Avec ce film, la réalisatrice Sarah Gavron revient, en 1912, sur la lutte des Anglaises de toutes conditions sociales pour obtenir le droit de vote. Maud, une jeune mère de famille décide de s'engager auprès du groupe des militantes féministes, un mouvement radical quaiifié à l’époque d’anarchiste, qui doit affronter les brutalités gouvernementales envers des manifestations pourtant pacifiques,
Dirigées par la célèbre bourgeoise Emmeline Pankhurst (Meryl Streep), personnage charismatique aux apparitions trop rares, même si dans les faits elle était forcée d’œuvrer en coulisses, elles sont alors prêtes à recourir à la violence et tout risquer, leur travail, leur famille, voire leur vie pour obtenir gain de cause.
C’est ce que rappelle Sarah Gavron évoquant les conditions difficiles dans lesquelles se bat sa courageuse héroïne exploitée et violée par son chef, maltraitée par son mari. Une héroïne symbolique de toutes ces femmes abusées, bafouées, condamnées à se soumettre à l’autorité du mâle.
Entre réalité et fiction
Remontant largement plus avant que dans les années 60 où nous avait emmenés le décoiffant We want Sex Equality montrant des ouvrières revendiquant l’égalité des salaires, c’est à une guerre des sexes nettement plus acharnée et tragique que l’on assiste dans Les suffragettes. Le droit de vote était en effet pour elles une question cruciale pour l’amélioration de leur souvent misérable existence.
Dans le rôle principal de cette histoire entre réalité et fiction, alliance sinon complicité de classes côté féminin, on trouve Carey Mulligan qui livre une interprétation à la fois émouvante fine et subtile. Elle contraste avec le recours appuyé au romanesque et au mélo. Le film manque ainsi de souffle et d’une réelle dimension politique. Il reste toutefois historiquement pertinent, exemplaire, et on ne saurait trop le recommander aux jeunes générations.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 novembre.