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Sorties de la Semaine - Page 228

  • Grand écran: Dans "Chocolat", Omar Sy fait revivre Padilla, le clown star oublié

    maxresdefault[1].jpgInspiré du livre Chocolat, clown nègre de l'historien Gérard Noiriel, ce film retrace l’existence de Rafael Padilla (incarné par Omar Sy), premier artiste noir de cirque en France. Né à Cuba  vers 1868 et vendu enfant comme esclave près de Bilbao, il s'échappe quelques années plus tard, puis gagne Paris en 1886, où il fait une rencontre qui transforme sa vie, celle de Tudor Hall, alias George Footit (James Thierrée), le fameux clown blanc.

    Surnommé Chocolat, Padilla devient un artiste emblématique du Montmartre, formant avec le tyrannique Footit, dont il est l’auguste souffre-douleur, l’un des duos comiques les plus célèbres de la Belle Epoque. Les deux hommes se sépareront en 1910, tentant chacun une carrière solo sans grand succès. Sombrant ensuite dans l’alcoolisme et la misère, Padilla meurt de la tuberculose à Bordeaux en 1917

    Pour son quatrième long-métrage Roschdy Zem s’est lancé dans la réhabilitation de l’homme et de l'artiste oubliés. Rendant parallèlement hommage à deux compères hors norme qui ont révolutionné leur art en popularisant le couple clown blanc/auguste noir, illustré par Toulouse-Lautrec et filmé par les Frères Lumière.

    Grandeur et décadence

    Prenant des libertés (fort regrettables selon les connaisseurs) avec la réalité historique, l’auteur s’inspire de la vie de Padilla, dont il évoque la fulgurante ascension et la descente aux enfers, mettant l’accent sur sa relation avec Footit sur et en-dehors de la piste. Une amitié finalement impossible, pourrie par la célébrité, l’argent le jeu et la discriminations  

    gala-fr-bande-annonce-de-chocolat-avec-omar-sy[1].jpgRéalisation, image, décors et costumes soignés dans ce film où Roschdy Zem propose quelques numéros imaginés d’après les saynètes originales et modernisés par le petit-fils de Charlie Chaplin James Thierrée, danseur, acrobate, musicien et metteur en scène.

    Entre magie du cirque, satire politique, mélodrame, fable un peu moralisatrice dans la vision parfois manichéenne de ses héros, Zem évoque la dimension raciale et l’exploitation d’un être humain à travers les humiliations faussement rigolotes subies par le clown noir.  

    Le tandem dominant-dominé faisait la joie d’un public conquis, hurlant de rire en voyant leur nègre adulé se faire botter le cul tous les soirs. Des situations rappelant un peu la Vénus noire d’Abdellatif Kechiche, Hottentote exhibée telle une bête de foire en Europe. La répétition à la longue douloureuse de ces scènes dégradantes pousse Chocolat à s’émanciper et à se lancer dans le théâtre.

    Le film a été écrit pour Omar Sy, excellent, charismatique, presque trop célèbre pour parvenir à s’effacer devant Padilla, comme le réussit le moins connu James Thierrée devant Footit. Reste qu'ils forment un bon duo complice. A noter à leurs côtés Olivier Gourmet, Noémie Lvovsky, redoutable mégère et Clotilde Hesme dans le rôle (détourné) de Marie Grimaldi, qui fut la compagne de Chocolat pendant plus de 30 ans.
     
    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.

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  • Grand écran:" The Danish Girl" raconte la vie du premier transgenre de l'Hstoire

    the-danish-girl1-759[1].pngPlébiscité en 2011 pour Le discours d’un roi qui l’a révélé au grand public, le réalisateur britannique Tom Hooper s’est replongé dans l’époque avec The Danish Girl. Il retrace cette fois la singulière histoire vraie des peintres danois Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, le premier à voir subi, en 1930, une opération chirurgicale pour changer de sexe. A l’origine de cette décision périlleuse, une demande de Gerda qui, pressée de terminer un tableau en l’absence de son modèle, prie son mari d’enfiler ses bas, ses chaussures et sa robe. 
      
    L'épisode marque le début d’une longue transformation. Troublé par cette expérience, Einar découvre qu’il se sent davantage lui-même en Lili et éprouve de plus en plus le besoin d’affirmer cette identité féminine. Il permet par ailleurs à Gerda, jusque-là portraitiste mondaine convenue et peu inspirée, de mieux exprimer sa créativité. Mais le couple, qui poursuit sa relation amoureuse, est  rapidement confronté à l’opprobre et aux interdits d’une société conservatrice.
     
    Tous deux quittent le Danemark pour Paris en 1912, en espérant y vivre plus librement. Gerda se fait un nom  grâce à ses illustrations sensuelles, érotiques, provocatrices, révélant souvent une belle et mystérieuse créature…. En 1930, Lili se rend en Allemagne pour son opération. Mais les dangers de la chirurgie étant alors très élevés, elle meurt un an plus tard après cinq interventions et un rejet de greffe d’utérus.
     
    Eddie Redmayne (photo) se glisse avec talent dans la peau du personnage. On pourrait lui reprocher une gestuelle maniérée et une affectation excessive, si ses minauderies ne cachaient pas avec justesse la gêne et le malaise d’une identité sexuelle ardemment souhaitée mais aussi difficile à investir pleinement qu’à assumer, surtout en public. Nominé, le comédien vise l’Oscar du meilleur acteur, tandis que l’émouvante Suédoise Alicia Vikander, alias Gerda, prétend au second rôle féminin.
     
    En lice pour deux autres statuettes, Tom Hooper s’est inspiré du récit romancé de David Ebershoff et de la réalité pour raconter cette histoire d’amour liée à la quête irrépressible d'un homme  d’être une autre. A voir pour ce fait hors du commun,  même si la joliesse, le chic et le classique de la mise en scène ne soient pas vraiment à la hauteur de la gravité du sujet.  

    A l’instar du traitement, certes sérieux et sans esbroufe mais qui, tendant à gommer la violence d’un parcours qu’on imagine tragique, confine parfois à la mièvrerie en dépit de son côté poignant. Comme si le réalisateur se retenait, de crainte de déplaire ou de choquer. Voilà qui n’a pas empêché le Qatar d’interdire le film, ridiculement qualifié de "dépravé". 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 janvier.
     

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  • Grand écran: "Et ta soeur", huis-clos vaudevillesque banalement revisité

    maxresdefault[1].jpgLa réalisatrice indépendante américaine Lynn Shelton inspire décidément ses confrères français. Mais pas pour le mieux. Après Humday, où deux amis hétéros jouaient aux gays, laborieusement adapté par Yvan Attal, c’est Marion Vernoux qui s’est lancée dans le remake de la comédie sentimentale Ma meilleure amie, sa sœur et moi (Your Sister’s Sister), sorti en 2013.

    Comme l’original ne décollait pas vraiment en dépit de son côté attachant et de ses bons comédiens, la copie, intitulée Et ta sœur, se révèle sans surprise plutôt insipide. Trois trentenaires immatures et mal dans leur peau se retrouvent dans une maison en Bretagne. Il y a d’abord Pierrick, dévasté après la mort de son frère qui a lâché le concours de bibliothécaire et Marie, homosexuelle tentant de se remettre d’une rupture douloureuse après sept ans.

    Passant une soirée très alcoolisée, ils couchent ensemble. Se sentant un rien gênés aux entournures, ils tentent de dissimuler la chose à Tessa, la demi-soeur de Marie secrètement amoureuse de Pierrick et débarquant inopinément le lendemain matin.

    Du coup, on a droit à un huis-clos banal et paresseux en forme de vaudeville plat, où Grégoire Ludig, découvert dans le "Palmashow" ne cesse de nous gratifier de clowneries bien lourdaudes.

    A ses côtés Virginie Efira, squattant de plus en plus les écrans, ne se montre pas trop convaincante dans le rôle de la lesbienne orpheline de sa copine et qui se fait un mec. Géraldine Nakache complète sans génie ce trio (photo) qui prétend à nous séduire et à nous émouvoir entre mensonges et faux semblants.

    A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 février.

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