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le blog d'Edmée - Page 160

  • Grand écran: "Qui sea Ley", la lutte acharnée des Argentines pour la légalisation de l'avortement

    838_000_1p48vj.jpgDocumentaire aussi engagé que nécessaire, Que sea Ley (Que ce soit loi en français) de Juan Solanas retrace la mobilisation des femmes en Argentine entre juin et août 2018. Elles sont décidées à obtenir une légalisation de l'avortement, alors qu’une des leurs meurt chaque semaine des suites de son interruption clandestine.

    Adopté par la Chambre des députés, le projet a été durement discuté au Sénat pendant huit semaines. Il échouait malheureusement pour la septième fois, à sept voix près, tandis que des dizaines de milliers de militantes (et militants), symboliques foulards verts autour du cou, défilaient dans la rue.

    Observateur plutôt que juge des groupes qui s’affrontent à Buenos Aires, le réalisateur alterne manifestations et grande diversité de témoignages des pour et des contre dans le pays. S’il donne bien sûr la parole à celles qui se battent avec une rare énergie, à celles qui souffrent, qui ont avorté dans des conditions sanitaires épouvantables, à leurs proches, il interroge aussi des personnalités comme un prêtre ou une sénatrice, dont les points de vue ne sont pas forcément ceux qu'on attend..

    Cinématographiquement, l’opus à la mise en scène rudimentaire n’est pas majeur. Mais sa force de conviction est ailleurs. Replaçant le débat dans un contexte politique, économique et religieux, Juan Solanas soulève aussi, au-delà du sujet principal, la question de la laïcité, de la place des femmes dans une société où persiste un désir de contrôle sur leurs corps et où, de manière générale, la pauvreté a dramatiquement augmenté.

    Mais le combat n’est pas terminé et l’espoir qui traverse le film en dépit de la souffrance endurée, demeure. Alors que la marée verte des pro-IVG et les anti sous l’influence considérable de l’Eglise catholique ne désarment pas, rappelons que le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, avait annoncé le 1er mars dernier vouloir présenter un nouveau projet de loi devant le Congrès pour la législation de l’avortement.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 juin.

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  • Grand écran: pétri de bonté, Tom Hanks se glisse dans la peau d'"Un ami extraordinaire"

    534130-un-ami-extraordinaire-avec-tom-hanks-la-bande-annonce.jpgLe film est basé sur une histoire vraie. Pendant plus de trente ans, de 1968 à 2001, le présentateur de télévision américain Fred Rogers a animé un programme éducatif, Mister Rogers' Neighborhood, suivi par des millions de téléspectateurs.

    Dans son émission, le voisin le plus aimé d'Amérique évoquait tous les sujets, n’évitant pas la gravité de certains comme la mort, la maladie, le divorce. Il avait le don de trouver les mots pour s’adresser aux enfants et celui de les faire parler quand il les recevait sur le plateau.

    Mais revenons au cinéma avec A beautiful Day In The Neighborhood (Un ami extraordinaire), signé de la réalisatrice américaine Marielle Heller. Contraint d'écrire un article sur la star pour le magazine Esquire, Lloyd Vogel (Matthew Rhys), s’inspirant du journaliste Tom Junod qui a réellement connu Fred Rogers, va le voir en traînant les pieds. Ce genre de papier n’est pas son terrain de prédilection.

    A sa grande surprise, il découvre un homme pétri d’humanité, de bienveillance, de modestie, de discrétion, de délicatesse, à mille lieues de celui qu’il imaginait. Et alors que Vogel est censé faire le portrait de son interlocuteur, c’est ce dernier qui, jouant les thérapeutes, va l’aider à régler ses problèmes familiaux.

    Lent, vieillot, ne brillant pas par sa mise en scène, Un ami extraordinaire se veut une leçon de vie exemplaire. Mais moralisant, mièvre, tirant sur la corde sensible, il agace et ennuie plus qu’il n’attendrit, à quelques exceptions près. Quant à Tom Hanks, il a curieusement tendance à nous refaire du Forrest Gump, en se glissant, avec sa jaquette rouge molletonnée, dans la peau d’un individu dégoulinant de tendresse et d’égards pour autrui.

    Il semblerait toutefois que le comédien soit absolument conforme à ce personnage doucereux, ce qui contribuerait à prouver qu’il est excellent dans le rôle. Mais il se révèle si exaspérant de bonté qu’on finit quand même par se demander comment Fred Rogers a pu séduire autant de gens pendant autant d’années…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.

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  • Grand écran: "Benni", une petite fille en souffrance, violente et ingérable

    unnamed.jpgSorti en mars dernier mais victime du coronavirus au bout d’une semaine, confinement oblige, Benni revient dans les salles. C’est l’histoire d’une fille de neuf ans sauvage, violente, dangereuse. sujette à des crises de panique qui la mettent dans des colères noires et la rendent terriblement agressive. Elle devient alors ingérable.

    Benni est prise en charge par les services médico-sociaux, dont la directrice d’un centre et un éducateur spécialisé dans les ados à problèmes. Ils manifestent tous deux à son égard une bienveillance doublée d’une patience à toute épreuve et tentent de lui trouver un cadre bénéfique.

    En vain. Refusée par de nombreuses familles d’accueil, la gamine se voit également expulsée de tous les foyers, personne ne résistant à ses explosions de fureur. En souffrance, Benni a besoin de beaucoup plus de soutien que le système actuel a à lui offrir. Le titre original, System Crasher/Systemsprenger, exprime parfaitement cette impuissance, cette désolante absence de solution à long terme.

    Au-delà du portrait saisissant d'une fillette irrécupérable, le premier long métrage de la réalisatrice allemande Nora Fingscheidt est aussi un hommage au dévouement et l’empathie des travailleurs sociaux. Ce drame social pédagogique, émouvant, au scénario intelligent, très éclairant sur la pathologie dont souffre Benni, est porté de bout en bout par la jeune Helena Zengler, qui livre une prestation impressionnante. Voir aussi notre critique complète du 10 mars 2020.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.

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