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Sorties de la Semaine - Page 241

  • Grand écran: "La Isla minima" plonge dans l'Espagne trouble de l'mmédiat post-franquisme

    la-isla-minima-imagen-22[1].jpgDans l’immédiat post-franquisme, époque chargée de lourds secrets, deux flics sont envoyés dans une petite ville de l'Andalousie profonde, pour enquêter sur l'assassinat sauvage de deux jeunes sœurs  pendant les fêtes locales.

    Tout oppose les inspecteurs représentant les deux facettes de l’Espagne d’alors. Juan, le plus âgé, est nostalgique de la dictature, à l’image d’une région insidieusement gangrénée et souhaitant son retour. Tandis que Pedro, le plus jeune, démocrate convaincu, est choqué par l’attitude conservatrice et machiste des habitants, peu enclins à la compassion envers les jeunes filles mortes.

    La découverte de leurs corps violés et atrocement mutilés dans les marais lance les inspecteurs, du coup forcés de devoir surmonter leurs divergences idéologiques, sur les traces d’un tueur en série.

    Car les deux adolescentes ne sont pas les seules  victimes, d’autres ayant auparavant été tuées dans les mêmes circonstances troubles, symboles de cadavres enfouis à l’ère du « totalitarisme ». Mais la loi du silence règne dans ce coin de pays restant ancré dans le passé, loin de la transition démocratique.

    L'empreinte du franquisme

    A l’atmosphère angoissante, glauque, fangeuse, moite, se mêlent un décor inédit, fait de marécages poisseux et d’un infernal dédale de canaux. Le contexte politico-social contribue à l’ambiguïté de ce film jouant sur différents registres.

    Dans ce thriller à l’américaine, l’auteur Alberto Rodriguez montre par le biais d’une enquête policière que l’empreinte du franquisme n’a pas disparu avec le Caudillo, décédé cinq ans plus tôt, en 1975. Pedro finira par s’accommoder des stigmates restants.

    Polar classique, bien interprété, scénario original, La Isla minima souffre pourtant de quelques longueurs et d’une esthétique sépia qui nuisent un peu à son efficacité, L’opus, qui a cartonné au box-office espagnol, n’en a pas moins remporté dix Goyas, équivalent ibérique des Césars.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 septembre.

     

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  • Grand écran: "Dheepan", de l'horreur de la guerre civile à la jungle urbaine

    2048x1536-fit_dheepan-jacques-audiard[2].jpgPalme d'Or au dernier Festival de Cannes pour Dheepan, Jacques Audiard, surfant sur le problème de l'immigration et de l'intégration, raconte l'histoire de trois réfugiés tamouls qui passent de l'horreur de la guerre civile à la violence de la jungle urbaine.
     
    Dheepan, c'est aussi le nom du héros, un ancien soldat tamoul. Avec Yalini, une jeune femme et Illayaal une orpheline de 9 ans, ils récupèrent les passeports de morts pour fuir le Sri Lanka. Ils ne se connaissent pas mais se font passer pour une vraie famille, suffisamment convaincante pour leur permettre de gagner l'Europe.
     
    Ils se retrouvent dans une cité de la banlieue parisienne, Pendant un temps on suit ces trois réfugiés qui tentent de se construire un foyer, une nouvelle vie, après tracasseries administratives et ballotage d'un foyer d'accueil à l'autre. Tandis que Yalini s'occupe d'un vieux caïd handicapé, qu'Illayal s'est intégrée dans son école, Dheepan a décroché un boulot de gardien.
     
    Il pense alors que le pire est derrière lui, Mais le quotidien de la cité est miné par le trafic de drogue, la rivalité brutale entre gangs. Et le malheureux ne va pas tarder à connaître un autre conflit en se heurtant violemment aux dealers dans cette zone de non droit sous haute tension où, laissant les gens s'entretuer, pas un seul flic ne met les pieds.
     
    Virage vers le thriller
     
    Une situation abusivement présentée comme  l'équivalent de la véritable guerre qu'a fuie le survivant tamoul et qui le pousse, sinon l'autorise à  rendre la justice lui-même. C'est là que le film change de trajectoire en virant vers le thriller conventionnel avec fusillades et réglements de comptes à l'appui.
     
    467e511657140cbe80989bcc804803e8bc2c2d15[1].jpgFracturé ainsi entre chronique sociale, voire sociologique et polar noir, Dheepan déçoit. Et cela en dépit d'une mise en scène impeccable et l'interprétation de ses trois principaux protagonistes non professionnels, Jesuthassan Anthonythasan, un ancien émigré tamoul en France, Kalieaswari Srinivasan et Claudine Vinasithamby.
     
    Ce n'est en effet pas du grand Audiard. Il lui manque cette puissance, cette ampleur qui avaient tant séduit dans Un prophète. Outre le basculement peu heureux du dernier tiers où Dheepan retrouve sa posture de combattant et ses instincts guerriers, l'épilogue idyllique, fleur bleue et attendu laisse également très songeur. Un euphémisme.

    Voici qui nous donne au final une Palme d'Or pour le moins discutable. Presque en forme de lot de consolation. De luxe certes, le lot...

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 26 août.
     

     

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  • Grand écran: Gaspar Noé rate son coup avec "Love", premier porno en 3D

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    Affiche libertine pour cet opus labellisé hot, signé du dérageant Gapar Noé ou en tout cas se voulant tel, il n'en fallait pas davantage pour émoustiller le client accouru en masse lors de sa présentation cannoise de mai dernier. Beaucoup de bousculades pour pas grand-chose, si l'on se réfère aux maigres applaudissements à l'issue de la projection.

    Pour résumer brièvement l'affaire, le pauvre Murphy, 25 ans, étudiant en cinéma, au trente-sixième dessous suite à un coup de fil inquiétant, se retrouve seul dans son appartement. Il se souvient alors douloureusement de la folle passion dopée en drogues et excès en tous genres, vécue pendant deux ans avec Electra, femme fatale qui a mystérieusement disparu. Flash-backs...

    Entre décomposition du couple, déception sentimentale et désespoir existentiel, nous voici partis pour un mélo porno mélancolique, dégoulinant de sperme et de larmes destiné à faire bander les mecs et pleurer les filles.

    Le moins qu'on puisse dire c'est que Gaspar Noé a raté son coup, la principale originalité de Love étant d'être le premier porno en 3D et dont l'utilité, histoire de nous en foutre plein les yeux, ne se manifeste qu'à l'occasion d'une éjaculation face caméra!

    Le film ouvre sur une interminable séquence de branlette, prélude à une profusion de scènes de cul non simulées dont on relèvera certes une certaine douceur, la beauté et le côté statuaire. Trop esthétisantes toutefois pour provoquer une quelconque excitation. D'autant que les acteurs de la chose ont l'air de s'ennuyer comme des rats morts.

    Et que dire du fond, navrant. Par exemple le discours d'une rare banalité de Gaspar Noé et sa manière d'aligner sans complexes des platitudes comme "la bite n'a pas de cerveau, la vie c'est ce que tu en fais, elle n'est pas facile, en naissant on sait qu'on va mourir, je n'ai pas peur de mourir je ne veux pas souffrir…et autres lieux communs du genre.

    Sans oublier surtout Murphy, alias Karl Glusman, le héros de l'histoire. Un Américain plutôt belle gueule mais fruste, père suite à un accident de capote, constamment renfrogné, dont le vocabulaire se résume à "fucking" et "you are a piece of shit". Ce qui serait un moindre mal s'il n'était pas par ailleurs beaufissime, macho et homophobe.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 août

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