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Sorties de la Semaine - Page 225

  • Grand écran: "Saint Amour", un bon cru généreux avec Depardieu, Poelvoorde et Lacoste

    saint-amour_1_[1].jpgPour leur septième long-métrage, les détonants Benoît Delépine et Gustave Kervern mettent en scène deux héros cabossés par la vie aux relations conflictuelles. D’un côté Jean (Gérard Depardieu), un doux et sympathique colosse venu présenter son magnifique taureau au Salon de l’agriculture. De l’autre son fils Bruno (Benoît Poelvoorde), personnage malheureux et à fleur de peau, qui fait tous les ans la route des vins en… écumant les stands de la grande manifestation parisienne

    Mais cette fois, Jean décide de l’emmener parcourir la vraie pour se rapprocher de lui et le convaincre de reprendre la ferme familiale, pour l'instant source de déboires pour Bruno. Et les voici embarqués, en compagnie du jeune et prétentieux chauffeur de taxi Mike (Vincent Lacoste) dans un road-movie alcoolisé, audacieux, original, loufoque, déjanté, où ils feront des rencontres bizarres et finiront par découvrir l’amour.
     
    Même si certaines digressions ont un petit goût de piquette, ce Saint Amour est un très bon cru en forme de peinture sociale entre drôlerie, poésie et désenchantement. Tout en faisant l’éloge d’une paysannerie parfois méprisée mais surtout désespérée et aux abois comme l’a encore démontré le rude accueil réservé au président Hollande au Salon, les deux auteurs, moins féroces que d'habitude, révèlent un Depardieu généreux dans son rôle d’ogre attachant. Ainsi qu'un Poelvoorde tout aussi émouvant en fils fragile, désabusé, crevant de solitude.

    Irrésistible séducteur d’opérette, Vincent Lacoste se hisse à la hauteur de ces deux fortes personnalités, à l’image de Céline Sallette qui rejoint le trio dans la dernière partie. Mais le plus hilarant dans l'histoire, c’est Michel Houellebecq en loueur déprimé de chambres d’hôtes. Une apparition carrément surréaliste.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 mars.

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  • Grand écran: "Free to Run" raconte l'épopée de la course à pied. Un documentaire passionnant

    FTR-117_454x189_acf_cropped[1].jpgCourir sur l’asphalte ou dans la nature, une aberration, une pratique excentrique et subversive. Difficile d’imaginer de telles sornettes! Et pourtant il y a 50 ans, cette activité naturelle consistant à mettre plus ou moins rapidement un pied devant l’autre était considérée comme douteuse, sinon déviante,

    Réservée aux athlètes masculins, elle restait cantonnée à l‘enceinte des stades, avec des règles strictes, rétrogrades et sexistes. Pour les femmes, le droit de courir fut encore plus long à obtenir que le droit de vote en Suisse. On allait jusqu’à prétendre qu'elles risquaient un décrochement de l’utérus…  Du coup, ce n'est qu’en 1984 aux Jeux de Los Angeles qu'elles purent s'aligner sur un marathon. 
     
    Depuis lors, les adeptes n'ont cessé de pulluler. Hommes et femmes, champions ou anonymes de tous âges, ils sont des millions à arpenter le bitume de New York Paris, Pékin, Sydney, ou les sentiers des Alpes suisses. Le cinéaste Pierre Morath, ancien coureur et historien du sport raconte, mêlant magnifiques images d’archives aux témoignages de pionniers et de pionnières, à l’image de l’Américaine Kathrine Swizer, cette extraordinaire épopée sportive et politique des années 60 à nos jours.
     
    Il revient ainsi sur un acte marginal et militant, devenu au fil du temps une passion universelle, symbole d’une quête de liberté et d’une émancipation féminine, qui a participé au changement de la société dans un monde en pleine mutation.  
     
    Un travail en forme de long combat de sept ans pour un documentaire édifiant, émouvant à la hauteur des recherches et des efforts de l'auteur. On écrase une petite larme en voyant Joan Benoit, la première gagnante du marathon déboucher du tunnel pour pénétrer dans le stade. Sans parler des images bouleversantes de la Suissesse Gabriela Andersen-Schiess épuisée, suivie par des médecins pour franchir en titubant la ligne d’arrivée… 
     
    Passionnant, Free to Run va bien au-delà du sport. Tout en glorifiant la course libre, Pierre Morath se livre à une vraie réflexion sur son essor planétaire phénoménal, avec tout ce que cela implique de dérive consumériste.
     
    ll montre à la fois la façon dont elle est devenue emblématique de l’anti-establishment, mais aussi celle dont elle a paradoxalement recrée une sorte de barrière sociale. Comme il le relève dans divers interviews: quand on courait dans les rues il y a cinquante ans, on était montré du doigt.Maintenant, c’est quand on ne court pas…
     
    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 24 février

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  • Grand écran: "Spotlight", la révélation d'un vaste scandale de prêtres pédophiles. Captivant

    maxresdefault2[1].jpgEn 2002, le Boston Globe révélait un scandale sans précédent au sein de l’Eglise catholique, dénonçant un réseau de prêtres américains couverts par leur hiérarchie, puis par la police, le pouvoir et les associations catholiques, alors qu’ils s’étaient rendus coupables d’abus sexuels sur des mineurs pendant des décennies.

    La vaste enquête sur ces pédophiles a été menée par une équipe de la rubrique investigation du Globe baptisée Spotlight. Une tâche particulièrement délicate et difficile pour les journalistes dans une ville à majorité catholique où tout a été entrepris pour leur mettre des bâtons dans les roues, entre le culte du secret, la loi du silence, les procédures tâtillonnes de l’archidiocèse, une justice sur les pattes de derrière. Sans oublier les pressions de la communauté et une auto-censure médiatique.

    Mais plus déterminés que jamais, les reporters ne lâchent pas le morceau. Ils sont aiguillonnés dans leur travail acharné par Marty Brown, un transfuge d’un quotidien de Miami, débarqué comme nouveau boss pour relancer les ventes du journal. Le concours de cet homme de confession juive fera découvrir l’ampleur du désastre à une société horrifiée mais qui jusque-là se bouchait les yeux et les oreilles.

    Il aura fallu douze mois aux journallises, on est encore à l’époque où ils pouvaient prendre leur temps, privilégiant la patiente recherche de la vérité au buzz sur le net, pour boucler l’affaire. Cela leur vaudra le prix Pulitzer et provoquera une vague de révélations dans le monde entier. 

    Ce thriller captivant et efficace façon Les hommes du président, plaidoyer pour le journalisme d’investigation qui nous laisse pénétrer au sein de la rédaction du Boston Globe pour suivre le boulot des protagonistes, se regarde comme un feuilleton. Il est conduit de bout en bout de main de maître par Tom McCarthy et porté par des comédiens formidables, Liev Schreiber Michael Keaton, Rachel McAdams, Mark Ruffalo. On reste scotché à son fauteuil et on ne voit pas le temps passer.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 février.

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