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le blog d'Edmée - Page 548

  • Festival de Locarno: quand la Piazza Grande ne fait pas rêver...

    280px-Piazza_Grande_Festival_del_film_Locarno[1].jpgOn ne cesse de le répéter partout et à l'envi, c’est le plus beau site de projection à ciel ouvert d’Europe avec son gigantesque écran, le point fort du festival, son cœur, son âme, sa vitrine. Je parle évidemment de la Piazza Grande, lieu enchanteur et féérique destiné à faire rêver chaque soir jusqu’à 8000 personnes sous les étoiles.

    Une chose est sûre, sa magie et la poésie tant vantées ne sont pas toujours au rendez-vous. On y voit même un certain nombre de nullités, comme cette année. Dont la pire jusqu’ici, Bachelorette, une soupe américaine calamiteuse. Et je je respecte mon langage. Signé de la réalisatrice Leslye Headland, le film est emmené par... Kirsten Dunst, prix d’interprétation à Cannes il y a deux ans pour Melancholia de Lars Von Trier…

    Mais qu’est-ce qui a bien pu motiver le choix de cette comédie qui se veut follement drôle, débridée et originale mais qui se contente d’atteindre des sommets de vulgarité et de ringardise? On y suit trois demoiselles d’honneur aussi bien roulées qu’hystériques, sur le point d’assister au mariage de leur copine de lycée obèse. Le tout sur fond d’alcool et de coke pour faire politiquement incorrect. Sans oublier le sel du genre, des gags bien gras imbibés de sperme. Bref, la honte.

    Heureusement certains opus, dont on regrette qu’ils aient à s’aligner en si piteuse compagnie, contribuent à relever le niveau de cette 65e édition sur la Piazza. Par exemple, le bouleversant Quelques heures de printemps, où le talentueux Français Stéphane Brizé explore, à son habitude, les troubles de la sphère intime.

    Magistralement interprété par Hélène Vincent et Vincent Lindon, l’opus se penche sur la relation terriblement conflictuelle entre un fils et sa mère, évoquant parallèlement une urgence dramatique qui devrait les inciter à se rapprocher l’un de l’autre. Ou pas….

    Autre métrage très réussi, Ruby Sparks de Jonathan Dayton et Valerie Faris. Il nous propose l’histoire d’un jeune écrivain à succès qui se débat entre l’écriture et sa vie amoureuse. Couple à la ville comme à l’écran, les deux auteurs s’étaient déjà taillé un joli succès au Tessin en 2006, avec Little Miss Sunshine.

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  • Jeux Olympiques: c'était simplement l'heure du rosbif...

    Plus agaçants que jamais, les commentateurs de la RTS ne cessaient de vendre la peau de l’ours. Ce qui me suffisait pour imaginer que la chose ne se ferait pas. Sans compter, je vous l'ai répété, que le revers menaçait la légende depuis le début du tournoi, avec son premier tour plus que laborieux face au pâle Colombien Falla. Lequel a failli renvoyer le Bâlois illico presto à ses études.

    Par la suite, à l'exception de son match contre Benneteau blessé, le malheureux Rodgeur n'a cessé de friser le code. Et à force, a logiquement fini par se faire amender. Bref, je ne suis pas spécialement surprise par sa défaite contre l’Ecossais Murray. Je pensais même qu’elle se produirait sur ce même court central de Wimbledon en juillet dernier. Aussi, pour ne rien vous cacher, trouvè-je la septième victoire du king et son dix-septième Grand Chelem de loin plus importants qu’une médaille d’or.

    En résumé, c’était simplement l’heure du rosbif! Et puis il faut se rendre à l’évidence, Federer n’est qu’un homme. Constamment rattrapé par ses émotions de surcroît. Comme il l’a relevé, il avait déjà les larmes aux yeux après son match contre Isner et elles ont carrément coulé après son marathon contre Del Potro. Le laissant du coup nerveusement vidé.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaserena.jpgRien à voir, côté raquette aux JO,  avec les nerfs d'acier de la panthère Serena Williams, chassant elle aussi sa première médaille d’or en simple. Et qui, après l’avoir remportée les doigts dans le nez en atomisant la belle Maria Sharapova, s'est encore défoncée pour glaner une troisième fois celle du double avec Vénus. Le cas de dire qu'elle se pose un peu là, la cadette des soeurettes.   

    Petite consolation, le médaillé d'argent reste numéro un mondial, tandis que Djokovic perd quelques plumes au clasement. Et surtout, le vampire de Belgrade se retrouve chocolat. C’est déjà ça...

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  • Festival de Locarno: Ornella Muti attire la grande foule

    647464-338549-jpg_443583_434x276[1].jpgTout ce qui est Italien fait, sur le festivalier locarnais, l’effet de la cape rouge sur le taureau. Si en plus il s’agit d’une star, l’émeute n’est pas loin. Damant le pion à Charlotte Rampling et à Alain Delon, Ornella  Muti, née Francesca Romana Rivelli à Rome en 1955, avait ainsi attiré la méga foule au Forum, après l’hommage qui lui a été rendu sur la Piazza grande.

    A la tête de 70 films, dont quatre sont montrés au festival, l’invitée d’Olivier Père, qui a participé à l’âge d’or du cinéma italien avec Risi, Monicelli  et Scola, s’est retrouvée derrière la caméra par hasard. "Je suivais des cours de danse et je n’avais pas du tout l’intention de faire du cinéma mais un jour j’ai accompagné ma sœur qui ne voulait pas aller seule à un bout d’essai . Lorsque le réalisateur m’a vue, c’est moi qu’il a choisie. Non pas parce que j’étais mieux que ma sœur, mais parce que j’avais l’âge de l’héroïne recherchée".

    Modeste, elle ne dira pas qu'elle était surtout d’une beauté à tomber et que le réalisateur n’avait pas les yeux dans sa poche. Toujours est-il qu’elle débute à quinze ans dans Seule contre la mafia, un drame sicilien.C’est à cette occasion que le cinéaste Damiano Damiani la baptise Ornella Muti.

    Après avoir enchaîné quelques séries B en Italie et en Espagne, Ornella Muti donne la réplique à Ugo Tognazzi, avec qui elle tournera à plusieurs reprises, dans Romances et Confidences (1974) de Mario Monicelli. Ce fut une rencontre très importante professionnellement. Je n’ai pas fait d’école. J’étais une gamine, et j’ai appris sur le tas avec de grands acteurs qui m’ont beaucoup aidée. Primordial également pour moi qui ne prépare pas mes rôles, le travail avec le réalisateur.

    Deux ans plus tard, c’est Marco Ferreri qui l’engage pour La dernière femme où elle incarne une jeune puéricultrice, maîtresse d’un père célibataire en l’occurrence Gérard Depardieu. Elle en tournera deux autres avec l’iconoclaste metteur en scène, Histoire de la folie ordinaire en 1981 et L’avenir est de sexe féminin trois ans plus  tard. 

    Cette mère de trois enfants qui a toujours donné une importance particulière à la famille fera une troisième rencontre importante avec Dino Risi pour Dernier amour en 1978. Puis on la verra chez Francesco Rosi en 1987 dans Chronique d’une mort annoncée le film de Francesco Rosi qui fit couler beaucoup d’encre suite au titre de Libération Chronique d’une merde annoncée, avant de connaître une nouvelle carrière en France dans les années 90. Tout récemment elle a participé au film de Woody Allen To Rome With Love.

    Traversant la cinématographie italienne, Ornella Muti a toujours passé avec aisance du film populaire au cinéma d’auteur, du rire aux larmes. "Je  n’aime pas me limiter à un genre. Par exemple, avant de me coucher, j’ai envie de voir une comédie qui me fait rire. Par ailleurs je trouve qu’une comédie peut aussi faire passer un message. Elle dit se sentir bien dans tous ses  personnages. .. "Ce que j’aime c’est jouer".

    La magnifique n’a évidemment pas échappé à la question sur le secret de son look. "Des sacrifices, un régime strict, beaucoup de sport et de la méditation". Comme quoi cela ne suffit pas d’être mariée à un chirurgien esthétique…


    Valeria Bruni-Tedeschi dans un fauteuil roulant

    images[8].jpgAvant Ornella Muti, c’est le réalisateur transalpin Edoardo Gabbriellini qui avait, sans surprise, rameuté les troupes à la conférence de presse pour son film Padroni di casa. D’autant que l’opus réunit notamment Elio Germano, prix d’interprétation à Cannes il y a deux ans, Valeria Bruni-Tedeschi et le célèbre chanteur des années 70, Gianni Morandi.

    Dans cette variation laborieuse sur le thème de l’homme est un loup pour l’homme, le cinéaste se livre à une réflexion sur la violence, la fragilité qui la sous-tend et la façon dont elle peut peut se déclencher facilement. Un film qui pourrait se dérouler partout mais dontl'intrigue se passe en l’occurrence dans un petit village. Les êtres humains sont vus comme des animaux sociaux, dans une nature qui semble observer de menus événements virant à la tragédie.

    Valeria Bruni-Tedeschi joue la femme d’un chanteur retiré depuis dix ans dans les lieux, devenu cynique et désespéré. Clouée dans un fauteuil roulant à la suite d’un ictus, elle subit sa méchanceté. Ce n’est pas le genre de rôle qu’affectionne la comédienne.

    "J’ai rencontré Edoardo qui m’a parlé de ce personnage particulier. J’étais à la fois attirée et hésitante. Je n’aime pas trop les numéros de virtuosités, mais plutôt être moi-même en tant qu’actrice. Mais j’ai accepté après avoir rencontré une personne victime de cette maladie il y a 15 ans. J’ai parlé avec elle de sa solitude, de cette prison où elle se trouve sur le plan de la communication. Cela ne m’a pas seulement émue, mais je me suis demandée comment on pouvait vivre de cette manière pendant autant de temps".

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