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le blog d'Edmée - Page 550

  • Alain Delon, "la fierté du festival", assure le show à Locarno

    Ehrenpreis-fuer-Alain-Delon-auf-dem-Filmfestival-Locarno_ArtikelQuer[1].jpgAprès Charlotte Rampling, c’est Alain Delon, 77 ans, ovationné la veille sur la scène de la Piazza grande où il a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, qui est venu à la rencontre de la presse et du public. Mitraillé par les photographes, le célébre comédien français a évidemment largement contribué au glamour de Locarno, pour la plus grande joie de son directeur artistique, Olivier Père.  

    Mentionnant un début de vie assez tragique, un départ à l’armée très tôt, "la fierté du festival" rappelle qu’il n’avait aucun désir de se lancer dans le  cinéma. Jusqu’à ce qu’il voie Deburau, un film de Sacha Guitry datant de 1951, en ressorte bouleversé et décide d’en faire son métier. Et puis, miraculeusement,le cinéma est venu le chercher. "A cause de mon physique d’abord, mais aussi ensuite pour ce que j’avais à l’intérieur".

    Souriant, décontracté et plein d’humour, contrairement à sa réputation d’homme tyrannique, colérique et mégalomane, Alain Delon remarque: "Je ne suis pas un acteur difficile. Avec les grands je marche au doigt et à l’œil. En revanche, avec les imbéciles qui ne savent pas ce qu’ils veulent, je peux effectivement  être terrible".

    Et dans les grands, il y a naturellement René Clément, son maître, avec qui il a tourné Plein Soleil en 1959, un premier chef d’oeuvre en forme de déclic pour la suite de sa carrière. "C’est après avoir vu ce film que Luchino Visconti est venu me chercher. Je veux ce garçon pour Rocco, a-t-il exigé. Dans son panthéon, on trouve également Jean-Pierre Melville, notamment auteur du Samourai, autre sublime performance d’Alain Delon.

    783947_20928058_460x306[1].jpgPour le comédien (photo dans Rocco et ses frères) qui se compare à un premier violon dans l’orchestre, ces hommes sont des artistes, à l’égal d’un chef comme Karajan. "Ils possèdent trois qualités essentielles. Ils vous mettent en scène, vous dirigent puis passent derrière la caméra et deviennent les réalisateurs. Aujourd’hui, la majorité des cinéastes en ont une de ces caractéristiques, parfois deux, mais rarement trois.

    C’est ainsi que pour le truand de l'écran mâtiné d'anti-héros tragique, le cinéma est mort au siècle passé. "J’ai fait un cinéma qui faisait rêver. Aujourd’hui ce n’est plus le cas". Avouant toutefois qu’il serait prêt à s'engager dans n'importe quel rôle pour autant qu'il soit bon. Relevant aussi qu’un film l’a surpris. "C’est Intouchables. J’aurais beaucoup aimé jouer le rôle de François Cluzet".

    Encore que le fauteuil roulant soit la chose qu’il redoute le plus. "Je ne crains pas la vieillesse, mais  l’infirmité, l’impotence. Je pense que je me dois tellement à mon public que je ne me montrerai jamais diminué à lui. Ce ne serait pas digne".

    Alain Delon évoque encore son passage aux Etats-Unis. "On m’avait dit reste, tu deviendras une grande star. Mais la France et Paris m’auraient manqué. Le cinéma oui, la caméra dont je suis amoureux étant pareille partout, mais l’Amérique non". 

    En revanche, il ne tarit pas d’éloges sur les comédiens d’outre-Atlantique. Jouer avec Burt Lancaster, c’était comme donner la réplique à Jean Gabin. Et si j’avais pu, je me serais contenté de servir le petit-déjeuner à Marlon Brando. Pour moi, c’est "the" movie. Il avait même une fois déclaré qu'il serait décédé cliniquement le jour où Brando partirait...

    Enfin, un journaliste chinois lui assurant qu'il est un dieu dans son pays, Alain Delon ne comprend effectivement pas qu’on ne lui ait jamais proposé d’aller jouer au Japon ou en Chine. "J’étais récemment à Shangaï et j’avais du mal à marcher dans la rue tant j’étais sollicité".

    Très applaudi et solicité par les traqueurs d'autographe, le comédien  termine sur une boutade à propos de la grandeur de Locarno, qu'il a brièvement illuminé de sa présence: "Pourquoi avez-vous attendu 50 ans pour m’inviter?"

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  • Festival de Locarno: Charlotte Rampling ouvre le bal des médaillés

    topelement[1].jpgDiscours des pontes délivrés, petits fours et champagne engouffrés à la cérémonie d’ouverture, Locarno, 65e, c'est parti. Avec au programme quelque 300 films dont 19 en compétition officielle. Parmi les autres points forts la rétrospective, dédiée cette année au maître du cinéma hollywoodien Otto Preminger, et la célébrissime Piazza Grande, qui propose quelque 17 premières mondiales, internationales ou européennes. L’occasion également de célébrer sur scène les hôtes du festival. Prestigieux évidemment.

    Et il y en a pas mal cette année, d’Alain Delon à Harry Belafonte en passant par Leos Carax, ou Ornella Muti. Mais pourquoi donc les stars se ruent-elles à Locarno, lui donnant des airs de Cannes, Berlin, ou Venise ?

    Eh bien c’est simple, on leur remet des prix et elles viennent raconter leur carrière, après avoir reçu leur Léopard d’honneur sur la Piazza devant des milliers de personnes. Difficile de résister au fauve impérial…

    A l’image de Charlotte Rampling, magnifique actrice, mystérieuse, fascinante, fatale, et qui, après les Susan Sarandon, John Malkovich, Michel Piccoli ou Isabelle Huppert, a reçu l’Excellence Award. Et  s’est prêtée aux questions d’Olivier Père, le directeur du festival, comme d’habitude vêtu de son étincelant costume blanc immaculé.

    Charmante et tous sourires, cette fille d’un colonel britannique démentait sa réputation de personnage un peu raide, imperméable et au contact difficile, devant un public conquis.

    Luchino Visconti et Liliana Cavani déterminants dans sa carrière

    Elle est ainsi revenue sur ses débuts au cabaret, où elle chantait en français avec sa soeur, sur son  premier long-métrage à 19 ans The Knack (1965) de Richard Lester, long-métrage phare du Swinging London, Palme d’or au festival de Cannes. Qui lui a notamment valu d’être remarquée par le grand Luchino Visconti. "Il m’avait aussi vue dans un autre film que j’avais fait en Italie et a demandé à me rencontrer".

    Le rendez-vous fut décisif, puisque le cinéaste italien lui confie le rôle important de Meredith dans Les Damnés, sublime fresque racontant, parallèlement à l’arrivée au pouvoir de Hitler, la décadence d’industriels allemands.

    Alors âgée de 22 ans, la belle Charlotte interprète une mère de 30 ans avec des enfants. Un choix qui peut paraître surprenant de la part du réalisateur. Mais la comédienne l’explique. Visconti lui a dit: "Derrière vos yeux, je vois quelqu’un dont vous ne soupçonnez pas l’existence. Il a été déterminant dans ma carrière car il m’a appris ce qu’était le jeu de l’acteur".

    20190049.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgDéjà bien lancée, elle est véritablement révélée au grand public grâce à Portier de nuit de Liliana Cavanani, où elle donne la réplique à Dirk Bogarde (photo). Dans ce triomphe planétaire à scandale, elle incarne une ancienne déportée qui retrouve, dans un hôtel de Vienne, son bourreau avec qui elle renoue une liaison morbide.

    Exigeante, déclarant qu'on devient ce qu'on est après ce qu'on a fait, elle voulait s'impliquer dans ce tye de cinéma, au-delà du simple divertissement. "Un cinéma qui ne cache pas la réalité, mais montre ce qu’elle est. Portier de nuit est un film important. Nous sommes tous ses personnages. J’ai toujours essayé de parler à travers mes films d’une manière qui me paraissait appropriée. Pour moi, ce sont sont des voyages, composés de découvertes, où on va s’introduire dans différents personnages. Je suis favorable aux expériences à travers les genres, pourvu qu’il y ait une connexion avec ce que je suis, mon for intérieur, mon âme, quelque chose en quoi je peux croire".

    De Jacques Deray à François Ozon

    Si elle s'est invitée chez Lars Von Trier, Woody Allen, ou a pris un singe comme amant dans Max mon amour de Nagisa Oshima, Charlotte Rampling, domiciliée en France dans les années 70, fréquente évidemment beaucoup la pellicule hexagonale.

    Parmi ses réalisateurs préférés on trouve Jacques Deray, avec qui elle tourne On ne meurt que deux fois. "C’est un film noir avec une atmosphère sombre, trouble, qui me donne une poussée d’adrénaline. Il y a aussi La chair de l’orchidée de Patrice Chéreau  Vive la vie! de Claude Lelouch, qu'elle apprécie énormément. "Il raconte des histoires d’une manière très personnelle et il aime ses acteurs".

    Et puis bien sur il y a François Ozon, l’un des deux seuls cinéastes avec qui elle ait tourné plus d’une fois. Peu présente sur grand écran dans les années 90, elle revient en force avec Sous le sable (2001), jouant une femme désemparée après la disparition de son mari. Une belle performance de la part de Charlotte Rampling qui avoue: "On se souvient de vous pour un film ou deux. L’acteur doit laisser une trace qui vaut la peine".

    Portier de nuit et Sous le sable sont deux des trois opus projetés durant le festival. La comédienne a également choisi l’un des plus récents I Anna (2012), de son fils Barnbaby Southcombe. "Au départ, il ne songeait pas vraiment à moi. De mon côté je pensais être trop vieille pour le rôle, mais au fur et à mesure, il s’est pour ainsi dire conformé à moi. C’est l’un de mes films les plus heureux".

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  • Jeux Olympiques les Suisses se concentrent sur... Rio!

    Les fanfaronnades des commentateurs depuis lundi soir sur la RTS, je ne vous raconte pas. Follement excités à l’idée d’une triomphale journée nationale, offrant autant de possibilités de médailles que de compétitions dans lesquelles vingt-deux de nos compatriotes étaient engagés ce mardi 1er août, ils avaient la tête qui tournait. Une journée incroyable, folle, où nos forçats de l’antenne n’étaient pas certains de pouvoir nous montrer l'entier des exploits helvétiques, tant ils devraient sauter d’un sport à l’autre. 

    Mais ils ont été les seuls à suer dans ce redoutable gymkhana télévisé. Côté sportif, ils n’ont pas dû trop se fatiguer nos athlètes, de plus en plus destinés à quitter ces Jeux Olympiques sans la moindre médaille à se mettre sous la dent. Même en chocolat.

    Car funérailles, ce fut la déroute. Une avalanche de défaites. Je parle évidemment de celle, pitoyable, de Federer et de Wawrinka en double,  de celles, plus qu’attendues, du malheureux Cancellara et de nos footeux foireux qui ont clos ces heures horribilis. Mais aussi de toutes les autres. A commencer par l’escrime, où une breloque était quasiment acquise avec  le numéro 2 mondial, le tueur (de mouches???) Fabian Kauter. Pour continuer avec le judo, où Juliane Robra qui devait nous servir de fil rouge au cours de l’après-midi, avec le kayak où Mike Kurt, promis à une gloire certaine, trouvait moyen de casser sa pagaie.

    Et c’était loin d’être terminé puisqu’en aviron, il a fallu patienter des plombes pour apercevoir le bateau helvétique rallier la fin du parcours. Pendant ce temps, le meilleur archer du pays, le Valaisan Alex Mueller se laissait transpercer par un Coréen du Sud. Logique. Ce dernier ne devait pas avoir les Suisses à la bonne après le tweet raciste et imbécile de Morganella.

    Du coup, baissant le ton et les yeux, un des inénarrables de la télé lâchait cette phrase: ça n’a pas très bien commencé on va être sincère avec vous… Finalement on a eu un champion. Celui de l’euphémisme. Mais en l’occurrence, ce devait  être de l’humour anglais. A l’image des spécialistes affirmant que maintenant il allait falloir analyser tout ça, avant de repartir de l’avant en espérant que ça passe à… Rio ! 

    A se demander ce qu’il y a à analyser, à part la tragique impuissance de nos malheureux représentants contraints à la figuration. Très franchement, contrairement au baron de Coubertin, je trouve qu’il y a vraiment des jours où il vaudrait mieux ne pas participer.

    Jusqu’à Roger Federer qui outre sa lamentable prestaion aux côtés du Vaudois, n’a pas franchement rassuré en simple depuis l’entame du tournoi. Y compris face au Français Benneteau, n’en déplaise à nos experts. Parce qu’il n’y a pas de quoi se gargariser de cette victoire contre un paralytique… A jouer de la sorte, je vois mal la légende tenir tête à Djokovic en finale. Pour autant qu’il arrive jusque là!

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