ans pour m’inviter?"

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  • JO: Federer, Suisse mais heureusement pas trop!

    Tennis-JO-2012-Federer-en-demi-finale_reference[1].jpgEnfin une médaille helvétique avec la légende en finale. Une lutte homérique de 4h 26, le match le plus long de lère open en deux sets gagnants, contre l'asperge argentine Del Potro. Du coup, je vous avoue mes grandes craintes à l'idée que ce brave Rodgeur refuse désormais d'être Suisse, pour ne pas être assimilé aux performances si misérables de ses concitoyens à Londres!

    Mais nonobstant son immense talent, ses dix-sept grands chelems, sa couronne retrouvée et, dans la foulée, son record de semaines à la première place assuré depuis sa septième victoire à Wimbledon en juillet dernier, Federer demeure bien helvétique. Pas trop quand même heureusement, mais à me demander une ixième fois comment diable il a pu arriver à son niveau extraordinaire avec un tel handicap. 

    Alors qu’il avait tout pour se retrouver face à Djokovic ou Murray grâce au service pris à Del Potro à 9-10 dans la dernière manche, le phénix a en effet failli bêtement foirer l'affaire, réussissant l'exploit de nous offrir un jeu catastrophique, prouesse dont seuls lui et ses compatriotes sont capables dans des circonstances aussi favorables.

    Le danger miraculeusement écarté en dépit d'une avalanche de fautes directes, il n’y a plus maintenant qu’à prier pour que le king s’impose face à la belette écossaise ou au vampire de Belgrade, nous évitant ainsi d’horripilantes manifestations de nationalisme british. Ou serbe, ce qui serait nettement pire, dans la mesure où Dracula ne raflerait pas seulement l'or olympique, mais devrait également retrouver sa place de numéro un mondial. J’en ai des frissons rien que d’y penser.

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  • Alain Delon, "la fierté du festival", assure le show à Locarno

    Ehrenpreis-fuer-Alain-Delon-auf-dem-Filmfestival-Locarno_ArtikelQuer[1].jpgAprès Charlotte Rampling, c’est Alain Delon, 77 ans, ovationné la veille sur la scène de la Piazza grande où il a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui est venu à la rencontre de la presse et du public. Mitraillé par les photographes, le célébre comédien français a évidemment largement contribué au glamour de Locarno, pour la plus grande joie de son directeur artistique, Olivier Père.  

    Mentionnant un début de vie assez tragique, un départ à l’armée très tôt, "la fierté du festival" rappelle qu’il n’avait aucun désir de se lancer dans le  cinéma. Jusqu’à ce qu’il voie Deburau, un film de Sacha Guitry datant de 1951, en ressorte bouleversé et décide d’en faire son métier. Et puis, miraculeusement,le cinéma est venu le chercher. "A cause de mon physique d’abord, mais aussi ensuite pour ce que j’avais à l’intérieur".

    Souriant, décontracté et plein d’humour, contrairement à sa réputation d’homme tyrannique, colérique et mégalomane, Alain Delon remarque: "Je ne suis pas un acteur difficile. Avec les grands je marche au doigt et à l’œil. En revanche, avec les imbéciles qui ne savent pas ce qu’ils veulent, je peux effectivement  être terrible".

    Et dans les grands, il y a naturellement René Clément, son maître, avec qui il a tourné Plein Soleil en 1959, un premier chef d’oeuvre en forme de déclic pour la suite de sa carrière. "C’est après avoir vu ce film que Luchino Visconti est venu me chercher. Je veux ce garçon pour Rocco, a-t-il exigé. Dans son panthéon, on trouve également Jean-Pierre Melville, notamment auteur du Samourai, autre sublime performance d’Alain Delon.

    783947_20928058_460x306[1].jpgPour le comédien (photo dans Rocco et ses frères) qui se compare à un premier violon dans l’orchestre, ces hommes sont des artistes, à l’égal d’un chef comme Karajan. "Ils possèdent trois qualités essentielles. Ils vous mettent en scène, vous dirigent puis passent derrière la caméra et deviennent les réalisateurs. Aujourd’hui, la majorité des cinéastes en ont une de ces caractéristiques, parfois deux, mais rarement trois.

    C’est ainsi que pour le truand de l'écran mâtiné d'anti-héros tragique, le cinéma est mort au siècle passé. "J’ai fait un cinéma qui faisait rêver. Aujourd’hui ce n’est plus le cas". Avouant toutefois qu’il serait prêt à s'engager dans n'importe quel rôle pour autant qu'il soit bon. Relevant aussi qu’un film l’a surpris. "C’est Intouchables. J’aurais beaucoup aimé jouer le rôle de François Cluzet".

    Encore que le fauteuil roulant soit la chose qu’il redoute le plus. "Je ne crains pas la vieillesse, mais  l’infirmité, l’impotence. Je pense que je me dois tellement à mon public que je ne me montrerai jamais diminué à lui. Ce ne serait pas digne".

    Alain Delon évoque encore son passage aux Etats-Unis. "On m’avait dit reste, tu deviendras une grande star. Mais la France et Paris m’auraient manqué. Le cinéma oui, la caméra dont je suis amoureux étant pareille partout, mais l’Amérique non". 

    En revanche, il ne tarit pas d’éloges sur les comédiens d’outre-Atlantique. Jouer avec Burt Lancaster, c’était comme donner la réplique à Jean Gabin. Et si j’avais pu, je me serais contenté de servir le petit-déjeuner à Marlon Brando. Pour moi, c’est "the" movie. Il avait même une fois déclaré qu'il serait décédé cliniquement le jour où Brando partirait...

    Enfin, un journaliste chinois lui assurant qu'il est un dieu dans son pays, Alain Delon ne comprend effectivement pas qu’on ne lui ait jamais proposé d’aller jouer au Japon ou en Chine. "J’étais récemment à Shangaï et j’avais du mal à marcher dans la rue tant j’étais sollicité".

    Très applaudi et solicité par les traqueurs d'autographe, le comédien  termine sur une boutade à propos de la grandeur de Locarno, qu'il a brièvement illuminé de sa présence: "Pourquoi avez-vous attendu 50 ans pour m’inviter?"

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