Cinquante ans près Un homme et une femme, Claude Lelouch propose une sorte de variante avec Un+une, où il embarque Jean Dujardin et Elsa Zylberstein, à l’origine du projet, dans une très improbable love story.
Antoine, composteur de génie qu’Alice, talentueuse pianiste, vient de demander en mariage sans trop de succès pour l’instant, se rend en Inde. Il doit travailler avec un réalisateur de la Nouvelle Vague du cru (une incontournable mise en abyme pour le cinéaste) sur une version carrément révolutionnaire de Roméo et Juliette.
C’est là qu’il rencontre Anna, la femme de Samuel, l’ambassadeur de France, qui ne peut avoir d’enfant. Elle décide d’emprunter seule (c’est d’un crédible, étant donné sa situation de haut rang…) le chemin de la fertilité et d’aller à la rencontre de Mata Amritanandamayi (appelée Amma et qui joue ici son propre personnage), notamment dotée du pouvoir mystique de changer les destins.
Pourtant jaloux comme un tigre, Samuel demande à Antoine d’accompagner Anna dans son périple (on ne sait jamais ça pourrait le guérir de sa migraine tenace) et… je ne vous ferai pas l’injure de vous apprendre ce qui va se passer entre ces deux êtres que tout oppose…
Un fatras de spiritualité
Comme c‘est du Lelouch, il y a de belles images du pays visité de long en large. Un minimum. En ce qui concerne le reste, c’est consternant, le réalisateur s‘ingéniant à plomber son film, au scénario par ailleurs incohérent, sous un fatras de spiritualité en forme de dialogues d’une rare ineptie.
Pêle-mêle il évoque le sens de la vie, ce qui compte dans celle-ci c‘est de préparer la prochaine, le temps qui passe, le pouvoir de la pensée, l’amour universel, le cosmos, le lien entre les êtres, d’où on vient et où on va, sans oublier les hirondelles et les boomerangs (!), le tout débité par une Elsa Zylberstein à un Jean Dujardin hilare, grossier, convaincu de son charme irrésistible et de sa drôlerie exceptionnelle, qui a juste envie de la sauter.
Et qui n’est pas en reste côté phrases d’une rare beaufitude. A son habitude. On a ainsi droit à des réflexions profondes plus ou moins du genre : quand je suis avec Alice (la femme qu’il hésite donc à épouser) j’ai trouvé mon moi avec des nichons. Ou encore une femme avec un cerveau c’est un mec réussi.
Vu le couple calamiteux formé par Elsa Zylberstein et Jean Dujardin, on oubliera par charité les pièces rapportées que sont Alice Pol, et surtout le malheureux Christophe Lambert dans un rôle d’ambassadeur qui ne fait pas franchement honneur à la diplomatie française!
Tout cela ne suffisant pas, Lelouch nous gratifie d’un dénouement évidemment téléphoné. Le contraire nous aurait dans le fond désagréablement surpris…
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 9 décembre.
Eleveurs de moutons. les frères Gummi et Kiddi vivent près l’un de l’autre mais ne se parlent pas depuis quarante ans. Comme chaque année, ils participent à un concours de beauté pour béliers que l’un d’eux remporte sous le nez de l’autre. La jalousie aidant, il y a de quoi séparer davantage, si possible, ces deux vikings bougons et obstinés, déjà cachés dans leur maison respective. Mais pas heureux pour autant.
Son film a cartonné dans le milieu puisqu’il a reçu vingt autres prix dans différents festivals comme Valladolid, Thessalonique ou Zurich. Un travail de cinq ans, dont trois d’écriture, bien récompensé. «J’y ai mis mon âme et je l’ai fait pour mes ancêtres. Au sens large».
Vos deux comédiens principaux Sigurour Sigurijonsson et Theodor Juliusson ont-ils eu du mal à s’adapter à ce tournage exigeant?
Les films consacrés à Bartabas, le créateur du Théâtre équestre Zingaro, ne manquent pas. Surtout pour rendre compte de la virtuosité, de l’originalité, voire du mysticisme de ses spectacles. Le "prédestiné" Alain Cavalier s’attache, lui, à l’intime, montrant la relation fusionnelle que le célèbre écuyer entretient avec son cheval, baptisé Le Caravage en hommage au peintre italien. Chaque matin, Bartabas travaille avec lui dans un manège, peaufinant inlassablement les figures de dressage, en quête de la perfection ultime.