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Sorties de la Semaine - Page 28

  • Grand écran: "Nina et le secret du hérisson", la folle enquête d'une audacieuse gamine pour aider son papa au chômage

    Réalisé par Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Nina et le secret du hérisson, troisième long métrage d’animation du duo après Une vie de chat et Phantom Boy, raconte l’enquête menée par la téméraire Nina, pour assurer le bien-être de sa famille. 

    La fillette adore écouter les histoires que lui raconte son père avant de dormir, comme celle d’un curieux petit hérisson qui découvre le monde. Un soir, très préoccupé par son travail, papa ne vient pas la voir. Mais les enfants entendent parler et Nina comprend que la fabrique locale a fermé et qu’il est désormais au chômage.

    La gamine découvre alors qu’un trésor, en l’occurrence l’argent volé par le méchant patron avant la fermeture, a été caché dans l’usine. Pour que son père n’ait plus besoin de travailler, elle veut  absolument le récupérer avec l’aide de Mehdi, son meilleur ami, et bien sûr de l’intrépide petit hérisson  

    On s'en doute, ce n’est pas une mince affaire. Nina va devoir échapper à la surveillance de ses parents, à celle de la vieille voisine et de son chat Touffu, affronter un affreux gardien et son féroce molosse aux crocs redoutables.  

    Un suspense haletant

    Cette folle aventure en forme de fable sociale qui suit  une héroïne irrésistible évoluant dans de  magnifiques décors dont une somptueuse forêt, a été conçue comme un polar dont elle a le suspense haletant. Ce qui n’est pas étonnant, les deux auteurs étant fans du genre et Alain Gagnol ayant publié des romans à l’ambiance très noire chez Gallimard, avec des tueurs et des faits divers sanglants.

    A l’occasion d’une rencontre, il nous en dit plus sur leur dernier-né, dont il fait bouger le graphisme inventé par Jean-Loup Felicioli. «Je trouve que le polar convient bien au jeune public, que je tiens à prendre au sérieux. On peut à la fois évoquer des thèmes actuels et proposer un spectacle qui les captive".

    «J’aime quand le cinéma est plus grand que la vie»

    Toutefois même si Nina et le secret du hérisson évoque une crise économique et que les auteurs traitent de l’existence d’enfants bouleversés par les problèmes des adultes, l’idée n’était pas de faire une oeuvre réaliste. «Je trouve un peu déprimant. ,J’aime le cinéma qui s’éloigne de la réalité, quand il est plus grand que la vie. Cela dit, si le spectateur prend du plaisir à  être un peu perdu, il veut y trouver son compte.  Il faut donc que ça déménage. Les films m’ennuient lorsqu’il ne se passe rien ». 

    Pour Alain Gagnol, l’animation est un art difficile. « Nous devons nous montrer très convaincants. Ce qui m’intéresse, c’est la mise en scène, le son, le cadrage. Par ailleurs, au fil des années, l’histoire est devenue plus fluide plus simple. De son côté Jean-Luc a adouci l’image avec des personnages moins graphiques». Le résultat est là. Une vraie réussite. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 11 octobre.

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  • Grand écran: "Orlando, ma biographie politique", dialogue avec l'oeuvre prophétique de Virginia Woolf


    La masculinité et la féminité sont des fictions politiques et sociales. La transition n’est pas un parcours entre les deux mais un voyage en terre inconnue. Être trans*, c’est découvrir l’envers du décor de la différence sexuelle et de genre, nous dit en substance Paul B Preciado. 

    L’écrivain, philosophe et militant transgenre espagnol passe derrière la caméra avec Orlando, ma biographie politique. Pour son premier long métrage, notamment primé à Berlin et qui vient de faire l’ouverture du festival genevois Everybody.s Perfect, il s’inspire du roman éponyme de Virginia Woolf. 

    Publiée en 1928, l’œuvre, d’une stupéfiante modernité, queer bien avant l'heure, raconte les aventures d’un noble anglais qui, traversant les siècles en ayant toujours 30 ans, accumule les sensations et déploie les multiples facettes qui nous composent. Né garçon, il se réveille ainsi un beau matin femme au milieu du récit.

    Près de cent ans plus tard, le cinéaste envoie une lettre à la célèbre et prophétique romancière pour lui apprendre qu’Orlando est devenu une réalité, en partant à la rencontre de ceux d’aujourd’hui. Une trentaine de personnes trans* et non-binaires de 8 à 70 ans, collerette aristocratique autour du cou, se succèdent face à l’objectif pour retracer la transformation personnelle de l’auteur à travers une véritable épopée. 

    Mêlant documentaire et fiction, Paul B Preciado livre un opus  étonnant. Poétique, politique, punk, drôle, inventif, intelligent, il montre toutes possibilités d’être au monde dans un univers contemporain en constante mutation.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 octobre.

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  • Grand écran: "Le procès Goldman", fascinant portrait d'un militant d'extrême-gauche, écrivain et gangster

    En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman. Militant d’extrême-gauche, écrivain et gangster, le demi-frère ainé de Jean-Jacques Goldman avait été condamné .en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée- Dont un ayant  entraîné la mort, en décembre 1969, de deux pharmaciennes.  S’il reconnaît les trois premiers hold-up, il clame, sinon hurle, son innocence dans ce dernier.

    Le jeune Georges Kiejman assure sa défense. Mais très vite, la relation entre ces deux juifs polonais nés en France vire à l’aigre, Goldman, qui se vit comme un martyr, rejette Kiejman en le traitant de « juif de salon », avide de gloire.  Personnage insaisissable, provocateur, redoutable dialecticien, ce fils de héros juifs de la résistance est bruyamment soutenu au tribunal par la gauche intellectuelle, dont il est devenu l’icône. Simone Signoret en tête. Il risque pourtant la peine capitale. Mais son avocat s’obstine. Finalement acquitté de ces meurtres au bénéfice du doute, Goldman sera condamné à douze ans pour les braquages. Libéré au bout de six ans, il sera assassiné en 1979 à Paris. Les auteurs n’’ont jamais été retrouvés.

    Porté par d’excellents acteurs

    Le réalisateur Cédric Kahn fait de cette affaire aussi complexe que controversée un film puissant, prenant, qui vous emporte. Et où, faute de preuves indiscutables, il privilégie un véritable match de langage pour tenter de découvrir la vérité. L’œuvre, qui met le spectateur dans la peau du juré, est portée par d’excellents acteurs. A commencer par Arieh Worthalter qui se glisse magistralement dans la peau de Pierre Goldman, tandis  qu'Arthur Harari incarne le futur célèbre Kiejman, mort le 9 mai dernier. 

    Ils apparaissent particulièrement réalistes, à l'image du déroulement de ce procès à huis-clos (on ne quitte pratiquement jamais la salle d'audience) , remarquablement filmé et mis en scène.  Le réalisateur brasse par ailleurs plusieurs thèmes dans ce long métrage reconstitué avec les articles de journaux de l’époque : judaïté, antisémitisme, racisme, côté antiflic, rôle de l’extrême-gauche, autant de sujets qui font écho à la société d’aujourd’hui. Comme dit Cédric Kahn, la France ne bouge pas....

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 octobre. 

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