Maudit au départ étant donné sa proximité immédiate avec les Masters de Londres, Bercy a été décimé au-delà de l’imaginable. Déjà privé de Federer et de Nadal, le tournoi parisien a regardé tour à tour les autres stars sombrer. Djokovic, Murray, Berdych, Tsonga, Del Potro, Tipsarevic, Monaco, sept des dix meilleurs joueurs de la planète, se sont retrouvés prématurément au tapis.
Ne restait, au stade du dernier carré, que le brave Espagnol David Ferrer, matricule cinq à l’ATP, pour sauver l’honneur des cadors de la raquette. Et, outre la révélation polonaise Jerzy Janowicz (photo), deux Tricolores pour faire jubiler leurs compatriotes, rêvant d’une empoignade franco-hexagonale au sommet dimanche. Pas vraiment pas de quoi s’extasier à cette idée, je vous l’accorde. Mais faute de grives on mange du merle et surtout ces deux-là auraient largement contribué à remplir la caisse.
Hélas, là encore il a fallu déchanter. Tant Gilles Simon que Michael Llodra, en dépit des folles ovations d’un public déchaîné, qui n’hésitait pas par ailleurs à huer copieusement l’adversaire au moindre soupçon d’une éventuelle mini-protestation de sa part, ont dû s’incliner misérablement en deux sets secs chacun.
Pour Llodra, la défaite menaçait logiquement face à la mobylette de Valence (photo), au moteur mieux réglé qu’une horloge. Après s’être baladé sur un nuage en battant les bombardiers Isner et Querrey, sans oublier un Del Potro fatigué après ses deux victoires, dont une difficile contre Federer à Bâle la semaine d’avant, Mika s’est remis à jouer dès la fin du premier set à son niveau. C’est-à-dire celui qui le laisse végéter au 121e rang mondial.
Quant à Simon, à la suite de Kohlschreiber, Cilic, Murray et Tipsarevic, il s’est heurté au redoutable géant polonais Jerzy Janowicz. A 21 ans, cet habitué des challengers issu des qualifications, produit d’un croisement entre un tank, un canon et un TGV, participait non seulement au premier Masters 1000 de sa carrière, mais en disputera la finale. Avec, sauf émotion intempestive, bien des chances d’emporter le morceau.
Au cas où, ce serait une petite cerise sur le gâteau un rien duraille à digérer pour les pontes de Bercy qui, en l’absence de l’astre helvétique vainqueur l’an dernier, auront au moins vu la naissance d’une étoile. Sinon d’une supernova…
C’était dans la poche, gravé dans le marbre pour les experts. Etant donné son immense talent, l’impérial Djokovic n’avait même qu’à jouer une main attachée dans le dos pour gagner Bercy les doigts dans le nez et dominer à nouveau orgueilleusement le tennis mondial. Renvoyant à ses études ce pauvre Rodgeur, qui n’avait pas réussi à s’imposer une sixième fois en finale à Bâle, pour cause de Del Potro super motivé.
Sandrine Bonnaire, après un documentaire sur sa sœur autiste et un film court est passée derrière la caméra pour son premier long métrage de fiction. J’enrage de son absence est inspiré d’un vécu personnel, évoquant un homme lié à sa mère, qu’elle a connu dans son enfance avant qu’il disparaisse et qu’elle le recroise par hasard à 20 ans.
Depuis l’âge de neuf ans, Jonathan Caouette se filme ainsi que sa famille, la caméra faisant en quelque sorte office de thérapie. Cela n’a rien de très étonnant pour ce garçon trimballé deça et delà dans son enfance et son adolescence. Notamment élevé par ses grands parents, il était maltraité dans des familles d’accueil, où il était placé en raison des troubles mentaux de sa mère Renee Leblanc, qui a passé une grande partie de son existence dans des hôpitaux psychiatriques.