Grand écran: pétri de bonté, Tom Hanks se glisse dans la peau d'"Un ami extraordinaire" (16/06/2020)

534130-un-ami-extraordinaire-avec-tom-hanks-la-bande-annonce.jpgLe film est basé sur une histoire vraie. Pendant plus de trente ans, de 1968 à 2001, le présentateur de télévision américain Fred Rogers a animé un programme éducatif, Mister Rogers' Neighborhood, suivi par des millions de téléspectateurs.

Dans son émission, le voisin le plus aimé d'Amérique évoquait tous les sujets, n’évitant pas la gravité de certains comme la mort, la maladie, le divorce. Il avait le don de trouver les mots pour s’adresser aux enfants et celui de les faire parler quand il les recevait sur le plateau.

Mais revenons au cinéma avec A beautiful Day In The Neighborhood (Un ami extraordinaire), signé de la réalisatrice américaine Marielle Heller. Contraint d'écrire un article sur la star pour le magazine Esquire, Lloyd Vogel (Matthew Rhys), s’inspirant du journaliste Tom Junod qui a réellement connu Fred Rogers, va le voir en traînant les pieds. Ce genre de papier n’est pas son terrain de prédilection.

A sa grande surprise, il découvre un homme pétri d’humanité, de bienveillance, de modestie, de discrétion, de délicatesse, à mille lieues de celui qu’il imaginait. Et alors que Vogel est censé faire le portrait de son interlocuteur, c’est ce dernier qui, jouant les thérapeutes, va l’aider à régler ses problèmes familiaux.

Lent, vieillot, ne brillant pas par sa mise en scène, Un ami extraordinaire se veut une leçon de vie exemplaire. Mais moralisant, mièvre, tirant sur la corde sensible, il agace et ennuie plus qu’il n’attendrit, à quelques exceptions près. Quant à Tom Hanks, il a curieusement tendance à nous refaire du Forrest Gump, en se glissant, avec sa jaquette rouge molletonnée, dans la peau d’un individu dégoulinant de tendresse et d’égards pour autrui.

Il semblerait toutefois que le comédien soit absolument conforme à ce personnage doucereux, ce qui contribuerait à prouver qu’il est excellent dans le rôle. Mais il se révèle si exaspérant de bonté qu’on finit quand même par se demander comment Fred Rogers a pu séduire autant de gens pendant autant d’années…

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.

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