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le blog d'Edmée - Page 409

  • Cinéma: "Interstellar", une nouvelle odyssée de l'espace trop... terre à terre

    Interstellar-Matthew-McConaughey-850x560[1].jpgFilm événement très attendu, Interstellar débarque sur les écrans, avec à la barre Christopher Nolan, l’auteur d’Inception et de la trilogie Batman. Une odyssée de l’espace questionnant le passé, le présent, le rapport au temps la place de l’homme dans l’univers qui rappelle évidemment, quarante-six ans après, celle de Stanley Kubrick. Avec des clins d’œil à Gravity, Aliens: le retour, Solaris ou encore L’étoffe des héros.

    Alors que la Terre est à l’agonie et l‘humanité proche de l’extinction, une expédition conduite par Cooper, un ancien pilote contraint d’abandonner sa famille dans une Amérique dévastée, est lancée à la recherche d’une nouvelle planète habitable. Une histoire simple pour des dialogues en revanche complexes, bourrés de références scientifiques.

    Certes on peut leur donner du crédit, l’auteur s’étant appuyé sur les travaux de Kip Thorne, éminent physicien qui a participé à l’écriture du scénario et dont les recherches affirment qu’il est possible de voyager dans le temps. Toujours est-il que faute d’être versé dans la physique quantique, le spectateur est largué dans ce cours édifiant. C’est agaçant même s’il s'agit autant d’une expérience cinématographique que d’un voyage émotionnel auquel dans le fond il devrait suffire de se laisser aller.

    Drame familial et relation fusionnelle

    A cette aventure spatiale métaphysique confrontant l’homme à la galaxie, se mêle ainsi un drame familial terre à terre évoquant une relation fusionnelle entre Cooper et sa fille Murphy, propre à faire sangloter dans  les chaumières. Surtout quand l’auteur nous raconte que seul l’amour transcende le temps et l’espace. Face aux effets spéciaux, c’est la raison du film, son sujet principal, la touche humaniste façon Spielberg qui devait à l’origine réaliser la chose.

    interstellar-5[1].jpgterriblement Certes les images sont belles et les décors majestueux. Mais pas franchement surprenants dans la mesure où Christopher Nolan manque d’imagination pour nous faire découvrir de l’inédit intergalactique. On a beau se trouver dans la cinquième dimension, le panorama ressemble furieusement à du connu.

    Ils se révèlent par ailleurs beaucoup moins effrayants que ceux de 2001, tout comme les sautillants et courageux robots CASE et TARS n’ont rien à voir avec le menaçant HAL de Kubrick.

    Reste l’interprétation, dont seuls ressortent Matthew McConaughey, fidèle à lui-même et que Nolan couche sur le divan, ainsi que la jeune Mackenzie Foy par le biais du lien qu’elle entretient avec son géniteur. Ils éclipsent Jessica Chastain, incarnant Murphy à l’âge adulte et Anne Hathaway, membre de l’équipage. Sans oublier l’apparition saugrenue d’une star.
     
    A noter toutefois que ce très (trop) long opus est applaudi par une grande partie de la critique,  en gros fascinée par l’extraordinaire réussite de ce fantastique, ambitieux et hallucinant périple aux confins du cosmos. Autrement dit pour les amateurs de science-fiction l’opus est incontournable. Aux inconditionnels du genre de juger.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 novembre. 

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  • Bercy: Federer se brûle à force de jouer avec le feu. La pression monte en vue de la finale de Coupe Davis

    images[9].jpgDans les journaux de France Info, on parlait étourdiment de la sensation du jour, à savoir Federer éliminé en quarts de finale par le Canadien Raonic à Bercy. Alors que c’était plutôt chronique d’une défaite annoncée! Car si le maestro alignait les victoires depuis l’US Open, elles n’étaient pas toutes très convaincantes. 

    La preuve à Shanghai où, après avoir sauvé cinq balles de match d’entrée contre le modeste Argentin Leonardo Mayer, le king soufflait in extremis le titre sous le nez du Français Gilles Simon.

    A retenir certes la fantastique rencontre du génie contre Djokovic en demie. Ce qui ne l’a pas empêché de nous reflanquer les chocottes à Bâle, où il a sacrément peiné pour se débarrasser du géant papy croate Ivo Karlovic, avant de jouer logiquement Goliath face au trop tendre Belge Goffin, David de son prénom.

    Il n’empêche que tout baignait pour lui selon les media, qui le voyaient coiffer le vampire serbe au poteau à la fin de l’année. Misant pour cela sur un triomphe de ce brave Rodgeur dans la Ville Lumière. Sauf qu’il nous rejouait le même scénario qu’en Chine avec un premier match à nouveau gagné par les poils contre le Bleu Jérémy Chardy.

    Et je ne parle pas de sa constance coupable à rater les innombrables balles de break gracieusement mises à sa disposition par des adversaires loin de son niveau. Il a même dû lutter dans les sept minutes pour ravir le service de Pouille, un illustre inconnu tricolore issu des profondeurs du classement. A force de jouer ainsi avec le feu, rien d’étonnant à ce que la légende se soit méchamment brulée au contact du redoutable bombardier Raonic. Et qu'il en est fini de ses espoirs de remonter sur le trône, vu la forme de Dracula, facile vainqueur de Murray la belette en quarts. 

    Et cela ne devrait pas changer aux Masters de Londres. Reste la finale de la Coupe Davis dont le Bâlois serait bien inspiré de faire désormais sa priorité. Car s'il n'a pas réussi à atteindre le dernier carré et que Wawrinka a été éliminé au second tour, aucun Français n’a passé les huitièmes à Paris. C'est dire si la pression monte à 22 jours du coup d’envoi.

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  • Cinéma: Avec "Cure-La vie d'une autre", la Suissesse Andrea Staka joue avec le double

    cd3bb868d59e9d99d95c20b6623cad226e5ca6d8[1].jpgDubrovnik, printemps 1993, après la fin du siège de la ville par les Serbes. C’est là que la Suissesse d’origine yougoslave Andrea Staka, lauréate du Léopard d’Or en 2006 pour Das Fräulein, situe l’action de Cure-La vie d’une autre. Un film très personnel où, jouant sur son double héritage culturel, elle raconte l’histoire de Linda, 14 ans, née en Croatie et élevée en Suisse.

    Revenue dans son pays avec son père, elle fait la connaissance d’Eta, qui veut lui montrer son endroit secret et l’entraîne dans une forêt dangereuse et défendue qui surplombe la ville. Les deux adolescentes jouent à divers échanges où se mêlent quelques sous-entendus sexuels.

    Et soudain les choses se gâtent, une dispute éclate et Linda précipite sa nouvelle amie du haut de la falaise. Rentrée en ville, elle prend peu à peu la place d’Eta dans sa famille. Andrea Staka nous emmène ainsi dans un lieu dont les hommes sont absents et où les femmes s’organisent entre elles.

    Une intrigue avec des fantômes de part et d’autre. Ceux de la guerre et ceux de Linda, hantée par les images de la chute mortelle d’Eta et qui, symboliquement, perd pied à son tour. La réalisatrice oscille ainsi entre l’imaginaire et le réel, flirte avec le fantastique, le subconscient, la culpabilité, dans une recherche des différentes facettes de l’identité.

    Andrea Staka a du talent et elle le prouve à la fois dans sa réalisation et sa direction des deux actrices principales Sylvie Marinkovic et Lucia Radulovic. Très jolies de surcroît ce qui ne gâte rien. On regrettera pourtant le côté touffu, sinon hermétique, d’une histoire qui finalement promet davantage qu’elle ne tient.

    Andrea-Staka[1].jpgElle est inspirée d’un fait divers authenthique, comme nous l’explique la cinéaste de passage à Genève. "Alors que je venais de terminer Das Fräulein, une cousine m’a raconté que deux filles étaient allées se promener sur une colline de Dubrovnik et qu’une seule était rentrée. Cela m’a évidemment intriguée. Je me suis renseignée et je me suis rendu compte qu’il y avait plusieurs variantes à l’affaire".

    "Je me suis alors demandée si j’allais construire le film d’après différents points de vue et puis je me suis dit non, ce qui m‘intéresse ce sont ces deux copines qui partent seules pour parler  de choses que personne d’autre ne doit entendre J’ai donc pris le côté mystérieux de ce que j’imaginais et je l’ai mis dans un univers que je connais de ma grand-mère, de mon père".

    -Dans ce deuxième long-métrage c’est à nouveau de vous que vous parlez.

    -Quand j’ai commencé, je pensais que ce serait simplement une amitié adolescente. Et puis c’est comme si je ne pouvais pas me déconnecter de mes racines. Et cela s’est transformé en un film sur moi, mon conflit avec mes deux univers, mes deux cultures. Avec une différence. Dans les autres, je me demande si je suis plus Suisse ou plus Yougoslave, comment je me débrouille entre ces deux héritages. Dans Cure, j’explore plutôt le subconscient, le côté sombre de l’identité. Doit-on tuer une partie de soi-même? Je me pose d’ailleurs toujours ces questions

    -Et alors, avez-vous des réponses?

    -Je prends  le meilleur des deux pays. Ici, j’apprécie le calme et la sécurité qui me permettent de me concentrer sur moi-même. De la Croatie, j’aime le côté émotionnel. Il y  a plus d’humour, de fantaisie, une certaine tendresse.

    -Cette dualité se retrouve tout au long du film.

    -Oui il y a la double origine, la double identité des deux filles, le fait qu’elles peuvent être les deux faces d’une même personne, le fait aussi qu’elles soient entre l’enfance et la maturité. Sans oublier la dualité d’une Croatie entre la guerre et la paixx

    -Comment avez-vous choisi vos deux actrices principales? Sylvie Marinkovic alias Linda vous ressemble physiquement.

    -La tête d'affiche est souvent l’alter ego des réalisateurs. Quand j’ai opté pour Sylvie, je ne trouvais pas qu’elle me ressemblait. Dès la première scène, en revanche, oui. Je l’ai cherchée en Suisse. Elle devait être bilingue et avoir 14 ans au moment du tournage. Le processus a duré environ un an. Davantage pour Lucia Radulovic (Eta). Je voulais une fille de Dubrovnik et j’ai vu beaucoup d’ados de 12 à 16 ans.

    -Un mot sur Dubrovnik, l’un des personnages importants. 

    -Dans mes films, j’ai un rapport intense avec les villes. Zurich, New York. Dubrovnik a beaucoup d’histoire. C’est une ville de femmes dont les hommes sont absents car ils sont partis en mer ou à la guerre. Elle est  à la fois mystérieuse, poétique et angoissante et je la filme selon ma perspective, mon feeling, tout en sentant que je ne suis pas complètement de là.

    -Avez-vous déjà une idée pour "l’après Cure"? Vous n’allez pas nous faire attendre huit ans…

    -J’espère que non. Mais vous savez, un film représente un énorme enjeu. Je ne veux pas juste en tourner un de plus. Il faut qu’il soit important pour moi, qu’il dise quelque chose. Il est toutefois vrai que j’ai un projet. Cela part d’une scène d’humour dont je ne peux pas parler. Elle me fait beaucoup rire, ce qui  ne signifie pas pour autant qu’il s’agira d’une comédie...

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 29 octobre.

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