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le blog d'Edmée - Page 404

  • Cinéma: avec "Eden", on n'est pas vraiment au paradis...

    eden_51[1].jpgAprès Tout est pardonné, Le père de mes enfants, Un amour de jeunesse, la cinéaste Mia Hansen-Love tente de faire revivre l’euphorie musicale des années 90 dans son quatrième long-métrage.

    Elle raconte l’histoire de son frère Sven, DJ de la French Touch -l’électro française qui allait conquérir le monde- , resté finalement et malheureusement pour lui dans l’ombre des mythiques Daft Punk. On les voit de loin en loin, interprétés par Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay.

    Le récit, qui veut évoquer la fête sous toutes ses formes, se déroule sur quinze ans et se fait l’écho du parcours de Sven, organisateur de soirées, co-scénariste et alias Paul dans le film, qui crée avec son meilleur ami le duo Cheers. Ces passionnés jouent dans les plus grands clubs parisiens et connaissent une ascension aussi fulgurante qu’éphémère entre musique, potes, drogues. Et amours bien sûr.

    Parallèlement, la réalisatrice évoque en effet la vie sentimentale particulièrement agitée du jeune homme qui accumule les aventures. On a droit à une véritable succession de filles (Greta Gerwig, Golshifteh Faharani, Pauline Etienne, Laura Smet) rejoignant sous les draps pour en ressortir aussitôt, le héros, ou plutôt l’anti-héros qui ne les tombe pas moins aussi sec. Un type doué mais trop dilettante pour réussir vraiment ce qu’il entreprend, retourné dans l’ombre après être à peine entré dans la lumière.

    Nostalgique, assez déprimant, d’un intérêt dramaturgique et romanesque quelconque, Eden, évocation d’un moment, d’une époque, propose le portrait intimiste et plat d’une jeunesse à travers des personnages trop creux et trop fades pour qu’on s’y attache et qu’ils nous fassent vibrer. Par ailleurs le manque de rythme  rend la durée, plus de deux heures, pesante. Passé le milieu de l'opus, on n’est pas loin d’en éprouver chaque minute…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 décembre.

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  • Cinéma: "Timbuktu", une ville livrée aux djihadistes. Un film coup de poing

    Tombouctou%20internet[1].jpgLe Mauritanien Abderrahmane Sissako a planté sa caméra à Tombouctou pour raconter le quotidien infernal de cette ville tombée aux mains des djihadistes, à travers les yeux de Kidane.

    Il mène  une vie simple et heureuse sous sa tente en compagnie de sa femme Satima, de sa fille Toya et d’Issan, un berger de 12 ans. Jusqu’au jour où leur vie bascule et qu’ils doivent subir les nouvelles lois autoritaires des extrémistes religieux. .

    Le réalisateur nous laisse éprouver la terreur que font régner les intégristes en parcourant jour et nuit les rues armés de kalachnikov et munis de mégaphones pour rappeler les règles. Violents, d’une redoutable bêtise, ils représentent les nouveaux visages de l’obscurantisme .

    Les interdictions pleuvent. Pas de musique, pas de cigarettes, pas de rires, pas de football, pas de flânerie. Les hommes sont forcés de retrousser leurs pantalons, les femmes contraintes de porter non seulement le voile, mais des gants et des chaussettes.

    9_timbuktu_de_abderrahmane_sissako-_c__2014_les_films_du_worso__dune_vision[1].jpgTout manquement signifie mort ou torture décrétées par de ridicules juges siégeant dans des tribunaux improvisés au terme de simulacres de procès. D’où des images insoutenables d’un couple lapidé ou d’une jeune femme, ayant commis l’’imprudence de chanter, condamnée à quarante coups de fouets. Et qui hurle de douleur au milieu du désert.

    Dans Timbuktu, film politique militant, dénonçant les atteintes aux libertés et aux droits de l’homme, l’auteur de Bamako, son précédent long-métrage, réussit à éviter le piège du manichéisme et du pathos, allant jusqu’à se permettre quelques notes d’humour au milieu de toute cette horreur.

    A la brutalité des hommes et des situations, il mêle des moments de douceur, de poésie, de somptuosité des paysages. Ou encore de grâce bafouée, comme cette folle et symbolique galopade d’une gazelle traquée dans les dunes,en tentant d'échapper aux bourreaux.  

    Cinématographiquement bien maîtrisée, cette fable coup de poing en forme de pamphlet, de plaidoyer contre l’ignorance, bouleverse par un propos d’une brûlante et cruelle actualité. Ouvrant la compétition au dernier Festival de  Cannes, elle avait provoqué un choc sur la  Croisette. Mais son auteur était malheureusement reparti les mains vides.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 décembre. 

     

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  • Cinéma: "La French". avec le duo Jean Dujardin et Gilles Lellouche

    imagesCAZTAS2N.jpgInspiré de faits réels, le deuxième long-métrage de Cédric Jimenez nous plonge dans le Marseille des seventies, en évoquant l’affrontement entre le fameux juge du grand banditisme Pierre Michel et Gaëtan Zampa, redoutable et intouchable parrain de la pègre du cru.

    Débarqué de Metz dans la cité phocéenne avec femme et enfants, le jeune magistrat, alias le cowboy, part pour son malheur en croisade contre la French Connection, organisation mafieuse exportant de l’héroïne dans le monde entier. 

    L’auteur adopte tous les codes du film de gangsters avec figures emblématiques côté milieu et côté justice, hommes de main, lutte de pouvoir pour s’approprier le marché de la drogue, flics ripoux et politiques corrompus. Il ne cache par ailleurs pas son admiration pour les cadors du genre, de Martin Scorsese à Michael Mann. En passant évidemment par William Friedkin, LA  référence en l’occurrence. En 1971, il signait son chef d'oeuvre avec French Connection, où il décrivait les choses sous l'angle américain, tandis que Cédric Jimenez l'aborde du point de vue hexagonal.

    Pas facile pourtant de rivaliser avec Les Affranchis, Casino ou autres Heat. Ecrasé par le poids de ses idoles, Cédric Jimenez propose ainsi un polar français à l’américaine qui, sans grande surprise, n’est pas à la hauteur de ses modèles. 

    Fourre-tout et manque de rythme

    La French souffre notamment d’un manque de rythme. En dépit d’une réalisation qui se veut dynamique, le film se traîne plus ou moins pendant 2h15, pour finir par rater la mise à mort attendue de Pierre Michel. Logique dans la mesure où l’auteur court (enfin si l’on peut dire…) plusieurs lièvres. Brassant pêle-mêle les dessous du trafic d‘héro et son démantèlement, la vie de famille sacrifiée, la biographie du juge assassiné mâtinée du portrait d’un homme qui évacue sa dépendance au jeu dans une traque obsessionnelle au malfrat, lui aussi plus ou moins sous examen de la part du metteur en scène. 

    Résultat, un côté fourre-tout pour ce film noir, dont la principale réussite est la reconstitution importante et minutieuse de l‘ambiance de Marseille à l’époque. Avec photographie vintage à l’appui. En résumé donc, un polar assez bourrin réalisé par une sorte de copieur s’appliquant à faire ce qu'il peut. L’ensemble est à l’image de l’interprétation des deux têtes d’affiche Jean Dujardin et Gilles Lellouche, qui sont un peu à Al Pacino et De Niro (surtout Lellouche) ) ce que la Twingo est à la Ferrari.

    Les personnages secondaires peinent carrément à exister, comme Benoît Magimel ou le malheureux  Gérard Meylan. Quant aux femmes, elles font de la figuration, à l’instar de Céline Sallette et Mélanie Doutey, respectivement compagne des deux héros de l'histoire. 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 décembre.

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