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le blog d'Edmée - Page 156

  • Locarno 2020: le festival souligne le pari réussi d'une édition hybride

    suissesseloc.jpgLocarno 2020-For The Future Of Films, contraint de se réinventer en raison du contexte actuel très perturbé, tire un bilan positif de sa 73e édition. Il est marqué, soulignent ses organisateurs, par une forte participation en salle et en ligne, ainsi que par une attention accrue des professionnels du secteur à travers le monde.

    En tentant d’apporter une réponse concrète aux difficultés rencontrées par l’industrie cinématographique à l’heure de la COVID-19, les auteurs de cette édition hybride estiment donc avoir gagné leur pari. Les salles de Locarno et de Muralto ont compté 5’950 entrées. La nouvelle section Secret Screenings, proposant des films surprises sélectionnés par la directrice artistique Lili Hinstin, a totalisé le plus grand nombre d’entrées, avec plus de 100 festivaliers par séance.

    La soirée de clôture montrant le court métrage du Français Jean-Marie Straub et une sélection de courts métrages issus du projet  Swiss Collection Lockdown Filmmakers a elle aussi été plébiscitée par le public.

    Sur la plateforme numérique, l’offre du Festival regroupant des films, des courts métrages, des rencontres, des masterclass, des conversations a réuni, du 5 au 15 août, 320’000 visiteurs. Les films et les contenus originaux proposés par le Festival ont quant à eux franchi la barre des 80’000 vues.

    Côté prix, deux réalisatrices suisse et argentine sont récompensées cette année par un Léopard. Le jury international a récompensé le projet de documentaire politique Chocobar, de l’Argentine Lucrecia Martel, qui évoque la question de la colonisation et la culture indigène à partir du meurtre du militant Javier Chocobar en 2009.

    Pour sa part, le jury de la sélection nationale a attribué son Pardo à la Suissesse Mari Alessandrini photo, pour son projet de film Zahori. Celui-ci, tourné en Argentine, dans la steppe de Patagonie, raconte l’amitié inattendue entre une jeune fille de 13 ans originaire du Tessin et un vieil indien Mapuche.

    Les deux prix sont dotés de 70’000 francs. Ils ont été attribués décernés dans le cadre du projet «The Films After Tomorrow», dont le but était de soutenir la production de films qui ont dû être interrompus en raison de la pandémie.

    Alors que le président Marco Solari a déclaré avoir adressé un message fort de solidarité à l’industrie cinématographique la directrice artistique Lili Hinstin s’est également félicitée: "La réponse surprenante du public nous a enthousiasmés et nous a permis de repenser l’avenir du cinéma. Elle a démontré que les expériences de la salle et de la vidéo à la demande ne sont pas forcément opposées, mais peuvent coexister et favoriser conjointement la découverte d’un cinéma qui sort des sentiers battus".

    Tous deux donnent rendez.vous aux festivaliers pour la 74e édition, qui se tiendra du 4 au 14 août 2021. Physiquement, espérons-le. 
     

     

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  • Grand écran: "L'ours en moi", un hymne du Suisse Roman Droux à un animal captivant

    LOURSENMOI_web-585x391.jpgDepuis toujours, le réalisateur suisse Roman Droux se passionne pour les ours. Une fascination partagée avec un compatriote, le biologiste David Bittner. Ce grand spécialiste de l’ours brun d’Alaska a poussé le cinéaste à en savoir davantage sur cet animal qu’il a alors eu non seulement l’envie, mais le besoin de rencontrer. Au cours d’un été, tous deux se sont immergés dans son royaume, un univers loin de la civilisation, où règne la nature.

    Auparavant, remarque Roman Droux, l’ours était pour lui une bête sauvage, dangereuse, imprévisible. Dans les contrées reculées et froides de l’Alaska, il a découvert des individus aussi diversifiés que les humains, à la fois prudents, curieux, timides, culottés, paisibles, se laissant complaisamment filmer en s’approchant de plus en plus de l’homme. L’acceptant, ainsi que la caméra, en flairant une absence totale d’hostilité.

    En compagnie de David Bittner, le réalisateur, n’hésitant pas à vivre dans de dures conditions, nous laisse découvrir, dans  L'ours en moi, un monde captivant entouré de splendides paysages. Avec lui on assiste à des scènes attendrissantes entre une mère et ses bébés, ou aux combats impressionnants de colosses mâles, d’un brun virant au noir, chacun prêt à tout pour l’emporter sur son adversaire. Visuellement magnifique, ce documentaire en forme d’hymne émouvant aux ours est raconté par Carlos Leal.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 août.

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  • Grand écran: The Perfect Candidate", émancipation féminine en Arabie saoudite

    film_07_20.jpgMédecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie saoudite, Maryam, la trentaine, rêve d’obtenir un poste de chirurgien dans un grand hôpital de Riyad. Son ambition passe toutefois par sa participation à un important forum à Dubaï. Mais, célibataire et faute d’une autorisation de son père, musicien constamment en tournée, on lui refuse le droit de prendre l’avion. Révoltée par cette interdiction de voyager à l’étranger, la jeune femme décide de se présenter aux élections municipales. Sauf que ce n’est pas simple pour une femme de faire campagne dans son pays.

    The Perfect Candidate est signé Haifaa al-Mansour. Cette réalisatrice saoudienne de 45 ans est notamment l’auteur de Wadja, tourné clandestinement pour raconter l’histoire à la fois simple et audacieuse d’une petite fille rebelle, se heurtant à un ordre établi où elle ne peut que devenir épouse et mère. Sorti en 2013, c’était le premier long métrage officiel produit par l'Arabie saoudite et surtout réalisé par une femme. Avec cette nouvelle histoire d’émancipation elle témoigne, sept ans plus tard, des changements qui se sont produits dans son pays.

    Symbole de cette transformation, le film commence avec Myriam, au volant de sa voiture, l’autorisation de conduire ayant été délivrée en 2018. Dans la foulée, les femmes ont également été autorisées à assister à des matches de football et à accéder à des emplois autrefois récemment strictement réservés aux hommes. Et depuis août 2019, elles ont le droit de voyager sans l’accord d’un tuteur.
     
    Mais en dépit de ces bouleversements, les Saoudiennes craignent encore de s’approprier ces libertés. Il faudra un changement profond des esprits pour qu’elles s’accordent une autonomie à laquelle elles ont désormais accès. D’où le désir de la cinéaste de montrer le quotidien d’une femme représentative de la mentalité de ses congénères. Traditionnelle, culturellement conservatrice, elle se couvre les cheveux et le visage, mais tentera de s’affranchir des restrictions sociales pour mieux faire son travail, tout en encourageant d’autres femmes de se lancer à l’eau pour tirer le meilleur parti qui s’offre à elles.

    La révocation des lois de tutelle par le gouvernement ne change toutefois pas fondamentalement le problème des inégalités. Le chemin est encore long comme le montre Haïfaa al-Mansour dans cette comédie dramatico-politique engagée, portée par l’excellente Mila Alzahrani. Dans une observation intelligente et ironique du sexisme, son auteure traite avec beaucoup de lucidité et une certaine légèreté de sujets aussi sérieux qu’importants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 12 août.

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