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Sorties de la Semaine - Page 28

  • Grand écran: avec "Les feuilles mortes", Aki Kaurismaki filme deux âmes perdues à la recherche de l'amour. Poétique et tendre

    Aki Kaurismaki sait comme personne raconter presque tout sur presque tout. L’amour, la solitude, la société, le travail, le monde extérieur, en l’occurrence à travers l’écoute à la radio des nouvelles sur la guerre en Ukraine. 

    Avec son vingtième film, Les Feuilles mortes,  qui a obtenu en mai le Prix du jury au Festival de Cannes, le Finlandais s'intéresse, dans son style caractéristique et inimitable aux petites gens. En l’occurrence un homme et une femme d’âge moyen,  qui se rencontrent par hasard à Helsinki et tentent de trouver l’amour. Le premier et le dernier. . 

    Ansa est célibataire et vit seule dans la capitale. Elle travaille dans un supermarché, remplit les rayons ou trie le plastique recyclable. Une nuit, elle rencontre Holappa un ouvrier aussi solitaire qu’elle et alcoolique.  Un fléau, motif par ailleurs récurrent dans le film, qu’il parviendra à maîtriser

    Suite de sa trilogie sur les travailleurs réalisée de 1986 et 1990, cette comédie romantique politico-sociale anachronique nous plonge dans une Finlande intemporelle. Empreinte de mélancolie, de nostalgie, d’austérité dans les décors (bars tristes, murs gris et ruelles sombres), de légèreté dans les dialogues, elle est tentée d’un humour pince-sans-rire et grinçant, Il agit tel un antidote au triste quotidien d’Ânsa et Holappa, ces prolétaires en situation précaire, exploités par des patrons sans scrupules.  

    Ce film émouvant est porté par deux excellents comédiens Alma Pöysti (qui ressemble beaucoup à Kati Outinen, la muse du réalisateur) et Jussi Vatanen. Par leur interprétation retenue, pleine de grâce, où l’émotion ne fait que transparaître, ils font de la rencontre de ces deux âmes perdues à la recherche du bonheur un moment poétique d’une douceur et d’une tendresse infinies. En 81 minutes, c’est un exploit. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 septembre.

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  • Grand écran: "La voie royale" ou le parcours d'une jeune combattante face à une concurrence féroce

    Captivé par ce moment-clé où les jeunes doivent faire des choix qui vont définir leur existence et désireux de traiter à nouveau le sujet, Frédéric Mermoud revient avec La voie royale. Elève brillante passionnée par les mathématiques, Sophie Vasseur 18 ans, est poussée par son prof qui a perçu son potentiel, à quitter la modeste ferme familiale pour suivre à Lyon une classe préparatoire aux Grandes Ecoies, qui forment les futures élites françaises. 

    Au début, émerveillée, Sophie ne sait pas très exactement pourquoi elle veut rentrer dans cette filière, contrairement aux autres élèves qui ont plus ou moins tous déjà un plan. Car les barrières subsistent, Que se passe-t-il pour une fille d’èleveur qui n’a pas les codes, face à une certaine condescendance, voire moquerie  de la part de ses camarades et des enseignants . Au fil de rencontres, d’échecs cuisants, face à une concurrence féroce, elle réalise que rien n’est jamais acquis et qu’elle va devoir se battre comme jamais pour trouver sa voie et atteindre son objectif: intégrer la prestigieuse Polytechnique

    Le film que Frédéric Mermoud a aussi choisi de réaliser car il vit en France  depuis 25 ans  avec des enfants  se demandant quelle filière adopter, est servi par un brillant casting,. Propulsée au premier plan, Suzanne Jouannet (photo) forme un joli duo avec Marie Colomb, une fille à qui au contraire tout réussit. Leur donne la réplique Maud Wyler également parfaite en prof terriblement exigeante.  Voir l’entier du texte dans notre critique du 5 août, La voie royale ayant eu les honneurs de La Piazza Grande au festival de Locarno.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dés mercredi 13 septembre. 

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  • Grand écran: meurtre, suicide? "Anatomie d'une chute" met les spectateurs dans la peau des jurés

    Sandra,  écrivaine à succès,  bisexuelle, vit dans un chalet isolé à la montagne avec Samuel, romancier lui aussi mais nettement  moins inspiré, et Daniel, leur fils aveugle.  Un jour, Samuel est retrouvé sans vie au pied de la maison. Faute d’explications tangibles, une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré l'incertitude sur ce qui s’est réellement passé: Un an plus tard démarre un long procès auquel Daniel assiste, découvrant alors l’histoire de ses parents dont la relation est méthodiquement disséquée. 

    Tout commence par un entretien désordonné entre Sandra et une étudiante en lettres qui se montre vague dans ses questions, lorsque qu’une musique assourdissante retentit à l’étage où travaille Samuel , empêchant la poursuite de l’interview. La jeune femme s’en va et puis c’est la chute, mortelle, la découverte de trainées de sang bizarres le long du mur…

    Le doute s’installe, Accident, meurtre, suicide? Samuel avait des raisons de se donner la mort et  Sandra celles de le tuer. Justine Triet multiplie les pistes pour égarer les spectateurs qu'elle met dans la peau des jurés et qui sont eux aussi amenés à analyser méticuleusement la  vie de Sandra et Samuel, leurs qualités, leurs défauts, leurs failles, leurs névroses, leurs  disputes enregistrées de surcroît par le mari, leur rivalité d’artistes, leurs rapports de pouvoir, de domination. 

    Incontestable Palme d'or à Cannes, Anatomie d’une chute , magistralement interprété par Sandra Hüller (photo) va bien au-delà du film à procès, la chute du corps symbolisant celle du couple et  l’érosion de la passion.  Impressionnant, captivant, l'opus nous embarque dès les premières images pour ne plus nous lâcher pendant 150 minutes. Voir l’entier du texte publié sur ce blog  le  5 août dernier lors du Festival de Locarno, et de la projection  du film  sur la Piazza Grande.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 août. 

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