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le blog d'Edmée - Page 155

  • Grand écran: avec "1917", Sam Mendes nous emmène en enfer. Un film immersif, haletant, éprouvant

    fmc_mc_1917.jpgLe pari est plutôt rare et casse-gueule. Un film conçu comme un seul plan-séquence de deux heures. Sam Mendes a audacieusement et brillamment relevé le défi avec 1917, une époustouflante prouesse technique où il propose une course quasi ininterrompue (il y a forcément quelques coupures) de deux soldats britanniques contre la montre et contre la mort.

    Cet exploit, où l’auteur déjà oscarisé trois fois pour American Beauty, Les sentiers de la perdition et Skyfall, réussit à ne pas sacrifier la dimension humaine et émotionnelle, lui a permis de rafler le 5 janvier dernier deux Golden Globes, dont celui de la meilleure œuvre dramatique. A nouveau parmi les favoris aux Oscars, il pourrait faire coup double si Joker ne dynamite pas cette 92e édition le 9 février prochain, avec ses onze nominations.

    Une mission impossible

    L’histoire est inspirée de celles que lui racontait son grand-père, engagé volontaire. Dans un contexte historique, la bataille des Flandres, Sam Mendes construit une l’intrigue simple. Le 6 avril 1917, alors qu’ils se reposent dans un champ de blé, une scène bucolique, les jeunes caporaux Blake (Dean-Charles Chapman) et Schofield (Georges McKay) reçoivent l’ordre d’aller voir leur commandant.

    5e15a6cdb41d26.50584974-e1578479656413-580x372.jpgCe dernier leur assigne une mission impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une tuerie, ils doivent sortir des tranchées, franchir les barbelés, traverser la zone démilitarisée et une partie des lignes allemandes pour aller avertir un autre bataillon de ne pas attaquer l’ennemi. Faute de quoi 1600 hommes, dont le frère de Blake, tomberont dans un piège et seront tous massacrés.

    La caméra sur les talons, elle ne les lâchera jamais, les deux hommes nous emmènent en enfer. Le réalisateur a choisi des acteurs peu connus (même s’ils éclatent à l’écran) pour que les spectateurs se sentent plus proches d’eux et, ce qui n’aurait pas été le cas avec des stars, doutent de leur chance de survie. C’est réussi. A chaque avancée entre les explosions, dans le sang, dans la boue des tranchées et des champs de bataille défoncés par les obus, on redoute le pire pour les deux héros.

    Immersion totale

    D’où le suspense presque insoutenable que nous fait vivre cet opus virtuose à tous égards, totalement immersif, captivant, éprouvant. Il nous prend aux tripes en nous plongeant au plus près de l’horreur de la guerre, de sa folie meurtrière, nous laissant ressentir physiquement la peur et l’angoisse de ces deux soldats bouleversants de de courage.

    1917 est plus haletant dans sa première partie. La seconde se révèle moins prenante en raison de trop nombreux rebondissements parfois improbables, à l’image d’une longue traversée dans les eaux tumultueuses d’une rivière jonchée de cadavres, qu’il faut enjamber pour regagner la rive. Mais cette œuvre très personnelle n’en reste pas moins un grand film.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 janvier.

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  • Grand écran: "Seules les bêtes", un polar rural inquiétant, tortueux et mystérieux

    CHANSON-4_960x500_acf_cropped.jpgUne femme disparaît. Le lendemain d’une tempête de neige, sa voiture est retrouvée sur une route conduisant au plateau où subsistent quelques fermes isolées. Les gendarmes n'ont aucune piste, mais cinq personnes sont liées à cette disparition. Chacune a son secret, mais personne ne se doute que cette histoire a commencé́ loin de cette froide montagne venteuse, sur un continent où la chaleur règne. Mais où certains se débrouillent pour rendre la pauvreté moins pénible au soleil…

    Vingt ans après Harry, un ami qui vous veut du bien, où il nous emportait par son art de la manipulation et de la perversion, Dominik Moll, confirmant son talent de conteur et de metteur en scène, récidive dans le genre avec Seules les bêtes, adapté du roman éponyme de Colin Niel et chapitré selon les prénoms des cinq personnages. 

    Dans ce polar rural noir, inquiétant et tortueux qui se mue petit à petit en drame psycho-pathétique, Il livre un récit troublant, aussi mystérieux, complexe et fascinant que ses personnages en quête de bonheur, mais aux curieuses motivations. Qu’il s’agisse du paysan collé à son ordinateur ou souffrant d’abandon, de la bourgeoise évanouie dans la nature ou de la jeune fille se remettant d'une peine de cœur dans les bras de cette dernière (photo).

    Cette glaçante, grinçante et énigmatique intrigue avance par couches et indices successifs, le cinéaste adoptant tour à tour les points de vue des personnages principaux. Du plateau de Causse enneigé, il nous emmène en Côte d’Ivoire où de jeunes hackers, les Brouteurs, piègent des hommes en mal d’amour en fabriquant de faux profils féminins pour leur piquer leur argent. Réaliste et convaincant, Dominik Moll explore la solitude contemporaine, les dégâts de la misère affective, en traitant de l’illusion aux effets dramatiques des réseaux sociaux sur des proies faciles.

    Si le sixième long métrage en forme de puzzle de Dominik Moll est une réussite, en dépit de retournements et d’un dénouement plus ou moins extravagants mais peu importe en l’occurrence, il le doit évidemment aussi à ses comédiens. Ils sont tous formidables à l’image de Denis Ménochet confondant de naïveté, de l’intense Laure Calamy, du taiseux Damien Bonnard, ou encore de la cruelle Valeria Bruni Tedeschi, bobo qui surprend par une dureté inhabituelle.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 décembre.

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  • Grand écran: mes films préférés de 2019, année riche

    Dans différents genres, 2019 a été une belle année pour le cinéma. Sauf dans la comédie où, à quelques exceptions citées dans ce texte, un trop grand nombre de navets français et américains, à l'image par exemple de Toute ressemblance... de Michel Denisot, ont envahi les écrans. Mais attachons-nous plutôt aux meilleurs. J’en oublie sans doute, mais voici, plus ou moins dans l’ordre, mes films préférés.

    portrait-de-la-jeune.jpgPortrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, avec Adèle Haenel et Noémie Merlant. Dans ce film fascinant qui se déroule sur une île bretonne en 1770, Céline Sciamma se penche sur l'idylle impossible entre Marianne, une artiste peintre (Noémie Merlant) et Héloïse, jeune fille très réticente à un mariage arrangé (Adèle Haenel). Entre beauté et douceur, Céline Sciamma évoque avec sensualité, finesse, pudeur et sobriété l’éveil d’une éphémère relation passionnée au sein d’une société corsetée. Excellentes, les deux comédiennes se livrent à des joutes verbales de haut vol qui subliment cet envoûtant et fiévreux récit d’un amour interdit, où peinture et cinéma se rejoignent dans un magnifique acte de création.

    Grâce à Dieu de François Ozon, avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud. Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, rejoint par François et Emmanuel, victimes du même homme, pour dire ce qu’ils ont subi. Concentré sur l’humain, le film adopte le point de vue des trois hommes fragilisés. Portés par leur désir de reconstruction, ils sont superbement ncarnés par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.  Avec ce film sur la libération de la parole pour briser l’inaction des autorités religieuses, François Ozon nous emporte, nous bouleverse, tout en évitant le pathos, l’excès d’indignation forcément inhérents au sujet. Un tour de force.

    maxresdefault.jpgJoker de Todd Phillips, avec Joaquin Phoenix. Ce récit des origines du personnage culte, ennemi juré de Batman, permet à Todd Phillips, récompensé par le Lion d’Or à Venise de signer une œuvre loin des codes des films de super-héros classiques. Socialement actuelle, l’histoire, implacable, est servie par une réalisation stylée, précise, sur fond de scènes barbares. L’auteur évoque l’impunité dans laquelle se croient les puissants face aux faibles traités comme des parias. Jusqu’à l’inévitable révolte. Joker est porté de bout en bout par un Joaquin Phoenix époustouflant, à la fois sinistre, effrayant, humain, monstrueux, provoquant. A lui l’Oscar pour sa prestation hallucinante, démente, flippante, perturbante, bluffante!

    Roubaix, une lumière d’Arnaud Despechin, avec Roshdy Zem, Léa Seydoux et Sara Forestier À Roubaix, un soir de Noël, Daoud le chef de la police locale et Louis, fraîchement diplômé, font face au meurtre d’une vieille femme. Les voisines de la victime, Claude et Marie, un couple de lesbiennes alcooliques et toxicomanes sont rapidement suspectées, Arnaud Desplechin livre un polar noir, métaphysique, sans suspense, Cette brillante chronique de la misère ordinaire est sublimée par le face à face entre Roschdy Zem, Léa Seydoux et Sara Forestier. Les trois sont impressionnants, plus particulièrement Roshdy Zem, qui compose un policier taiseux, empathique, tenant à la fois du psy, du prêtre et de l’assistant social.

    une-vie-cachee-photo-1083408.jpgUne vie cachée de Terrence Malick avec Auguste Diehl. Objecteur de conscience, porté par sa foi et son amour pour sa femme  qui le soutient envers et contre tout, Franz Jägerstätter, un paysan autrichien, refuse de prêter allégeance à Hitler et de se battre aux côtés des nazis. Coupable de trahison, sa vie devient un enfer et il sera exécuté en 1943. Terrence Malick s’est inspiré de faits historiques pour rendre hommage,  à travers Franz, aux héros méconnus, dans un film intense, bouleversant, poétique et d’une grande spiritualité. Ses deux protagonistes nous apparaissent comme deux saints luttant de toutes leurs forces pour préserver l’humanité en cette période de folie. Reconnu martyre en 2007 Franz a été béatifié par l’Eglise catholique.

    Parasite de Joon-ho Bong, avec Kang-ho Song, Woo-sik Choi, Park So-Dam. Dans une veine intimiste le réalisateur sud-coréen, Palme d’or à Cannes, met en scène la violence des rapports sociaux, en racontant l’histoire d’une famille au chômage habitant un sous-sol sordide et qui s’intéresse fortement au train de vie des richissimes Park. Un beau jour, le fils réussit à se faire recommander et décroche un travail de prof d’anglais chez ces bourgeois nageant dans le luxe. A coups de subterfuges, il fait embaucher sa sœur, puis son père et sa mère comme chauffeur et gouvernante. Mais c’est le début d’un engrenage incontrôlable pour les arnaqueurs dans ce drame pimenté de thriller.

    1620681.jpgJ’accuse de Roman Polanski, avec Jean Dujardin, Louis Garrel, Grégory Gadebois. Adapté du roman D de Robert Harris, j’accuse raconte, entre thriller, film de procès et d’espionnage avec faux coupable et contre-enquête, l'une des plus grandes erreurs judiciaires de la fin du 19e siècle, avec la condamnation pour trahison du capitaine Alfred Dreyfus. Le casting est brillant,avec un saisissant Jean Dujardin moustachu, sobre, dépourvu d’empathie et un Louis Garrel tout aussi exempt d’émotion. Cette grande œuvre très personnelle, à la dramaturgie puissante d’une actualité brûlante, impressionne par la manière dépassionnée, implacable, froide, dont l'auteur, qui continue à susciter la polémique, s’attaque à l’affaire.


    Douleur et gloire de Pedro Almodovar, avec Antonio Banderas et Penelope Cruz. Dans son 21e long métrage Almodovar suit Salvador Mallo, un réalisateur en crise autrefois adulé, Il se met intensément à nu, mêlant son côté le plus sombre aux moments les plus lumineux de son enfance, dans ce film mélancolique baigné de tristesse. Il s’agit là de la plus intime et de la plus introspective de ses œuvres, tournant autour de ses premières passions, celles qui sont suivi, la mère, la mort, les acteurs avec qui il y travaillé, les ruptures et les retrouvailles. Entre émois, regrets, impossibilité de séparer l’art de la vie privée, le créatif cinéaste déclare son amour au cinéma dans ce magnifique opus où la douleur l’emporte sur la gloire. Avec Antonio Banderas prix d’interprétation à Cannes et la solaire Penelope Cruz.


    49722-gloria_mundi_-_ana__s_demoustier_and_ariane_ascaride__credits_-_ex_nihilo_agat_films_-e1567514784867.jpgGloria Mundi de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin.Dans un Marseille gris et glacé, Robert Guédiguian, jouant les lanceurs d'alerte, revient avec une émouvante chronique où il se penche sur une société en perdition. symbolisée par une famille modeste au destin tragique. Ce mélodrame en forme de constat social dur, amer et déprimant, où on peut très éventuellement reprocher au réalisateur de  trop accabler les jeunes par rapport à la une génération précédente plus généreuse, a valu à Ariane Ascaride le prix de la meilleure interprétation féminine à la dernière Mostra de Venise. Elle est parfaite dans le rôle de Sylvie qui se tue à la tâche pour subvenir aux besoins des siens. Tout comme Gérard Meylan en sauveur quasiment christique.

    Les Misérables de Ladj Li, avec Damien Bonnard, Alex Manenti et Djbril Didier Zonga. Pour son premier long métrage, Ladj Ly livre un film choc, impressionnant sur la forme et le fond, évoquant les tensions dans les cités avec une population en colère. L’histoire se déroule sur une journée avec trois flics, dont deux se vantent de se faire respecter par la peur. Jusqu’à la bavure qu’il faut absolument étouffer. Mais elle a été filmée par un drone.,, Au fil d’actions saisissantes, les choses vont crescendo dans un ghetto déjà au bord de l’explosion. Ladj Ly évite les clichés, le misérabilisme, le manichéisme, ne montrant pas de gentils jeunes contre de méchants flics ou l’inverse. Les deux sont des deux côtés.


    104607-new-3.jpgThe Irishman de Martin Scorsese, avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci. Revenant au film de mafieux, Martin Scorsese se penche sur Franck Sheeran (Robert De Nkiro), chauffeur de camion d’origine irlandaise, dont la vie change après une rencontre avec Russel Bufalino (Joe Pesci), un parrain de Pennsylvanie, qui l’introduit auprès de Jimmy Hoffa (Al Pacino), dirigeant corrompu du syndicat des routiers, mystérieusement disparu en 1975. Cette fresque mêle la petite histoire de la mafia à la grande histoire de l’Amérique. Entre action et méditation, souvenirs, regrets, exploration de thèmes dépassant le milieu du crime organisé, le réalisateur livre un opus minutieusement structuré, fluide dans son scénario et sa narration. Un bémol toutefois avec le rajeunissement numérique relativement réussi de ses protagonistes.

    Ad Astra de James Gray, avec Brad Pitt. James Gray se lance dans une folle odyssée spatiale aux décors somptueux, sur fond de drame intime, en envoyant Roy, qui se sent seul au monde, dans un voyage initiatique sur les traces d’un père qui l’a abandonné jeune. Cela doit lui permettre de résoudre son conflit intérieur. Anti-héros, il est parfaitement incarné par Brad Pitt, modèle de l’homme américain, mais choisi exprès par le réalisateur pour casser le stéréotype de la masculinité. Le réalisateur crée un personnage qui tire sa force de sa vulnérabilité, de ses failles, de ses faiblesses et de ses échecs.

    5758477.jpgChanson douce, de Lucie Borleteau avec Karin Viard et Leïla Bekhti. Paul et Myriam ont une petite fille et un bébé. Myriam, qui n’en peut plus de se retrouver entre ses quatre murs, souhaite reprendre son travail d’avocate. Avec Paul, elle se met à la recherche d’une nounou. Après en avoir vu plusieurs, ils embauchent Louise, dévouée, bienveillante, consciencieuse. Ils pensent avoir trouvé l’oiseau rare. Mais comme une araignée Louise tisse sa toile, étend son emprise, s’insinue dans l’intimité familiale, devient de plus en plus inquiétante. Et la chanson douce ne tarde pas à se transformer en une ballade horrifique. Avec une géniale Karin Viard, dans le rôle de la psychopathe nounou psychorigide.

    Green Book de Peter Farelly, avec Viggo Mortensen et Mahershala Ali. On est en 1962. bien que le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, la ségrégation règne dans le Sud profond. Don Shirley, célèbre pianiste noir qui doit y entamer une tournée de concerts, engage Tony, videur blanc dans un club newyorkais pour le conduire et le protéger. Ils s’appuient sur le Green Book, qui les renseigne sur les établissements acceptant les personnes de couleur. Car Don Shirley ne peut pas séjourner n’importe où. Ils sont confrontés à la vilenie humaine au cours de ce road movie en forme de réflexion sur le racisme. Et alors que tout les sépare, ils vont devenir amis, formant une sorte de duo comique dans cette histoire vraie, ode à la tolérance et à l’humanisme.

    images-w1400.jpgJeanne de Bruno Dumont, avec Lise Leplat-Prudhomme. Fabrice Luchini, Jean-François Causeret. Depuis Méliès, Jeanne d’Arc fascine les réalisateurs. Deux ans après Jeannette, Bruno Dumont poursuit son adaptation du drame de Charles Péguy. Il revisite toujours plus librement le personnage dans un long métrage épuré, envoûtant, déroutant et poignant, filmant le procès de l’inflexible pucelle guerrière au regard sombre, surprenante d’assurance et de maturité face aux puissants. Elle est à nouveau incarnée par l’extraordinaire Lise Leplat-Prudhomme, 12 ans, déjà Jeanne d’Arc dans Jeannette. Le chanteur Christophe, qui a composé quatre chansons, en interprète une, revêtu de la robe d'un dominicain, à la fin de ce film singulier, puissant, touché par la grâce.

    Boy Erased de Joe Edgerton, avec Lucas Hedges. Fils de pasteur, Jared, 19 ans, vit dans une petite ville américaine de l’Arkansas. Alors que ses parents découvrent son homosexualité, il se trouve face à un terrible dilemme. Soit il suit un programme de thérapie de conversion, soit il sera rejeté par sa famille, ses amis et sa communauté religieuse. Cette histoire vraie est celle du courageux combat d’un garçon pour se construire, alors qu’on remet en question ce qu’il est. Joe Edgerton dénonce et condamne ces pseudo-thérapies, revenant sur ces traitements aliénants imposés aux ados gay pour les remettre dans "le droit chemin". L’intrigue est portée par l’excellent Lucas Hedges.

    un-jour-de-pluie-a-new-york-1.jpgUn jour de pluie à New York de Woody Allen, avec Timothée Chalamet et Elle Fanning. Gatsby et Ashleigh envisagent de passer un week-end en amoureux à New York. Mais la pluie s'en mêle. Séparés, les deux étudiants enchaînent, chacun de leur côté, les quiproquos, les rencontres fortuites et les situations insolites. Gracieusement portée par Timothée Chalamet et Elle Fanning, cette comédie se révèle charmante, piquante, frivole, loufoque. Ciselés, les dialogues sont délicieusement désuets et anachroniques, Woody Allen se projetant à l’évidence dans le rôle masculin principal.

    Le Daim, de Quentin Dupieux, avec jean Dujardin et Adèle Haenel. Dans ce film de fêlés, le Français Quentin Dupieux fait à nouveau d’un objet du quotidien un personnage de cinéma. Après le pneu tueur de Rubber, on découvre un blouson diabolique que déniche Georges (Jean Dujardin), quadra dépressif. L’achat vire à l’obsession. Tout tourne désormais autour de blouson moche à franges 100% daim. Georges est non seulement possédé par l’esprit de ce vêtement avec qui il dialogue, mais ils ont chacun un rêve. Le blouson d’être seul au monde et Georges la seule personne au monde à en porter un. Cela finit par le plonger dans un délire criminel.

    Rocketman de Dexter Fletcher, avec Taron Egerton. Le film nous raconte la vie hors du commun d’Elton John, depuis ses premiers succès jusqu’à sa consécration internationale. Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale, aujourd’hui connu sous le nom d’Elton John. Son histoire, sur fond des plus belles chansons de la star, qui nous donne des fourmis dans les jambes, nous fait vivre l’incroyable succès d’un enfant d’une petite ville de province devenu icône de la pop culture mondiale.Taron Egerton est formidable. 

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