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Sorties de la Semaine - Page 32

  • Grand écran: avec "16 ans", Philippe Lioret revisite Roméo et Juliette. Il en propose une excellente relecture moderne

    C’est une histoire qu’on racontera jusqu’à la fin des temps. Elle vaut donc bien ses multiples adaptations. L’une des célèbres, c’est celle de  Baz Luhrmann en 1997.  Avec Roméo + Juliette, il a imaginé une version contemporaine, tout en restant fidèle au texte de Shakespeare.

    Philippe Lioret, lui, actualise complètement le conflit entre les Capulet et les Montaigu dans son dernier long métrage, 16 ans. Résolu à quitter son école privée, Léo vivant dans un quartier résidentiel, rentre en Seconde dans son nouveau lycée. Il y encontre Nora, issue de l’immigration, qui habite dans une cité. Leurs regards se croisent et ils tombent aussitôt follement amoureux.

    Pour leur malheur, le frère de Nora est accusé de vol dans l’hypermarché où il travaille et il est viré séance tenante par le directeur qui n’est autre que le père de Léo. Du coup c’est l’affrontement entre la famille modeste de Nora et celle, bourgeoise de Léo. Chacune s’oppose à la liaison entre leurs enfants qui, eux, refusent de voir leur passion naissante brisée par des origines familiales et sociales différentes qui ne sont prétextes à une guerre absurde. C’est malgré tout l’embrasement.

    Avec 16 ans, le réalisateur de Paris-Brest, Welcome, Ne t’en fais pas je vais bien, ou Le fils de Jean revient à la genèse de la célébrissime tragédie, en proposant une excellente et émouvante relecture moderne. Qu’il s’agisse de la mise en scène réaliste, du scénario captivant et de l’interprétation particulièrement convaincante des comédiens Sabrina Levoye (Nora) et Teilo Azaïs (Léo), qui ont l’âge de leur rôle respectif. 

    "C'est plus une inspiration qu'une adaptation"

    Lors d’une rencontre à Genève, Philippe Lioret évoque le petit événement qui l’a poussé à réaliser ce film. « Il s’agit d’un projet né de ma rencontre à deux ou trois reprises avec un jeune couple dans un abri bus. Ils pleuraient tout le temps et j’ai alors appris qu’ils avaient des problèmes avec leur famille. Cela m’a habité pendant 15 ans ». 

    Et puis un jour, le cinéaste se rappelle ces deux là et trouve le moyen de rendre Roméo et Juliette contemporain. «Je suis parti d’un matériau brut. Ce n’est pas vraiment une adaptation, mais une inspiration. J’ai écrit tout le film en me souvenant de mes 16 ans. De l’exquise première fois». 

    Vous décrivez un amour fou au premier regard, mais il s’agit de le garder, en dépit de l’adversité.

    Absolument. A leur âge, les deux jeunes amants s’en foutent des différences sociales. Mais cela reste un combat contre les autres et soi-même. Il faut un niveau d’intensité dingue pour que la passion dure. 

    C’est un film à suspense. Il y a une tension dans le récit, dans l’implication des personnages.   

    C’est vrai car toutes ces dissensions se produisent tout le temps en raison de détails insignifiants qui mènent à la tragédie 

    Il y a du machisme dans le film. Une certaine emprise du frère, du père sur Nora. Est-ce une dénonciation du patriarcat?

    Pas du tout. Le fils veut juste se venger d’une injustice. Mais Nora ne se laisse pas faire. 

    Comment s’est déroulé le casting ?

    Une vraie chasse au trésor. J’avais 80 Roméo et 50 Nora. L’élu, Teilo Azaïs, avait déjà fait de petites choses. Il avait ce naturel incroyable, cette décontraction. J’ai été aidé par le fait qu’il est arrivé aux auditions alors que j’avais déjà choisi Nora (Sabrina Lovoye) Elle avait un truc que d’autres ne possédaient pas. J’ai cru voir chez elle un charisme suffisant pour qu’elle embrasse un premier rôle. Avec raison. Quand ils se sont trouvés face à face c’était du tout cuit, du pain bénit

    16 ans, A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 janvier.

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  • Grand écran: "Cet été-là", touchant récit initiatique signé Eric Lartigau. Interview

    Auteur de Qui a tué Pamela Rose?, Prête-moi ta main ou encore La Famille Bélier, Eric Lartigau propose Cet été-là, une comédie dramatique adaptée du roman graphique de deux Japonaises, JiIlian et Mariko Tamaki. Elle évoque le passage de l’enfance à l’adolescence. Un sujet très souvent traité au cinéma, mais que le réalisateur cinéaste sait renouveler.

    Dune (Rose Pou Pellicer) a 11 ans. Chaque été elle traverse la France avec ses parents pour passer les vacances dans leur vieille maison des Landes. C’est là que l’attend Mathilde (Juliette Havelange), sa meilleure amie de deux ans sa cadette. Elles passent leurs journées à se baigner, à jouer, à regarder des films d’horreur en cachette et à se faire plein de confidences. Mais pourtant, cet été-là ne sera pas comme les autres. Quelque chose a changé. Des problèmes familiaux, une mère (Marina Foïs) qui déprime, se dispute avec son père (Gael Garcia Bernal) et, avec leur petite différence d’âge, des préoccupations qui diffèrent. Sans oublier que Dune a un secret.

    Avec ce film tourné dans les Landes où il a vécu son enfance et dont il fait remonter des souvenirs, Eric Lartigau propose un récit initiatique doux-amer touchant, sensible, abordant plusieurs thématiques, dont la perte de l'innocence. Une jolie réussite qui doit beaucoup à la justesse de ses deux jeunes interprètes, bien entourées par Marina Foïs. Gael Garcia Bernal, et Chiara Mastroianni, dans un rôle singulier de mère lesbienne vegan.

    Rencontré à Genève, le cinéaste nous en dit plus sur l’idée du film « Je cherchais un sujet de famille et l’assistante d’Alain Attal avec qui j’avais envie de travailler a suggéré cette BD des cousines Tamaki en noir et blanc. J’ai été complètement happé par des sensations visuelles, émotionnelles. J’ai alors appelé Delphine Gleize, une amie. J’avais envie d’écrire avec une femme pour aborder ce sujet dans lequel j’allais par ailleurs mettre beaucoup de ma propre jeunesse, de mon rapport aux adultes ».

    Comment avez-vous collaboré?

    Elle tenait le clavier. Me posait beaucoup de questions. On a passé des semaines dans les Landes. Chaque fois, elle était prête à recommencer. On a mélangé nos observations de famille de mouvements dans les rues. On aime tous les deux l’humain. .On avait travaillé sur un projet qui n’a pas vu le jour et on a eu envie de recommencer.

    Vous aimez vous plonger dans les chroniques familiales.

    Et pour cause. C’est un vivier extraordinaire, un puits sans fond. On y découvre toutes les émotions.

    Qu’avez-vous ajouté par rapport au roman?

    Avec Delphine, nous avons décidé de donner plus d’importance au rôle des parents. J’ai filmé leur monde à travers le regard des enfants, je me suis intéressé aux interactions entre les adultes et eux, pour mieux les connaître, mieux appréhender la fragilité de cet âge où l’innocence se perd. C’est fascinant à écrire, à observer, à mettre en images.

    Parlez-nous du choix des comédiennes. D’abord Marina Foïs et Chiara Mastroianni.

    J’ai la chance quand j’écris d’avoir les acteurs dans la tête. Marina y était et elle était très intéressée par cette femme comme suspendue. Quand à Chiara Mastroianni, elle adorait l’idée de cette lesbienne vegan. « Je joue tellement peu ce genre de rôle », m’a-t-elle dit..

    Et en ce qui concerne Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange?

    Ce fut plus difficile. Il y a eu 1500 candidates le jour de l’annonce sur Facebook. Et en tout plus de 4000 ! J’ai choisi Rose et Juliette sur cent d’entre elles. J’ai fait des couples et elles représentaient exactement ce que je voulais. Ce sont des filles intelligents, curieuses vives, libres. Elles se sont nourries l’une de l’autre en échangeant énormément.

    Cet été-là, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 janvier.



     

     

     

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  • Grand écran: avec "Avatar 2", James Cameron nous offre un choc visuel mais un scénario convenu

    Avatar a marqué une petite page de l’histoire du cinéma lors de sa sortie en 2009, en imposant son univers particulier. Raison d’une folle espérance pour la suite, surtout de la part des inconditionnels. D’autant que James Cameron, promettait-on. allait encore laisser une trace indélébile, en nous scotchant à nouveau au fauteuil avec Avatar: La voie de l’eau. Et disons-le sans attendre,, treize ans plus tard, le réalisateur nous en met plein les yeux et les oreilles avec cette ode (convenue) à la famille sur fond d’écologie. 

    L’histoire se déroule suite aux événements relatés dans le premier épisode. On retrouve Jake Sully, désormais devenu un Na’vi, qui coule des jours heureux sur l'enchanteresse Pandora avec Neytiri. Ils ont  donné naissance à trois enfants Neteyam, Lo’ak, Tuk et adopté Kiri, avatar de Grace Augustine (personnage joué par Sigourney Weaver). Une famille particulièrement soudée où chacun trouve sa place sans marcher sur les pieds de l’autre. Les Sully se serrent les coudes, telle est leur devise..

    Découverte d’un nouveau peuple

    Mais on s’en doute ce joli bonheur ne va pas durer. Chassés de la planète il y a plus d’une décennie, les habitants du ciel rappliquent pour s’y installer. Avec notamment un ennemi juré de Jake et Neytiri qui crie vengeance. Pour se protéger de sa violence, les Sully affronteront de rudes épreuves et mèneront de nouvelles batailles contre ceux qui cherchent à les détruire.
     
    Cela passe par l’exil, ce qui permet la découverte d’un nouveau peuple sur Pandora, celui de la mer, le clan des Metkayina. Jake et les siens devront non seulement s’adapter à un autre lieu, mais également vivre avec une autre tribu, physiquement différente.. Avatar 2 se déroule dans et sous l’eau, donnant lieu à une exploration e ce nouvel univers, de ses créatures, de ses dangers, notamment par les enfants. Cette attirance et la volonté de la faire partager n’étonne pas de la part de l’auteur, passionné des fonds marins, qui propose des scènes aquatiques fascinantes.   

    Traitant  de l'importance de notre écosystème,, l'oeuvre est incontestablement du grand spectacle. Avec la 3 D, James Cameron nous immerge dans un autre monde, le sien nous invitant à nous y perdre. Il crée un univers envoûtant, un environnement fictif palpable, une population humanoïde d’un réalisme bluffant, évoluant dans une Pandora de rêve. Visuellement c’est époustouflant, grâce évidemment à la prouesse technologique qui porte le film.  

    Clins d’œil du réalisateur à son œuvre

    On ne se montrera en revanche pas aussi dithyrambique en ce qui concerne le scénario. Simpliste, il se résume au combat sempiternel que sont forcés de livrer des locaux contre des colonisateurs avides de les exterminer pour s’approprier leurs riches ressources naturelles. Et cela en appuyant frénétiquement et inlassablement sur la gâchette, ce qui ne contribue pas franchement à améliorer la chose. On notera par ailleurs des clins d’œil du réalisateur à son oeuvre, dont un gros, vers la fin, à une séquence poignante de Titanic, reprenant même des bribes de dialogue entre Leonardo DiCaprio et Kate Winslet du genre : «Tout va bien se passer. Ne lâche pas ma main…»

    Enfin, plus de trois heures, c’est quand même un poil longuet. Mais rien de ce qu’on pourrait opposer à James Cameron n’empêchera les fans de se ruer à la projection d’Avatar 2 (tant mieux pour le cinéma…), étiqueté chef d’oeuvre par une immense majorité de la critique. Et d’attendre avec la même impatience, les trois suites annoncées. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse dés mercredi 14 décembre.    

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