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Sorties de la Semaine - Page 33

  • Grand écran: "Marinette" raconte le parcours d'une combattante, pionnière du foot féminin

    Marinette Pichon... Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose.  Pourtant, ce petit bout de femme de 55 kilos, née en 1975, est une pionnière du football féminin dans les années 2000, devenue l’une des meilleures joueuses du monde. Première Française à faire carrière aux Etats-Unis, c’est aussi la première sportive hexagonale à avoir révélé son homosexualité et dont on raconte l’histoire dans un film.

    Le coup de foudre 

    Marinette pense, dort, rêve foot après la découverte, à 5 ans, de ce sport qu’elle a désormais dans la peau. Une passion ravageuse, émancipatrice, la sortant d’un contexte familial sordide, dominé par un père violent et alcoolique qui sera condamné à 10 ans de prison pour agression sexuelle sur sa belle-mère. Elevée et soutenue par une maman courage face à ce misérable tyran domestique  Marinette est décidée à ne pas baisser les bras, quoi qu’il en coûte.  

    C’est à cette icône du ballon rond français au mental d’acier, incarnée par l’excellente Garance Marillier, que Virginie Verrier a consacré un biopic. Elle a écrit le scénario  d’après  l’autobiographie de sa protagoniste, « Ne jamais rien lâcher ».  L’opus évoque à la fois le parcours exceptionnel d’une combattante et le manque crasse de reconnaissance de son sport, le statut de professionnelles étant toujours, aujourd’hui comme alors, refusé aux femmes en France ,

    Une course à l’excellence

    Se concentrant sur la carrière de la footballeuse de choc dont elle brosse un portrait inspirant et émouvant, la réalisatrice propose un film engagé, suivant l’inarrêtable course à l’excellence de sa charismatique héroïne. Il est rythmé par des scènes de match réalistes grâce au recrutement de quelque 200 joueuses, permettant de découvrir les nombreux exploits d’une Marinette à la technique hors norme et aux fantastiques qualités de buteuse.

    L’œuvre est également ponctuée de douloureux souvenirs comme son exclusion temporaire de l’équipe de France, et l’image de son pourri de père crevant sadiquement un ballon à cette occasion. L’auteure revient par ailleurs sur une vie intime aux côtés d’une compagne jalouse et destructrice, que Marinette quittera pour éviter de reproduire le modèle brutal qui a tant fait souffrir sa mère.

    Une lutte incessante 

    Virginie Verrier nous laisse ainsi découvrir une femme doublée d’une sportive de très haut niveau, qui s’est constamment battue pour se faire entendre et réaliser son rêve. On rappellera qu’elle a été sélectionnée en équipe de France en 1994. Repérée par le club Philadelphie lors de l’Euro 2001, elle part pour les Etats-Unis où elle est reçue comme une star.  Passée pro, elle est sacrée top joueuse du championnat nord-américain. Ne pouvant obtenir de carte verte, elle  rentre en  France où elle réussit une incroyable saison 2005, terminant meilleure buteuse avant de rafler le titre  de championne de France l’année suivante.
     
    Marinette Pichon, qui a fondé son académie, a raccroché les crampons en 2007. Elle laisse une belle trace dans l’histoire des Bleu-es, détenant jusqu’en 2020 le record du nombre de buts marqués, hommes et femmes confondu-es!

    A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 7 juin.

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  • Grand écran: "Umami": Gérard Depardieu au Japon pour percer le mystère de la cinquième saveur

    Passionné tout jeune par la cuisine, Gabriel Carvin (Gérard Depardieu) est devenu, au fil des années, un très grand chef saumurois. Alors qu’il se voit remettre sa troisième étoile par un critique qui n’est autre que l’amant de sa femme Louise. celle-ci le quitte. Cette brutale séparation provoque une crise familiale et Gabriel est victime d’un infarctus. 

    Il est à deux doigts d’y rester, ce qui le pousse à réfléchir. Après une séance d’hypnose avec son excentrique ami d’enfance (Pierre Richard) Gabriel décide d’envoyer balader ses casseroles, de partir au Japon faire le point sur sa vie et retrouver un cuisinier nippon (photo)qui l’avait battu lors d’un concours gastronomique 40 ans auparavant. Dans la foulée, il tente de percer le mystère de l’umami, la cinquième saveur de base, dont le goût  est décrit comme le délice charnu et salé qui approfondit et améliore celui des aliments. 

    Pour incarner cet homme au bout du rouleau dans ce voyage façon choc des cultures entre quête existentielle et recherche culinaire, le réalisateur Slony Sow a fait appel à l’énorme  Depardieu. Mais il ne suffit pas de nous montrer le grand Gégé, certes souvent attendrissant, rencontrer son vieux pote Pierre Richard, barboter nu dans un sauna, tenter l’expérience insolite de se glisser dans la cabine d’un hôtel capsule, ou rendre visite à une originale éleveuse de porc, pour enlever le morceau. 

    Film trilingue (français, anglais, japonais), Umami pèche par des dialogues parfois indigents, une mise en scène approximative, un manque de structure et une intrigue inutilement tarabiscotée. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 mai. 

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  • Grand écran: "Plan 75": l'insoutenable programme pour se débarrasser des vieux au Japon

    Réalisatrice japonaise, Chie Hayakawa se penche sur un problème aigu de son pays, le vieillissement de la population, réussissant à traiter ce thème complexe avec une incontestable acuité. Son film, Plan 75, se déroule dans un futur proche. Face à la multiplication de seniors, le gouvernement nippon estime qu’à partir d’un certain âge, ils deviennent un trop gros poids pour la société. Il concocte donc un programme proposant aux plus de 75 ans de mettre fin à leurs jours. En échange, ils bénéficient d’un accompagnement téléphonique et reçoivent une somme de 100.000 yens (environ 650 francs suisses), qu'ils utilisent comme bon leur semble.

    Chie Hayakawa nous met tout de suite dans le bain, avec une tuerie de personnes âgées dans un établissement médical. Cette ouverture est inspirée du massacre de Sagamihara, où un  homme avait massacré dix-neuf handicapés dans un établissement spécialisé, expliquant ce carnage par leur inutilité et une trop lourde charge financière pour l’Etat.

    A partir de la redoutable réalité d’un monde dystopique, la cinéaste n’imagine en fait que la mise en place du Plan, accepté par la population et permettant ainsi au gouvernement de se débarrasser de millions de personnes, considérés comme de vulgaires détritus, un peu comme le montrait  Richard fleischer dans Soleil  vert, sorti en 1973.

    Pour mieux nous immerger dans son sujet, Chie Hayakawa se concentre sur trois personnages centraux. Michi, 75 ans,  ne trouve plus d’emploi et ne parvient pas à obtenir d’aide sociale. Par conséquent et à son corps défendant, rejetée de partout et de plus en plus isolée, elle se trouve  éligible au plan. De son côté Hiromu, jeune fonctionnaire, est chargé de recruter des candidats, tandis que Maria, aide-soignante les accompagne et les soutient dans leur ultime démarche.

    A la fois terrible, insoutenable et bouleversant, Plan 75 aborde l’euthanasie dite choisie, en potentiel système d’Etat. Effrayant, plus particulièrement lorsqu’on imagine que cela pourrait être prémonitoire.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 mai.

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