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Sorties de la Semaine - Page 222

  • Grand écran: "Aux yeux de tous", le remake américain inutile

    juliarob.jpgEn 2009, l'Argentin Juan José Campanella proposait Dans ses yeux, un film passionnant mêlant le romanesque et la politique. En 1974, pendant les années de plomb, une institutrice récemment mariée avait été violée et sauvagement assassinée. L’homme chargé de l‘enquête revient sur cette sordide affaire en 1999 par le biais d’un roman. Cet excellent thriller avait valu à son réalisateur l’Oscar du meilleur film étranger en 2010.

    Cinq ans après, Billy Ray a eu la mauvaise idée d’en faire un remake. Aux yeux de tous se déroule d’abord après les tragiques attentats du 11 septembre 2001, avec la mise en place, parmi d’autres au FBI, d’une unité antiterroriste. La détective Jess Cobb (Julia Roberts) y fait équipe avec l’agent Ray Kasden (Chiwetel Ejiofor), sous les ordres de la procureure Claire Sloan (Nicole Kidman)

    Dans le cadre de leur mission, Jess découvre avec horreur le corps sans vie de Caroline, sa fille unique jeté dans une poubelle. Elle a été violée. Malgré les soupçons portés sur un indic, il est relâché faute de preuves. Treize ans plus tard Ray Kasden, qui n’a cessé de le traquer, demande la réouverture de l’enquête.

    Passant d’une dictature rongée par la corruption à un pays combattant le terrorisme, Billy Ray n‘a pas su transposer son sujet de façon crédible et convaincante. Egalement auteur du scénario, il lui a fait par ailleurs subir de nombreuses modifications. Du coup la version américaine n’a plus grand-chose à voir avec l’originale.

    D’où l’inutilité de cette resucée, machine sans âme même si Julia Roberts arrive à nous émouvoir en enquêtrice de choc doublée d’une mère anéantie en découvrant le cadavre de sa fille. On n’en dira pas autant de Chiwetel Ejiofor et surtout de Nicole Kidman, même si elle réussit l’exploit de paraître toujours plus jeune…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 mars.

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  • Grand écran: François Cluzet joue au "Medecin de campagne"

    x870x489_aff_medecin_de_campagne_120_1011-1.png.pagespeed.ic.0QaTMi_Ou3.jpgAncien médecin généraliste passé derrière la caméra, Thomas Litli opérait, avec Hippocrate, une plongée particulièrement réussie dans les coulisses de l’univers hospitalier. Donnant de surcroît à Vincent Lacoste l’un de ses meilleurs rôles.

    Dans Médecin de campagne, il poursuit sur sa lancée en suivant le docteur Jean-Pierre Werner qui, ne comptant pas ses heures, sillonne inlassablement sept jours sur sept les petites routes, s’arrêtant dans des fermes perdues pour soigner les gens.

    Jean-Pierre est passionné par son métier, servant à la fois de conseiller et de confident à ses patients qui ne jurent que par lui. De là à s’imaginer irremplaçable! Sauf qu’il n’est pas à l’abri. Gravement malade à son tour, il est forcé d’accepter de se laisser seconder par Nathalie, venue de l’hôpital, et qui à terme devrait le remplacer. Ours un rien mal léché, Jean-Pierre commence par lui mener la vie dure…

    Le réalisateur, qui a lui-même effectué des remplacements en Normandie et dans les Cévennes alors qu’il était interne, a voulu rendre hommage à ces héros en voie d’extinction jouant un rôle social majeur dans les déserts médicaux que deviennent les campagnes. Se précipitant sans relâche au chevet de leurs habitants dont certains n’ont qu’eux pour lutter contre leur isolement et leur solitude.

    Les bons sentiments dominent ainsi dans ce film engagé, honorable et méritant, mais assez banal dans son propos et sa mise en scène, même si à l’évidence l’auteur sait de quoi il parle. Correctement interprété sans plus par François Cluzet et Marianne Denicourt, ce Médecin de campagne se traîne un peu entre les petites misères d’une humanité souffrante. Si quelques scènes sont émaillées d’un certain humour, il manque de l’originalité, de la drôlerie, de la tension et du rythme qui faisaient tout le sel d’Hippocrate.   

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 mars.

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  • Grand écran: "Room", l'amour salvateur d'une mère captive au centre d'un thriller psychologique

    room[1].jpgUn espace confiné, étouffant, sordide. Entre captivité et évasion, Room, signé de Lenny Abrahamson et adapté du best-seller d’Emma Donoghue, par ailleurs auteur du scénario, raconte l'histoire de Joy "Ma" Newsome. La jeune femme de 24 ans est retenue prisonnière depuis sept ans par "Old Nick" dans une petite chambre avec son fils Jack, 5 ans, né de son viol par son ravisseur.

    Pour le garçonnet, tout commence et s’arrête aux murs de cette pièce, le seul endroit qu’il ait jamais connu et dont "Old Nick", rythmant le quotidien de ses redoutables visites perverses, détient l’inaccessible code d’accès.  

    Joy s’applique à donner à son fils l'illusion d’un monde normal. Elle joue avec lui, rit, plaisante, lui fait faire de l'exercice, de la lecture, prendre des vitamines, invente une réalité. En même temps elle mijote un plan d’évasion pour lui offrir une chance de découvrir l’extérieur. Lorsque tous deux retrouvent la liberté, ils affrontent une nouvelle épreuve avec la (ré)adaptation à la vraie vie.

    Thriller psychologique où on se demande avec angoisse comment les otages vont réussir à s'échapper, Room évoque aussi un amour maternel inconditionnel sans céder, c’est un exploit, à la complaisance, au glauque, au sentimentalisme, au pathos. Se concentrant sur l'humain, le réalisateur irlandais livre un film bouleversant, la caméra passant du regard à la fois candide, émerveillé, rageur de l’enfant à celui de la mère, à la limite de la rupture.  

    Des acteurs parfaits

    La réussite de ce huis-clos tient également à la performance de ses comédiens. Jacob Tremblay se montre particulièrement convaincant dans le rôle de Jack, tout comme Brie Larson, qui a passé six mois à étudier l'impact des agressions sexuelles et à lire des témoignages sur les prisonniers en isolement. Elle est parfaite en jeune femme sous contrôle, à bout, terrorisée mais prête à risquer le pire pour tromper la vigilance de son ravisseur-violeur. Elle a logiquement raflé l’Oscar de la meilleure actrice après avoir décroché un Golden Globe, et un BAFTA décerné par le cinéma britannique

    Pour mémoire, Emma Donoghue a écrit son roman après avoir entendu parler de Felix, 5 ans, dans l'affaire Fritzl: Elisabeth Fitzl a été emprisonnée dans un sous-sol en Autriche pendant 24 ans, violée par son père qui lui a fait sept enfants.

    Poursuivant ses recherches, l’auteure a découvert l’histoire de Jaycee Lee Dugard, enlevée sous les yeux de son beau-père en 1991. Séquestrée par un couple pendant dix-huit ans dans un cabanon de jardin derrière la maison, elle a été violée par son kidnappeur et donné naissance à deux filles à 14 et à 17 ans. Le film s'inspire enfin de l'affaire Natascha Kampusch, détenue pendant huit ans.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 9 mars.

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