Grand écran: "Wild", la randonnée de choc en solitaire de Reese Witherspoon (13/01/2015)
Wild est tiré d’une histoire vraie, celle de Cheryl Strayed, qui en avait fait un bestseller éponyme. Après des années d’errance, d’addiction à l’héro et un mariage foireux, cette femme perdue a décidé de se lancer dans une randonnée en solitaire de plus de 1700 kilomètres, le PCT (Pacific Crest Trail), parcours le plus long, le plus difficile et le plus sauvage d’Amérique.
Elle n’a aucune expérience de la chose. Mais elle y va avec, pour lui tenir compagnie, le souvenir de sa mère morte d’un cancer et de quelques autres moments de sa vie passée , ce qui nous vaut du flash back à la pelle. Nous voici donc partis pour un drame initiatique avec Cheryl en quête de transcendance, de rédemption, affrontant ses peurs, frôlant la folie et testant ses limites, bref, un petit soldat déterminé à se retrouver, à se reconstruire. Et qui finit par s'en sortir comme un chef.
C’est à Reese Witherspoon (photo) que le Canadien Jean-Marc Vallée a confié le soin de porter le film sur ses frêles épaules. Ainsi qu'un un sac à dos maousse, trois fois trop grand pour elle, si lourd qu’elle en titube en l'arrimant péniblement, mais qu’elle se coltinera quand même pendant un bon bout de chemin. Sans le moindre entraînement de surcroît.
Heureusement, lors d’un poste de ravitaillement et de repos, un homme des plus raisonnable va enfin lui conseiller d’alléger un peu son fardeau. La belle en retirera sagement quelques tampax et une poignée de préservatifs. J’exagère à peine…
Enfin, tout ça pour relever qu’en dépit de son absence de maquillage, de sa grosse fatigue et de ses pieds en sang, dire qu’elle n’a même pas pensé à prendre de bonnes chaussures de rechange, on peine à croire en l’authenticité, la persévérance, le courage et la force de cette héroïque marcheuse qui se veut attachante. Malheureusement, cette ixième aventure sur la survie permet surtout au réalisateur de nous servir des bons sentiments à la louche, assortis d’un discours pesant sur la redécouverte de soi.
Non seulement le film n’a qu’un très lointain rapport avec le formidable Into The Wild de Sean Penn auquel on prétend parfois le comparer, mais on est encore plus frustré et déçu quand on pense par exemple au récent Dallas Buyers Club, puissant et passionnant récit où Jean-Marc Vallée évoque ce bouseux texan sidéen qui apprend la compassion et la tolérance.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 janvier.
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