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le blog d'Edmée - Page 405

  • Cinéma: Mike Leigh raconte "Mr Turner", le peintre de la lumière

    images[3].jpgMike Leigh revient avec Mr Turner, consacré à l’un des plus célèbres peintres britanniques, précurseur des impressionnistes, né Joseph Mallord William Turner en 1775 et mort en 1851.

    Evoquant les 25 dernières années de celui qui fut si justement surnommé le peintre de la lumière, le grand cinéaste capte ses deux visages. Celui d’un artiste visionnaire qui a laissé une œuvre admirable avec des ambiances extraordinaires frisant parfois le fantastique, et celui de l’homme «très mortel» personnage complexe et tourmenté, dévoré par son art et ses blessures.
     
    Il habite avec son père qu’il adore, son confident qui lui sert aussi d’assistant et une gouvernante  dévouée, s’immisce chez les lords, fréquente les bordels et entreprend de nombreux voyages qui nourrissent son inspiration. La mort de son père l’affecte terriblement et il se renferme comme un petit garçon. Sa vie est aussi rythmée par les visites qu’il rend à sa maîtresse, propriétaire d’une pension de famille au bord de la mer.
     
    Cet homme hors normes, autodidacte, instinctif, à la fois rustre et doté de grandes capacités intellectuelles était victime, en dépit de sa célébrité, de sarcasmes et de railleries  émanant aussi bien du public que de l’establishment.
     
    Mike Leigh nous le montre renfrogné, taiseux, irascible, désagréable. Et vilain. Un contraste saisissant avec la beauté de ses paysages et de ses marines. Ce héros peu attachant a de surcroît de grosses difficultés à s’exprimer. Au lieu de parler, il grognait comme un animal.
     
    Il est incarné par Timothy Spall, un fidèle de Leigh, qui se glisse à merveille dans la peau de ce drôle de gros petit bonhomme. Sa performance lui a valu le prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes où le réalisateur figurait pour la cinquième fois en compétition. "Afin de ne pas être ridicule à l’écran, j’ai pris du temps, deux ans, pour apprendre à dessiner et peindre", révélait le comédien lors de sa conférence de presse sur la Croisette.
     
    Sur fond de film social évoquant le quotidien trivial d’un Londres du milieu du 19e siècle, notamment peuplé de gens plutôt moches et sales, le cinéaste rend hommage à l’artiste à sa condition, au mystère et à l’exaltation de la création.
     
    Malgré son talent, les qualités formelles et visuelles d’une œuvre ambitieuse, sublimée par la photographie du chef opérateur Dick Pope, on peine à s’enthousiasmer véritablement pour ce biopic classique et très long (2h29), où Mike Leigh a tendance à ronronner.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 décembre.

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  • Cinéma: "Marie Heurtin" sauvée de son isolement par une religieuse

    un-film-sur-marie-heurtin-sourde-muette-et-aveugle[1].jpgInspiré de faits réels qui se sont déroulés en France à la fin du 19e siècle, le film raconte l’histoire de Marie Heurtin, née sourde, muette et aveugle en 1885. A 14 ans, elle est incapable de communiquer.

    Son père, un modeste artisan qui refuse de la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin, la confie aux religieuses de l’institut de Larnay, près de Poitiers.

    Tandis que la Mère supérieure manifeste sa désapprobation et se montre très sceptique sur les chances de libérer l’adolescente emmurée, sœur Marguerite est persuadée du contraire. Elle décide de s’occuper de Marie et met au point une méthode, toujours utilisée aujourd’hui, basée sur le toucher.

    Commence alors un lent, long, frustrant et éprouvant apprentissage sur fond d'intense et violent combat, notamment physique, entre ce «petit animal sauvage» et l’infatigable sœur Marguerite. A la fois douce et énergique, elle fait preuve d’une infinie patience pour sortir son élève de son isolement total.

    On craignait le trop plein de bons sentiments dans ce drame émouvant. Certes le film n’en manque pas, mais son auteur Jean-Pierre Améris, à qui on peut reprocher une réalisation convenue, se montre le plus souvent sobre et pudique dans le traitement de son sujet. La réussite de Marie Heurtin tient toutefois d’abord à l’interprétation. Révélation, l’excellente Ariana Rivoire, jeune sourde non professionnelle, donne la réplique à une lumineuse Isabelle Carré.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

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  • Cinéma: avec "Nightcrawler", Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie

    images[4].jpgEn train de voler du métal Louis Bloom, petit truand minable, se laisse surprendre par un gardien. Remarquant une montre clinquante qui lui plaît à son poignet, il assomme froidement le malheureux pour la lui prendre. Plus tard, il se retrouve au bord d’une voie rapide, où vient de se produire un accident mortel de voiture.

    Débarque alors sur les lieux un cameraman sans scrupule qui mitraille complaisamment les victimes pour revendre des images choc aux chaînes de télé avides de mettre du sang à la une. 

    Déclic dans le cerveau de Louis qui décide de se procurer une caméra. Dès lors branché sur les fréquences radio de la police qu’il pirate, il sillonne Los Angeles en traquant sans relâche le spectaculaire et le sordide, que lui achètent les TV locales. Ses prix ne tardent pas à grimper, allant de pair avec son irrésistible ascension dans ce milieu frelaté, tandis que la morale journalistique prend le chemin inverse. 

    Critique non pas nouvelle mais néanmoins acerbe de journaux télévisés ou tabloïds aux relents fétides, Nightcrawler qui égratigne également le mythe du self made man, est le premier long-métrage de Dan Gilroy, notamment coscénariste de The Bourne Legacy et de Michael Clayton.

    Pour ce polar intelligent à haute tension, immoral, féroce, noir sinon macabre, le cinéaste propose une réalisation parfois bluffante, telle une poursuite en voiture démente qui n’a pas tardé à lui valoir une comparaison flatteuse avec le cultissime Drive.

    Mais surtout Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie. Tout est vu à travers le regard un peu fou de l‘acteur à la peau pâle. Inquiétant, calculateur, sans états d’âme, presque désincarné, il est absolument parfait dans ce rôle de salaud, d’ordure, de vampire sociopathe à l’humour vache, d'ignoble chasseur prêt à tout pour décrocher un scoop.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

     


     

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