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le blog d'Edmée - Page 545

  • US Open: trop de talent tue le talent!

    sport_home_alaune_sport24_582768_13845182_8_fre-FR[1].jpgIl  m’est arrivé de critiquer les Français pour leur chauvinisme exacerbé. Mais pour une fois je vais montrer un peu d’indulgence à l’égard de ce patriotisme échevelé. Qui s’est par exemple bruyamment manifesté lors de la défaite humiliante infligée par la courageuse Marion Bartoli à la cinquième mondiale, la Tchèque Petra Kvitova, lors des huitièmes de finale de l’US Open.

    Un succès phénoménal qualifié de renversant par tous les spécialistes qu’ont subjugués les coups fulgurants de l’Auvergnate dans les deux derniers sets. D’autant qu’elle  était suivie, le même jour, par son compatriote Richard Gasquet. Au troisième tour mais quand même.  Du coup, tel Jésus glissant sur le lac de Tibériade, tout l’Hexagone s’est carrément mis à marcher sur l’eau.
     
    Vous me rétorquerez sans doute qu’il n’y a vraiment pas de quoi. Vous auriez tort. Se retrouver à ce moment-là avec une paire de représentants seulement, une semaine après avoir débarqué à dix-neuf dans la Grosse Pomme les deux sexes confondus, minerait le moral de n’importe qui. Eh bien, en l’occurrence, pas question de faire la fine bouche.

    Car Marion Bartoli au sommet de son art établissait, grâce à son éblouissante performance contre Kvitova, une double performance de taille. Cette première qualification en quarts de finale à Flushing Meadows lui  permettait en effet, dans la foulée, de se hisser à ce même niveau dans les quatre tournois majeurs.

    Comme précité, elle était de surcroît imitée par Gasquet, qui réussissait lui l’exploit d’atteindre les huitièmes de tous les Grands Chelems. En se mettant tour à tour dans la poche deux cadors universitaires, pointant l’un au 498e rang et l’autre au 245e. Extraordinaire, non?

    D’accord, il y a un petit côté un rien pathétique dans l’étalage d’une telle satisfaction pour de telles clopinettes. Mais s’ils n’ont certes pas le triomphe spécialement modeste, nos chers voisins ont au moins l’immense mérite de se contenter de peu. Et de faire fructifier au mieux leurs maigres ressources, ce qui est un gros atout en temps de crise.

    Je trouve donc normal qu’ils grappillent les miettes avec délectation. Eh oui, les miettes. Parce qu’évidemment aussi bien Marion que Richard, stoppés respectivement par la belle Maria Sharapova et l’opiniâtre David Ferrer, ne sont pas parvenus à confirmer leurs belles dispositions.
     
    Rien de très étonnant en ce qui concerne Bartoli. En revanche il y a une explication à l’échec rageant du Biterrois. Et qui n’a rien à voir avec sa malchance d’affronter sa pire bête noire, alias la mobylette espagnole du circuit au moteur gonflé à bloc.
     
    Non le Tricolore aux coups de génie et à la main fabuleusement exceptionnelle, Mauresmo dixit, a simplement, toujours selon Amélie, trop de talent. Parfaitement. Et ce fâcheux excès a malheureusement tendance à lui jouer de vilains tours.

    Autrement posé, trop de talent tue le talent Et c'est ainsi que grâce à cette analyse particulièrement pointue, j'ai enfin compris pourquoi Federer est devenu le meilleur joueur de l’Histoire. La légende helvétique est heureusement beaucoup moins douée que Richard Gasquet!

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  • Sorties cinéma: Le déconcertant voyage au Japon d'Abbas Kiarostami

    1332944404[1].jpgDeux ans après Copie conforme qui l’avait emmené en Italie et permis à Juliette Binoche de décrocher le prix d’interprétation à Cannes, l’Iranien Abbas Kiarostami a choisi de tourner au Japon Like Someone in Love, un titre qui est aussi celui d'une célèbre chanson de Franck Sinatra.

    Le cinéaste nous laisse découvrir un étrange trio composé d’un octogénaire érudit, d’une jeune fille qui loue ses services à des hommes âgés pour payer ses études, et de son petit ami jaloux qui peine à contenir ses pulsions violentes. Il voit donc d’un très mauvais œil la relation que noue brièvement sa copine avec cet ancien professeur d’université, se révélant pourtant bien inoffensif.

    Le scénario, qui se déroule sur vingt-quatre heures, laissait en effet imaginer quelques situations sulfureuses. Malheureusement, il ne se passe pratiquement rien dans cette petite fable atypique, dénuée de tout contexte politique cher au réalisateur, peu iunspiré en l'occurrence.

    Jouant à la fois sur l’absurde et le comico-dramatique, l’opus veut évoquer le mal-être d’une certaine jeunesse, la solitude et l’incommunicabilité entre les gens, plus particulièrement dans une mégapole comme Tokyo où personne m’écoute personne. Mais ces thèmes sont galvaudés par le vide de l’intrigue.

    Encore une fois, on retrouve la voiture, figure récurrente du cinéma de Kiarostami, où l’escort girl et son client passent plus d’une heure. On est pourtant loin de son utilisation dans Le gout de la cerise,  Palme d’Or en 1998 ou surtout de Ten (2002), une méditation sur la liberté doublée d’un conte philosophique et d’un poème féministe.  

    Certes les personnages décalés sont parfois amusants et l'opus, à l'esthétique impeccable, est porté par de bons acteurs dont la superbe Rin Takanashi  (photo). Mais en dépit de ces qualités, on quitte en route ce curieux voyage sans but.

    Hit and Run sur la route de Los Angeles

    1345759241_dax-kristen-467[1].jpgPour son premier film, Dax Shepard retrouve à l’écran sa chère et tendre à la ville Kristen Bell (photo), révélée par la série Veronica Mars. Ils incarnent Charlie Bronson et sa petite amie Annie, qui mènent une existence a priori tranquille dans un bled paumé. Sauf qu’en réalité Charlie, ex-chauffeur d’un gang de dangereux braqueurs, vit sous une autre identité grâce au programme de protection que lui a valu son témoignage contre ses anciens complices.

    Annie, qui ne se doute pas une seconde du lourd passé de son boy-friend, va le découvrir lorsque ce dernier accepte, en dépit des risques encourus, de la conduire à Los Angeles pour un entretien d’embauche en vue d’un super job. Le couple a du coup à ses trousses les fédéraux, la police, le chef des malfrats, sans oublier l’ex d’Annie, qui veut absolument la récupérer.

    Et c’est parti pour une laborieuse comédie d’action en forme de road-movie, qui se contente trop rapidement de nous gaver de courses-poursuites interminables et de rebondissements téléphonés. Dommage, ce Hit and Run était assez bien imaginé.

    Daniel Auteuil traque Mathieu Kassovitz dans Le guetteur

    cinema[1].jpgOn traverse l'Atlantique pour un énième thriller français affligeant avec Le guetteur de… l’Italien Michele Placido, opposant avec une banalité rare flics et truands. Le commissaire Mattei organise une gigantesque chasse à l’homme contre un tireur d’élite qui a réussi à abattre toute une escouade de policiers sur le point d’arrêter, là encore, une redoutable bande de braqueurs.

    Ce polar raté met face à face le tandem Auteuil-Kassovitz, qui ne cesse de se ridiculiser au fil d’une histoire inutilement tarabiscotée et d'une complaisance crasse. Son auteur n'hésite pas à faire un détour par l’Afghanistan et la mort d'un jeune soldat, dans le but de "mettre en valeur une dramaturgie contemporaine".

    A noter, aux côtés des deux vedettes en roue libre, la présence d’un Olivier Gourmet tout aussi pathétique en pervers tueuren série de jeunes femmes. L'occasion d'une séquence, où on voit une victime torturée et sanguinolente courir nue comme un ver dans les bois... 

    Michele Placido, l’auteur de Romanzo Criminale, se dit nourri de Truffaut ou de Melville et prétend aussi avoir puisé un peu de son inspiration dans Heat de Michael Mann. Il reste à espérer que l'Américain, qui préside cette année le jury de la Mostra de Venise, ne voie pas la chose…

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès le mercredi 5 septembre.

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Sorties cinéma: "Atmen", un second souffle pour une deuxième chance

    19729286.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110503_100955[1].jpgPetite semaine avec le meilleur, le très moyen et le pire au menu. Le meilleur, c’est Atmen, un premier long-métrage de l’Autrichien Karl Markovics. En français, Respirer. Un film sur la rédemption à travers une deuxième chance. Une sorte de second souffle pour Roman Kogler, 18 ans, détenu dans un centre pour mineurs depuis trois ans après avoir tabassé un autre garçon à mort.

    Comme il a déjà purgé la moitié de sa peine, Il pourrait être libéré sur parole. Mais paumé, fermé, taiseux, sans famille, il peine à trouver un emploi, avant de choisir, drôle d’idée pour reprendre sa vie en main, de travailler dans une entreprise de pompes funèbres…

    Un jour, il tombe sur le cadavre d’une femme qui porte le même nom que lui. Bien que ce ne soit pas  sa mère, cette découverte le pousse à partir à la recherche de la sienne, tout en espérant retrouver sa  place dans la société. Roman avance ainsi sur le chemin de la réinsertion, mêlant les questions qu’il se pose sur son passé et sa quête de salut.

    Simplicité, rigueur, sobriété, économie de mots et d’effets pour cette fiction à double trajectoire qui prend des allures de documentaire et dont la mise en scène est notamment basée sur la répétition. Celle, très réaliste, des gestes autour des morts et du rituel de la fouille au retour chaque soir de Roman en prison (photo).
     
    Les comédiens participent largement à la grande réussite de cette histoire sombre mais sans excès, évitant le misérabilisme, le pathos ou la complaisance. Elle repose surtout sur les épaules de son héros principal, l’excellent Thomas Schubert, que le réalisateur ne quitte pas d’une semelle tout au long de l’intrigue.


    Un homme et son chien...

    20218638.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgOn n’en dira pas autant du dernier-né de Quentin Dupieux Wrong. Alors que l’iconoclaste cinéaste français, alias Mr Ozio, avait séduit l’an dernier à Locarno grâce à son jubilatoire Rubber, pneu tueur et télépathe, il a raté son coup cette année au festival tessinois avec sa troisième fiction. Pour preuve, pas un seul journaliste n’avait daigné assister à sa conférence de presse. 

    Dans cette comédie burlesque, Dolph Springer se réveille un matin pour constater avec horreur que l'amour de sa vie, son chien Paul, a inexplicablement disparu. Parti à sa recherche, Dolph croise un mystérieux gourou, une vendeuse de pizza nymphomane, un jardinier loufoque et un bien curieux détective. De quoi faire perdre définitivement la raison au malheureux, déjà gravement inadapté social.
     
    En créant un univers décalé mélancolico-surréaliste peuplé de quelques freaks sur fond de relations chiennes, le but de Quentin Dupieux est de provoquer le malaise, voire une certaine angoisse. Il n’a réussi qu’à générer un ennui certain.


    Attention,  couple en péril!

    20159851.jpg-r_160_240-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgBien que cette histroire entre un homme et son toutou adoré ait du mal à tenir la route, elle ferait presque figure de chef d’œuvre à côté de l’affligeant, pathétique et outrancier A cœur ouvert de Marion Laine. La réalisatrice se penche sur le quotidien tourmenté de deux chirurgiens du cœur, Mila et Javier, liés depuis dix ans par leur amour et leur métier. Mais Mila tombe enceinte et l’équilibre du couple s’en trouve brutalement menacé. Le penchant immodéré pour la bouteille de Javier n’arrange pas les choses…

    Passion, sensualité, dépendance amoureuse, alcoolique, amour à mort, pourquoi pas ? Sauf que tout cela exige beaucoup de talent à la fois derrière et devant la caméra. Mais si la réalisatrice est loin d’être au top, ses deux vedettes Juliette Binoche et Edgar Ramirez, bêtes de sexe caricaturales à pleurer, achèvent de plomber définitivement l’affaire. En un mot, consternant.

    Vous prendrez bien encore un peu de Rousseau

    Un dernier mot Le nez dans le ruisseau de Christophe Chevalier, qui fait référence au tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, largement fêté depuis le début de l’année. Chargée d’un reportage sur le grand homme, Marie rencontre Tom, un jeune garçon qui semble le connaître sans en avoir conscience. La journaliste lui propose alors de rencontrer un spécialiste du philosophe. Rapidement, le gamin de dix ans réussit à ébranler les certitudes de l’éminent savant. Un opus intelligent à vocation pédagogique avec notamment Sami Frey et Anne Richard.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 29 août.

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