Après sa trilogie sur la dictature Pinochet et ses biopics sur Pablo Neruda et Jackie Kennedy, Pablo Larraín, le grand réalisateur chilien, revient au présent avec Ema Y Gaston. Ce film féministe, au récit complexe, se déroule sur fond de danse salvatrice.
Ema (Mariana Di Girolamo), danseuse, professeur d’expression corporelle à Valparaíso, et Gaston (Gael García Bernal), son mari chorégraphe qui accompagne sa troupe expérimentale, ont adopté Polo un petit garçon colombien qui a vécu dix mois avec eux.
Ces deux êtres aux caractères opposés sont visiblement débordés dans leur tâche de parents. Après que Polo a mis le feu à la maison et gravement blessé sa sœur, Ema se résout à le rendre aux services sociaux. Cet abandon et la tentative de le récupérer mettent le couple à rude épreuve.
Sur fond de culpabilité, de malaise et de tension, Pablo Larraín nous plonge dans une mer de sons et d’images. Il nous entraîne dans une expérience sensorielle en forme de ballet sexuel et libertaire où la jeune Ema en feu, héroïne bouillonnante de passion et d’énergie danse de toutes ses forces, partant dans une sorte d’odyssée sauvage à travers la ville en quête de sa libération personnelle et éventuellement d’une nouvelle vie.
Suivant Ema, les danseuses investissent les places publiques, se déhanchant et se pliant au rythme du reggaeton que Gaston déteste. Genre musical inspiré de la musique latine, qui a connu ses premiers succès internationaux en 2004, le reggaeton est aussi une danse urbaine qui exprime la liberté.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 juillet.