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Sorties de la Semaine - Page 29

  • Grand écran: "Strange Way Of Life", le curieux western queer de Pedro Almodovar

    Avec ce métrage d’une demi-heure tourné en anglais, Almodovar se lance dans le western. Queer en l’occurrence. Il est porté par Ethan Hawke et Pedro Pascal, l’acteur de la série à succès «The Last Of Us» Les comédien campent deux Texans, un shérif (Jake) et un éleveur (Silva). Anciens amants, ils avaient opéré ensemble comme tueurs à gages, avant de se ranger.  

    La vie les a séparés et, 25 ans après, Silva traverse le désert à cheval pour revoir Jake. La passion dévorante qui les a unis jadis, tend à resurgir, à la fois rejetée par Jake, viril et taciturne et assumée par Silva, plus extraverti et expansif, Ces retrouvailles soudaines ne sont toutefois pas la seule motivation de l’éleveur, dont le fils, soupçonné de meurtre, est recherché par le shérif.  

    Pedro Almodovar cherche à nous séduire en évoquant le parcours de ces hommes, incarnés par des acteurs charismatiques, qui luttent contre un destin auquel ils ne peuvent échapper, On a notamment droit à une nuit au lit hors champ, ou au souvenir d’une virée au cours de laquelle ils s’enivrent avec des prostituées. Comprenant vite qu’elles sont de trop, elles laissent à leurs amours  

    Apparaissant curieusement suranné, tirant sur le mélo et le romantisme, Strange Way Of Life ne va pas marquer particulièrement la fillmographie d’Almodovar.. En jouant avec ses cowboys gays habillés en Saint-Laurent (la grande maison a produit l’œuvre), son auteur propose plutôt un exercice de style, sorte de condensé de ses obsessions. 

     Le cinéaste parle lui d’un film  sur la masculinité, un western queer dans le sens où deux hommes s’aiment, mais se comportent de deux manières totalement opposées. Il le considère aussi comme une réponse au célèbre Brokeback Mountain (2005), que le cinéaste espagnol avait eu envie de tourner, mais qui avait alors été confié à Ang Lee.

    Strange Way Of Life est programmé avec La voix humaine, un autre court du Madrilène (2020), où brille Tilda Swinton. Il est adapté d’une célèbre pièce de Jean Cocteau, créée en 1930 et dont il existe de nombreuses versions

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 août.

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  • Grand écran: avec "The First Slam Dunk", un maître du manga propose le plus palpitant des matches de basket

    Film d’animation, The First Slam Dunk est une première réalisation de Takehiko Inoue, qui a adapté sur grand écran son œuvre en 31 tomes, manga culte dédié au basket, créé au début des années 00.
     
    On pourrait dès lors penser qu’il faut être un fan de manga et de basket pour mieux apprécier la chose. Evidemment, les fins connaisseurs se délecteront, mais ce n'est pas absolument nécessaire d'en savoir un  maximum, car l’auteur propose surtout une belle aventure, émouvante, humaine, qui peut plaire aux néophytes.

    Takehiko Inoue choisit donc de se concentrer plus particulièrement sur le jeune Ryota, meneur de jeu de l’équipe Shohoku, qui participe au championnat national inter-lycées. Lui et ses potes doivent affronter, lors d’une finale méga importante, les invincibles tenants du titre qui font depuis longtemps la fierté du collège Sanno Kogyo,.  
     
    Il s’agit d’un vrai film de sport comme on les aime, très réussi avec tous les ressorts dramatiques et les éléments de langage inhérents au genre : soif de victoire, rigueur, abnégation, sens du collectif , dépassement de soi, exploits personnels, le tout assorti .de discours d’encouragement et de motivation des coaches, pour transcender leurs joueurs.   
     
    Pendant deux heures, le maître de la BD nippone nous immerge dans un match à suspense haletant, visuellement magnifique où les actions se succèdent à un rythme d’enfer, glorifiant l’intensité et la beauté du jeu, la grâce de ses pratiquants, des gestes, des mouvements du corps.

    Une pression physiquement ressentie

    Du coup, scotché au fauteuil, on est complètement dedans, soutenant à fond l’équipe de Ryota.  On ressent physiquement la pression du score, du public, l’extraordinaire tension des lancers, surtout ceux à trois points avec l’envol des protagonistes  lors de formidables ralentis qui semblent étirer le temps,. On entend le rebond des ballons, le crissement des chaussures sur le parquet, les clameurs de la foule en  délire... 

    Outre les actions spectaculaires, le film privilégie aussi la narration dramatique, passant du présent, le show palpitant sur le terrain, au passé des personnages. Plus précisément, celui très triste de Ryota qui se remet difficilement .de la mort de son frère aîné. Mais ce dernier lui a aussi transmis sa passion du basket où il a pu progresser. Et dont il est également devenu  accro. 

    Autrement dit, aficionados ou non, courez le voir !

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 juillet.

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  • Grand écran: "Oppenheimer" nous immerge dans la vie tourmentée du père de la bombe atomique

    Adapté de la biographie American Prometheus de Kai Bird et Martin J. Sherwin, le film raconte l’histoire du physicien Julius Robert Oppenheimer..Directeur du projet Manhattan, il met au point avec son équipe, dans le laboratoire de Los Alamos au Nouveau-Mexique, la première bombe atomique qui fera des ravages à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.  

    Tourné en pellicule et en Imax, ce premier biopic de Christopher Nolan (Tenet, Interstellar, Dunkerque), retrace notamment la course contre la montre liée à la bombe, engagée par les Etats-Unis contre l’Allemagne nazie. Mais il est surtout centré sur le père de cette arme de destruction massive.  Erigé en héros à la sortie de la guerre, il est discrédité par le gouvernement dans les années 50, à l’époque du maccarthysme, puis réhabilité dans la décennie suivante.
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    Sans attendre, le réalisateur nous plonge dans la tête d’Oppenheimer pour mieux nous  faire ressentir les doutes, la perception de la réalité, la vision du monde.de cet homme peu aimable, déchiré, constamment en proie aux paradoxes et dilemmes moraux posés par l’avancée de la science face à une humanité tentée par son autodestruction. 

    Thriller psychologique, film à procès, de guerre, d’aventure, cette œuvre sensorielle entre portrait intimiste critique, hagiographie et fresque politique nous immerge ainsi  dans l’existence tourmentée et les conflits intérieurs de de ce scientifique de génie,  idéaliste complexe qui a entretenu des liens dangereux avec le parti communiste.  

    De Cillian Murphy à Robert Downey Jr.

    Dans son rôle, on retrouve Cillian Murphy pour une sixième collaboration avec Nolan mais pour la première fois en tête d’affiche. Intense, émacié, il est littéralement habité par son personnage. Emily Blunt incarne sa femme, biologiste et botaniste, Matt Damon, très convaincant, se glisse dans le costume du général Leslie Groves, qui avait confié à Oppenheimer la direction du projet Manhattan, tandis que Robert Downey Jr ., méconnaissable, interprète avec un talent  qu’on avait oublié Lewis Strauss, un des membres fondateurs  de la Commission de l’Energie atomique  des Etats-Unis. C’est entre ces deux protagonistes que s’articule surtout l’intrigue. 

    Mêlant les scènes en couleur (tournées du point de vue d’Oppenheimer) et en noir et blanc (celles de ses opposants), les époques (années 20 à 60), Christopher nous livre un opus de trois heures. Il est imposant, dense, palpitant, impressionnant, plus particulièrement  dans l’une des scènes capitales, la fameuse première explosion nucléaire réalisée lors de l’essai Trinity dans le désert américain, le 16 juillet 1945,. Nolan, n’ayant pas eu recours a des effets spéciaux numériques,  privilégie le silence pour  laisser parler l’image.

    Des réflexions à résonance sinistre

    Ce qui est plutôt rare! Car si ce méga long métrage l’opus captive, voire fascine, il assomme aussi, car il se révèle terriblement bavard. Si on a droit aux remises en question de chacun, l’auteur s’ingénie à compliquer les choses. Non seulement il nous noie sous des flots d’informations et d’individus divers, au point qu'on se sait plus trop qui est qui, mais la joue didactique en nous expliquant les phénomènes de fission et de fusion pendant une bonne heure. De quoi larguer le spectateur non averti, alors qu’il ne veut pas le perdre!  

    On mettra également un gros bémol sur les scènes de sexe, totalement inutiles, dont une fantasmé,  qui tourne carrément au grotesque.

    Cela dit, on ne peut nier qu’Oppenheimer montre un Christopher Nolan très inquiet de notre avenir,  avec ses réflexions qui résonnent sinistrement avec la guerre en Ukraine et  les menaces nucléaires brandies par Vladimir Poutine. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande, depuis mercredi 19 juillet. 

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