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le blog d'Edmée - Page 157

  • Grand écran: "Docteur?" met laborieusement face-à-face Michel Blanc et Hakim Jemili

    docteur_film_séguéla.jpgVieux généraliste alcoolique à la limite de la radiation en raison des libertés qu’il prend avec l'exercice de la médecine, le docteur Mamou Mani est néanmoins le seul SOS Médecin de garde à Paris le soir de Noël.

    Les appels s’enchaînent jusqu’à celui de Rose, un membre de sa famille. Le toubib arrive sur les lieux en même temps que Malek, un coursier Uber Eats, qui rêve de devenir médecin. Gentil, serviable mais casse-pieds, il commence à se mêler de tout. Leur rencontre provoque rapidement d’improbables situations quand Mamou Mani, soudainement immobilisé par un lumbago, se fait remplacer dans ses visites par le coursier qu’il guide grotesquement par téléphone.

    Tristan Séguéla met ainsi en scène Michel Blanc en praticien grincheux, dépressif, plus ou moins misanthrope, au bout du rouleau et le jeune youtubeur Hakim Jemili (photo), qui fait ses premiers pas sur grand écran dans le rôle d’un garçon aussi maladroit qu'emmerdeur.

    Si le réalisateur avait vaguement dans l’idée de reproduire le tandem Lino Ventura-Jacques Brel, c’est raté. Entre confrontation de générations et plate tentative de critique d’ubérisation tous azimuts, le réalisateur propose une grosse farce convenue qui se veut cynique mais se traîne. A de rares exceptions, il nous sert des gags bien gras et débiles avec un duo tentant laborieusement d’être drôle.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.

     

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  • Grand écran: Edward Norton revient avec "Motherless Brooklyn". Noir c'est noir...

    edward-norton-motherless-brooklyn-opens-2019-rome-film-fest.jpgDans les années 50, l’administration municipale tente de revitaliser le quartier de Brooklyn. Alors qu’elle rase de vieux immeubles pour les remplacer par des appartements chics, Lionel Essrog, un détective privé atteint du syndrome de la Tourette, guidé par son sens de la vérité et de la justice, mène une enquête complexe sur la mort de son mentor Frank Minna.

    Ce dernier a été tué par une organisation criminelle aux ramifications multiples dans les hautes sphères de Big Apple. Des clubs de jazz de Harlem aux taudis de Brooklyn en passant par les beaux quartiers de Manhattan, Lionel découvre des secrets et va affronter l'homme le plus redoutable de la ville pour sauver l'honneur de son ami assassiné.

    Réflexion sur le pouvoir, Motherless Brooklyn, adapté du roman à succès de Jonathan Lethem paru en1999, est signé Edward Norton. Opérant son retour à la réalisation quelque 20 ans après Au nom d’Anna, il joue également le personnage principal et n’a pas lésiné sur le casting en convoquant à ses côtés Alec Baldwin, Willem Dafoe, ou encore Bruce Willis.

    Si, contrairement au livre, l’histoire est située dans les fifties, Edward Norton n’en dresse pas moins un parallèle avec le phénomène actuel de gentrification qui ne cesse de s’amplifier dans les métropoles, entraînant le déplacement de résidents à faible revenu. Le caractère d’Alec Baldwin est d’ailleurs directement inspiré du politicien Robert Moses, urbaniste sans scrupules qui a transformé New York en boboïsant certains quartiers,

    Avec Motherless Brooklyn, film très noir, Edward Norton veut recréer le style et l’atmosphère des classiques hollywoodiens du genre, ce qui implique une minutieuse reconstitution, dans les décors, les dialogues, les costumes, les voitures, les personnages, flics véreux et politiciens corrompus. Visuellement c’est réussi. On n’en dira pas autant de l’intrigue inutilement tarabiscotée, tortueuse et d’une longueur que rien ne justifie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 décembre.

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  • Grand écran: "Je ne te voyais pas", plaidoyer pour une justice restaurative

    8def5dcc3be1ed6cb0c5e54ff7f4c3ff.jpgPlus focalisée sur l’acte commis que sur les besoins des parties, la justice pénale montre des limites. François Kohler, juriste de formation, plaide pour une justice restaurative, démarche qui permet aux victimes et aux agresseurs de se rencontrer. En ouvrant le dialogue, elle encourage les unes et les autres à gérer eux-mêmes leurs conflits et les aide à sortir de leur statut réciproque.

    Elle donne l’occasion aux victimes de se reconstruire en exprimant la souffrance subie et aux auteurs des crimes de se responsabiliser en reconnaissant leur culpabilité, condition sine qua non à l’entame d’une médiation. C’est ce difficile rapprochement que le réalisateur neuchâtelois explore dans Je ne te voyais pas, un documentaire poignant où les protagonistes des deux bords se révèlent très émus.

    Le métrage évoque notamment le cas de Paul Steiger attaqué il y a 22 ans dans le bureau postal dont il était responsable. Menacé d'une arme chargée, ainsi que sa femme et sa fille, il a été obligé d'ouvrir le coffre. Récemment, il a pu voir Ruedi Szabo, l’un des auteurs du hold up. En prenant conscience du mal qu’il a causé, le braqueur a permis à sa victime de se libérer de son état, de reprendre le pouvoir, d’avoir le dernier mot.

    Si ces face-à-face peuvent être réparateurs, ils ne résolvent certes pas tout. Par exemple le pardon est difficile. S’il a lieu, c’est évidemment magnifique. Mais pour François Kohler, le processus qui vise à apporter des réponses, est plus essentiel que le pardon lui-même.

    Précisons par ailleurs que le cinéaste n’oppose pas justice pénale et restaurative. Celle-ci est un complément important, car il y a une marge de progression pour une réhumanisation. Au-delà de l’aspect juridique, il s’agit en effet de réparer le tissu dans une société fracturée, de recréer du lien, de la paix sociale. A cet égard, François Kohler regrette, en préambule, que la Suisse soit en retard sur ce type de médiation, contrairement à la Belgique où elle existe depuis 2005.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 décembre.

     

     

     

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