Grand écran: "Benni", une petite fille en souffrance, violente et ingérable (16/06/2020)

unnamed.jpgSorti en mars dernier mais victime du coronavirus au bout d’une semaine, confinement oblige, Benni revient dans les salles. C’est l’histoire d’une fille de neuf ans sauvage, violente, dangereuse. sujette à des crises de panique qui la mettent dans des colères noires et la rendent terriblement agressive. Elle devient alors ingérable.

Benni est prise en charge par les services médico-sociaux, dont la directrice d’un centre et un éducateur spécialisé dans les ados à problèmes. Ils manifestent tous deux à son égard une bienveillance doublée d’une patience à toute épreuve et tentent de lui trouver un cadre bénéfique.

En vain. Refusée par de nombreuses familles d’accueil, la gamine se voit également expulsée de tous les foyers, personne ne résistant à ses explosions de fureur. En souffrance, Benni a besoin de beaucoup plus de soutien que le système actuel a à lui offrir. Le titre original, System Crasher/Systemsprenger, exprime parfaitement cette impuissance, cette désolante absence de solution à long terme.

Au-delà du portrait saisissant d'une fillette irrécupérable, le premier long métrage de la réalisatrice allemande Nora Fingscheidt est aussi un hommage au dévouement et l’empathie des travailleurs sociaux. Ce drame social pédagogique, émouvant, au scénario intelligent, très éclairant sur la pathologie dont souffre Benni, est porté de bout en bout par la jeune Helena Zengler, qui livre une prestation impressionnante. Voir aussi notre critique complète du 10 mars 2020.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 juin.

18:02 | Lien permanent