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le blog d'Edmée - Page 399

  • Cinéma: "Pause", une comédie douce-amère du Vaudois Mathieu Urfer

    pauseboxprod20146-w540[1].jpgMathieu Urfer, 36 ans, diplômé en scénario de l’ECAL, auteur de plusieurs courts, scénariste de séries pour la RTS et guitariste au sein du groupe Chewy, propose Pause, son premier long-métrage. Il a eu en août dernier les honneurs de la Piazza Grande à Locarno.

    Dans cette comédie dont il a composé l’essentiel de la bande originale, le cinéaste vaudois raconte le quotidien de Sami, sympathique loser et musicien désinvolte qui fait de la country avec Fernand, son vieux copain septuagénaire.
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    Quatre ans auparavant, Sami a eu le coup de foudre pour Julia, une brillante juriste avec qui il vit depuis. Quelle n’est pas sa surprise lorsque lassée par le manque d’ambition de son compagnon, elle lui demande de faire une pause.

    Déterminé à la reconquérir, il tente alors l’impossible pour lui prouver qu’elle est la femme de sa vie. Suivant les conseils improbables de Fernand, alcolo impénitent en dépit ou à cause de la maladie en train de l’emporter et jouant les rebelles au sein de l’EMS dont il est pensionnaire.

    Avec Pause qu’il a mis des années à peaufiner, Mathieu Urfer ne se montre pas d'une folle originalité. Il signe néanmoins un joli film romantique à la fois léger et doux-amer, ne manquant par ailleurs pas d’humour. Il va jusqu’à se permettre un amusant clin d’œil au célèbre Shining avec l’apparition soudaine de deux petites jumelles au regard accusateur.

    L'opus est de plus porté de bout en bout par le jeune et convaincant comédien lausannois Baptiste Gilliéron (photo). Il donne la réplique à l’excellent André Wilms, acteur fétiche du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki et grand comédien de théâtre.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er octobre.

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  • Cinéma: Bonello gagne la bataille des "Saint Laurent" avec YSL en proie à ses démons

    la-production-de-saint-laurent-de-bertrand-bonello-repoussee,M108199[1].jpgTrès attendu le Saint Laurent de Bertrand Bonello sort, quelques mois après celui de Jalil Lespert, vainqueur de la gué-guerre les opposant. En effet, alors que le jury de Cannes l’a ignoré, il a été choisi par le CNC pour représenter la France dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger. Les nominations seront annoncées le 15 janvier prochain.

    Cela n’a rien de surprenant. Dès l’entame, une constatation s’impose. Si Lespert livrait avant tout un film d’acteurs, (les excellents Pierre Niney et Guillaume Galienne), Bonello mise, avec la complicité de Gaspard Ulliel et Jérémie Renier sur une mise en scène sophistiquée faite de contrastes, d’allers et retours dans le temps, de montage en split-screen.

    A gauche de l’écran par exemple se succèdent des images d’actualité, Mai 68, guerre du Vietnam, de Gaulle, tandis qu’à droite les mannequins descendent les marches de la maison de couture et que s'affichent les dates des collections.

    La chute inéluctable d'un génie

    En outre, alors que Lespert se concentrait sur l’histoire d’amour entre YSL et Pierre Bergé, son compagnon pendant plus de cinquante ans, l’auteur de L’Apollonide, s’est plus particulièrement penché sur la période 1965-1976. Parallèlement à l’âge d’or côté mode commence la descente aux enfers du héros de l’histoire.

    Professionnellement au sommet de son génie et de sa gloire, YSL qui vient de sortir la collection  Mondrian, va créer le fameux smoking pour femmes, alors qu'elles sont encore interdites de pantalon dans les entreprises. Ainsi qu'un parfum. Mais en proie à ses tourments existentiels et aux démons qui le rongent, il sombre sur le plan personnel et ne se relèvera pas. 

    saintlaurent01[1].jpgLe film ouvre en 1974. On voit de dos un homme descendre dans un hôtel. Yves Saint Laurent prend une chambre sous le nom de Swan, téléphone à un journaliste et lui raconte sa dépression pendant son service militaire, sa cure d’électrochocs et sa dépendance aux drogues..
     
    On pense alors se diriger droit vers le biopic avec flash back à l'appui. Sauf que non. Il ne s'agit pas non plus à proprement parler d'un processus de création même si Saint Laurent dessine de temps en temps. Parfois fiévreusement. Quelques défilés spectaculaires attestent par ailleurs de son immense talent.

    Mais qui  ne connaît pas le grand couturier, ne saisira pas vraiment, même au bout de 2h30, l’importance de ce créateur de la transgression en lutte contre les tabous moraux et esthétiques, qui a donné le pouvoir aux femmes et habillé aussi bien la scène que  le cinéma tout au long de sa carrière.

    Entre rencontres sordides, shoot et partouzes homos

    Gaspard-Ulliel-et-Louis-Garrel-dans-Saint-Laurent-de-Bertrand-Bonello_portrait_w858[1].jpgIl est vrai que l’intention de Bonello est ailleurs, Tandis qu’il nous montre les couturières et les petites mains au travail, la rigueur et la hiérarchie sévère régnant dans l’atelier, Saint Laurent s ’étourdit dans le monde de la nuit.

    En pleine autodestruction, YSL erre avec son amant du moment en quête de rencontres sordides, se shootant aux médicaments et à l’alcool, ou se perdant dans des partouzes homos, laissé inconscient et blessé sur un chantier où vient le récupérer Pierre Bergé au petit matin.  
     
    Formidable Gaspard Ulliel
     
    «J’ai créé un monstre et je dois vivre avec… », dit Gaspard Ulliel formidable en Saint Laurent. Evitant le mimétisme et l’imitation, le comédien ne cherche pas à singer le géant de la couture, mais se révèle juste et vrai dans la voix, la démarche, le comportement, la gestuelle,

    On n’en dira pas autant de Jérémie Renier, qui se révèle moins bon que Guillaume Gallienne chez Jalil Lespert.. Assez logiquement dans la mesure où il est réduit, à quelques exceptions près, au rôle ingrat de businessman froid, calculateur, ambitieux. que lui a assigné Bonello. Y ajoutant celui peu flatteur de l’amoureux trompé et moqué à l’occasion. .
     
    L’image écornée du mécène explique la polémique entourant les deux opus. Le Lespert a été adoubé par Pierre Bergé qui détient un droit moral sur l’œuvre d’YSL. En revanche il n’a pas donné son approbation à l’adaptation de Bertrand Bonello, tentant même en vain d’empêcher sa réalisation.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 24 septembre.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Cinéma: "Elle l'adore" et on l'aime bien. Avec Sandrine Kiberlain et Laurent Laffite

    imagesCAH2QS5S.jpgVincent Lacroix est un chanteur populaire au sommet de sa carrière. L’idole de Muriel, une esthéticienne dont il remplit le quotidien banal et qui ne rate pas un seul de ses concerts. Il le sait, il ne cesse de la voir, bien qu’elle se fasse discrète.

    C’est ainsi  qu’un soir, il sonne à la porte de sa plus grande admiratrice pour lui demander de l’aider dans une dangereuse entreprise: faire disparaître le corps de sa compagne, morte accidentellement à la suite d’une violente dispute. Sans se poser de questions Muriel n’hésite pas une seconde, même si sa vie en est chamboulée.

    Elle l’adore est le premier long-métrage de Jeanne Henry, 36 images[10].jpgans. Avec dans les rôles principaux Sandrine Kiberlain parfaite en admiratrice à la fois sage et complètement folle, et Laurent Laffite façon Michel Leeb, en petit salopard manipulateur à la fois beauf et cynique pour sauver sa peau.

    Jeanne Henry évolue à l’aise dans ce milieu. Il faut dire qu’elle connaît la musique puisqu’elle est la fille de Miou-Mou et de Julien Clerc. Elle nous accroche en nous montrant, c'est crédible, jusqu’où peut aller une fan de célébrité. Et séduit donc avec ce drôle de polar original en forme de comédie noire.

    L’opus ne tient toutefois pas absolument toutes ses promesses, en raison d’une intrigue particulièrement tarabiscotéee, virant parfois au farfelu et au loufoque. Des maladresses également du côté de l’enquête avec les problèmes sentimentaux du couple de flics qui en est chargé. Certes les infidélités de Madame ne sont pas sans conséquence en l’occurrence, mais on reprochera à l’auteur la façon de les mettre en scène.

    Au final pourtant, l’opus tient la route, le duo Kiberlain-Laffite fonctionne, et on ne s’ennuie pas, bien au contraire. Comme dirait Lucchini c’est énorme après la quantité de fictions calamiteuses que le cinéma français nous a infligées depuis le début de l’année.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 24 septembre.

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