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le blog d'Edmée - Page 403

  • Cinéma: "Exodus: Gods And Kings", l'histoire de Moïse pauvrement revisitée

    Exodus-Gods-and-Kings[1].jpgAprès le succès mitigé de Prometheus et du thriller Cartel, Ridley Scott s’est attaqué à un célébrissime mythe religieux, proposant Exodus: Gods and Kings. Dans son nouveau péplum, il revisite librement l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600.000 esclaves hébreux dans un long périple pour fuir l’Egypte. Avec bien sûr le fameux passage de la Mer Rouge.

    L’opus, qui passait pour l’un des films les plus attendus de l’année, cartonne au box-office nord-américain. Mais voilà qui n’est pas une garantie de qualité. Encore une fois, on attendait beaucoup mieux de Ridley Scott.

    Et non parce qu’il fait de Moïse, qui osa braver puissance de tout un empire, un chef de guerre fanatique et violent, joué par Christian Bale. Mais parce qu’il ne montre finalement pas grand-chose dans sa fresque, en-dehors de scènes de bataille qui se veulent grandioses ou des dix plaies d’Egypte expédiées en trois coups de cuillères à pot numériques. 

    En voyant Exodus: Gods And Kings, on ne peut s’empêcher de penser à l’adaptation de Cécil B. DeMille Les dix commandements, en 1956, avec sa spectaculaire approche et ses effets spéciaux qui vous clouent autrement au fauteuil. Par exemple l’extraordinaire partage des eaux permettant à Moise et son peuple de passer avant qu’elles ne se referment sur leurs poursuivants.

    Scott, lui opte pour le tsunami certes monumental, mais dans le fond banal. Et que dire du buisson ardent? Là où DeMille misait sur une aveuglante incandescence, on se retrouve près de soixante après face à un arbuste riquiqui, chichement éclairé à la LED. 

    En fait, il y a surtout du ridicule dans la relecture de cette légendaire épopée biblique. A l‘image de la représentation de Dieu, certains la qualifiant abusivement d’osée, sous forme d’un garçonnet de 11 ans que Moïse est le seul à voir. On se pince carrément lorsque le créateur de poche prépare du thé au sauveur de tout un peuple, en train de plancher sur les tables de la loi…

    ngkrctjpxxfy7xlzbixs[1].jpgEcrite avec les pieds, cette saga religieuse, qui va de surcroît sans doute déplaire aux fervents adeptes des trois religions concernées (juifs, chrétiens et musulmans), bâclée en 74 jours de tournage au Mexique, pèche également côté interprétation. Si Christian Bale fait à peine le poids en Moïse, Joel Edgerton, alias Ramsès (photo), manque totalement de charisme, apparaissant tel un petit prétentieux colérique alors qu’il se glisse dans le costume du pharaon des pharaons!

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 décembre.

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  • Cinéma: "Still Life", la valeur de la vie pour un héros très discret

    4v7i3333[1].jpgVêtu d’une gabardine grise, ne se déplaçant jamais sans sa serviette brune, John May est un petit fonctionnaire secret, vivant dans l’austérité, passionné par son travail qu’il exerce dans une banlieue londonienne. Lorsqu’une personne solitaire décède, c’est lui qui part à la recherche de ses éventuels proches, ses investigations le faisant voyager dans le pays. 
     
    Mais il est toujours seul aux obsèques et s’occupe de l’éloge funèbre des défunts, qu’on ne voit jamais. Ils nous sont révélés à travers leurs objets, leurs bijoux, leurs vêtements, leurs photos, des cartes postales que John May classe minutieusement. Jusqu’au jour où cet homme entièrement  dévoué à sa cause perd son travail. Il décide alors de quitter Londres pour une ultime mission, au cours de laquelle il rencontre Kelly, la fille du disparu sur lequel il enquête. Un rayon de soleil en forme de brève ouverture au monde. 

    Still Life, qui pour son auteur Uberto Pasolini  n’est pas un film sur la mort mais sur la valeur de la vie des gens, n’en évoque pas moins un isolement social de plus en plus fréquent dans une société en crise,  où les inégalités gagnent du terrain et où le sens du voisinage a pratiquement disparu, en même temps que les notions de solidarité ou d’entraide.
     
    Pour jouer ce héros très discret d’une rare humanité, le réalisateur italien a choisi le comédien britannique Eddie Marsan, connu pour ses rôles de méchant notamment chez Martin Scorsese, mais qui se retrouve pour la première fois tout en haut de l’affiche dans un long-métrage.

    Il se révèle parfait, proposant un jeu précis, sobre, minimaliste, avec parfois une touche d’humour à la Buste Keaton. Une interprétation qui s’accorde parfaitement avec la mise en scène subtile,  les décors un peu figés et la caméra presque toujours immobile du cinéaste.
     
    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 décembre.

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  • Cinéma: "La famille Bélier" vers un carton au box-office?

    237211[1].jpgBeaucoup lui prédisent un succès d’enfer, du genre Intouchables ou Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? Peut-être ne faudrait-il pas, pour parodier un critique sur un site, vendre la peau du spectateur avant qu’ils se soit assis dans une salle obscure... A vérifier dès mercredi.

    La famille Bélier, signée Eric Lartigau, se déroule à la campagne. Paula, 16 ans, très mature pour son âge, est la seule entendante dans une famille d’agriculteurs sourds muets. Epanouie, pleine d’entrain, elle a aussi une voix magnifique. Et bien qu’elle adore son papa, sa maman et son frère, pour qui elle est une interprète indispensable au quotidien, elle rêve de quitter le nid pour devenir chanteuse. Poussée par son professeur de musique, elle prépare en secret le concours de Radio France. Tout cela implique de partir pour Paris et laisser dorénavant les siens se débrouiller seuls.

    C’est Louane, découverte dans l’édition 2011 de The Voice qui joue le rôle de Paula, tandis que l’irrésistible Karin Viard et François Damiens se glissent dans celui des parents. A leur côté, on trouve encore Eric Elmosnino, l’inoubliable Gainsbourg dans Vie héroïque, en prof de chant excentrique obsédé par Sardou.

    Ceux qui trouvent le chanteur ringard, ou pire, auront sans doute un peu de mal à adhérer à l’opus, car Eric Lartigau nous en sert à la louche. Allant jusqu’à mettre dans la bouche d’Elmosnino: "Sardou est à la variété française ce que Mozart est à la musique classique: intemporel". Le film est à peine sorti que la  réplique est déjà culte… 

    Sans aller jusqu’à délirer, à l’image de certains, il faut reconnaître que cette comédie, certes bourrée de bons sentiments, est à la fois drôle et touchante. Sa réussite tient surtout à l’interprétation du couple Viard-Damiens, aussi enthousiaste qu'amoureux, ainsi qu’à celle de Louane, qui ne contente pas de donner de la voix.  

    La famille Bélier, qui pourrait donc cartonner au box-office, est parti d’un scénario de Victoria Bedos à qui une grande interview sera consacrée dans Femina le 28 décembre. Ancré chez elle depuis longtemps, elle l'a coécrit avec Stanislas Carré de Malberg. La fille de Guy et soeur de Nicolas s’est inspirée de l’assistante de son père, née de parents sourds. Elle a mis pas mal de choses d’elle dans ce qui reste bien sûr une fiction. "Paula c’est moi. Petite, j’avais l’impression qu’on ne m’entendait pas", nous confie-t-elle. "En outre mes parents ne voyaient pas d’un bon œil mon envie de devenir chanteuse".

    1382435053013_0570x0342_1382435113090[1].jpgEric Lartigau, à qui on doit Un ticket pour l’espace, Prête-moi ta main ou encore l’homme qui voulait vivre sa vie a repris l'histoire avec Thomas Bidegain, le sparring-partner de Jacques Audiard, notamment pour Un prophète et De rouille et d’os. Nous avons rencontré le réalisateur à Genève où il était venu présenter sa comédie en avant-première. "La famille n’existait pas vraiment. Tout était axé sur Paula".

    -Le thème de la famille vous tient apparemment très à cœur.

    -Absolument. C’est un vivier de la société, son reflet, un microcosme plein de contrastes, de reliefs. On passe par tous les sentiments, les émotions contradictoires, paradoxales. C‘est l’ouverture à l’autre, le dépassement de soi.

    -Le choix de Karin Viard et de François Damiens dans le rôle des parents s’est imposé d’emblée.

    -Dès que je me mis à retravailler le texte, j’ai immédiatement pensé à eux. Ils m’apparaissaient physiquement, à l‘écriture déjà. Ainsi qu’Eric Elmosnino.

    -Et Louane Emera?

    -C’était différent. J’ai opéré un vaste casting et gardé une sélection de 80 jeunes filles. L’une était géniale en tant qu’actrice, mais chantait comme une casserole. J’ai finalement opté pour Louane. 

    -A part le jeune frère vraiment sourd de Paula dans le film, et un autre garçon, les autres acteurs ne connaissaient rien de la langue des signes. Ils ont dû se livrer à un apprentissage intensif.

    -Ils ont effectivement suivi des cours plusieurs heures par jour. Leur préparation a duré entre quatre et cinq mois. C’était un sacré challenge. Pour moi également. Je n’avais jamais collaboré avec des comédiens censés être sourds. La langue des signes est chorégraphique mais très compliquée. Les gestes doivent être en accord avec l’expression des visages et des corps.

    Après La famille Bélier, Eric Lartigau ne va pas quitter son univers de prédilection. Il projette deux nouveaux métrages sur le sujet, une autre comédie et un mélodrame.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dés mercredi 17 décembre.

     

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