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Sorties de la Semaine - Page 222

  • Grand écran: "Creed- L'héritage de Rocky Balboa" a de quoi nous mettre KO...

    10114[1].jpgAprès le premier Rocky, Creed est le meilleur de la série. Quarante ans plus tard et dix après le dernier épisode, son auteur Ryan Coogler raconte l’histoire d’Adonis Johnson, fruit de l’adultère de son célèbre père Apollo Creed et recueilli par la veuve du boxeur, mort avant sa naissance.

    Bien que poursuivant une belle carrière dans la finance, Adonis est taraudé par l’idée de marcher dans les pas de son père et se rend à Philadelphie où Apollo Creed a affronté Rocky Balboa dans un combat aussi mémorable que légendaire. Il retrouve ce dernier et lui demande de l’entraîner. Pas très chaud, l’emblématique Rocky finit par accepter, décelant chez Donnie la force et le talent d'Apollo.

    Le réalisateur de 27 ans a confié le rôle d’Adonis à Michael B. Jordan, héros de Fruitvale Station, inspiré d'un fait divers dramatique qui les avait révélés tous les deux. Jeune, costaud, fougueux et avide de se faire un nom, il est très bon dans son duo touchant avec Sylvester Stallone. Qui, lui, se révèle magnifique en ancien champion vieillissant et malade.

    Suite à celui obtenu aux Golden Globes, on parle d’Oscar du second rôle pour la performance du monstre sacré de 69 ans, pleine de justesse, de sensibilité et de subtilité, permettant à Adonis de progresser, tout en trouvant à son contact une nouvelle raison d’exister. Même si Sly devenu mentor devra livrer un nouveau combat, le plus mortel de tous, après avoir raccroché les gants.

    Il y a quelque chose de Million Dollar Baby au masculin dans l'émotion que nous procure cet Héritage de Rocky Balboa. Sans révolutionner le genre, très cinématographique, Ryan Coogler propose pourtant bien davantage qu’un film de boxe. Il s’agit là de passé et de présent, de passage de témoin, de filiation, de transmission. Ce film intense autant qu’intime, en dépit d’une partition chargée façon Hollywood, joue sur la profondeur de la relation et des sentiments entre ces deux personnages. Avec un final bouleversant, qui nous arrache une petite larme. En résumé Creed, boostant la saga, a de quoi nous mettre KO. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 janvier.

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  • Grand écran: "Carol", le coup de foudre interdit dans l'Amérique puritaine des fifties. Brillant

    Carol FL[1].jpgTodd Haynes signe, avec Carol, un superbe mélo lesbien, adapté de The Price of Salt, roman que Patricia Highsmith publia en 1952 sous le pseudonyme de Claire Morgan. Le film ouvre sur une scène montrant deux femmes discutant autour d’un verre dans un bar chic de Big Apple. Un homme vient interrompre leur conversation intime…

    Retour en arrière et on se retrouve à la veille des fêtes de Noël sur la Cinquième Avenue. Cherchant un cadeau pour sa fille, Carol (Cate Blanchett) une riche bourgeoise newyorkaise en manteau de fourrure, rencontre Thérèse (Rooney Mara) une jeune et charmante vendeuse au bonnet rouge, qui emballe les paquets au comptoir jouets d’un grand magasin.

    La paire de gants prétexte…

    En pleine crise d’identité, timide et solitaire bien qu’elle ait un petit ami prêt à bâtir un avenir avec elle, Thérèse est subjuguée par la beauté, la liberté, la classe folle de cette femme plus âgée. Des regards, quelques mots et c’est l’étincelle. Une paire de gants opportunément oubliée servira de prétexte à Thérèse pour revoir Carol, qui a toujours assumé ses relations lesbiennes, brisant les règles de son monde. Piégée dans un mariage convenu, étouffant dans le carcan familial, elle est sur le point de divorcer de Harge, un banquier d’affaires dont elle a eu une petite fille.

    Harge tente de la retenir mais se rend compte qu’il ne peut pas lutter contre l’attirance puissante que les deux femmes éprouvent l’une pour l’autre. Frustré, déterminé à se venger de celle qui détruit son univers, le veule personnage utilisera sa préférence sexuelle, à l’époque considérée comme une maladie mentale, pour obtenir seul la garde de l’enfant.

    Les menaces de Harge effraient Carol qui adore sa fille. Mais se retrouvant seule le soir de Noël et en attendant la dure bataille judiciaire, elle ose emmener Thérèse dans une virée vers l’Ouest. Un road trip au cours duquel elles tombent follement amoureuses. .

    Mise en scène brillante et comédiennes formidables

    Avec la complicité de son chef opérateur Ed Lachman, à ses côtés pour Loin du paradis (2002) évoquant déjà l’homosexualité et le racisme dans l’ambiance oppressante des fifties, Todd Haynes réalise un bijou de mélo à la Douglas Sirk en le modernisant sans excès.  

    Bousculant les normes d’une société corsetée, surfant sur les différences sociales et sexuelles, Carol propose une mise en scène sophistiquée, brillante pour un opus à l’esthétique raffinée, à la reconstitution particulièrement soignée..

    1119979_cannes-2015-todd-haynes-emballe-cannes-avec-carol-web-02172492708[1].jpgIl est en plus servi par une superbe Cate Blanchett dans la lignée des sublimes Lana Turner ou Joan Crawford. On la voit un rien affectée et hautaine au début, signe de son appartenance à la haute société. Mais le vernis craque et elle se laisse aller petit à petit. Le feu sous la glace.

    Face à elle Rooney Mara achève de nous séduire avec son allure à la fois déterminée et délicate rappelant irrésistiblement la fragilité d’une Audrey Hepburn. Sacrée meilleure actrice au dernier Festival de Cannes, la comédienne a dû partager son prix avec Emmanuelle Bercot qu’un jury aveugle a préféré à la divine Cate Blanchett. Aberrant!

    A l’affiche dans ls salles de Suisse romande dès mercredi 13 janvier.

     

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  • Grand écran: "Les Huit Salopards", le western gore de Quentin Tarentino

    jackson_une[1].jpgPris par le blizzard, huit voyageurs vont se retrouver coincés dans un refuge de montagne. Voici brièvement résumé le pitch de ce très long-métrage ressuscitant le 70 mm, signé Quentin Tarentino et pour lequel Ennio Morricone a accepté d’écrire la musique. Il se déroule après la Guerre de Sécession et réunit une brochette d’acteurs fétiches du réalisateur.

    A commencer par Samuel L.Jackson (photo) dans le rôle du Major Marquis Warren, vétéran de l’Union devenu chasseur de primes dans le Wyoming. En chemin il monte à bord d’une diligence, déjà occupée par John Ruth (Kurt Russel), un collègue brutal enchaîné à sa prisonnière Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh), dont la tête mise à prix pour 10’000 dollars lui sert de punching ball. Ainsi que par Chris Mannix (Walton Goggins) se revendiquant comme le futur shérif de Red Rock, destination finale de cet attelage infernal.

    Mais une grosse tempête de neige contraint les quatre individus louches à s’abriter chez Minnie, une auberge de bois qui craque de partout et où un autre quatuor les a précédés. Il est formé d’un vieux général sudiste (Bruce Dern), d’un cow-boy taiseux (Michael Madsen), d’un bourreau (Tim Roth) et d’un drôle de pistolet mexicain (Demian Bichir).

    Une taupe s’étant glissée parmi eux, nos Huit salopards sont ainsi réunis pour un huis-clos façon Agatha Christie... s’il n’était pas aussi sanglant. Les chasseurs de primes soupçonnant en effet la présence d’un traître chargé de libérer la captive, les choses tournent rapidement à une boucherie horrifique. Ce qui n’est pas spécialement étonnant, vu le net penchant de Tarantino pour l’hémoglobine, doublé d’un goût également prononcé pour les bavardages interminables sous couvert de dialogues percutants.

    Cela nous donne finalement un western gore parano sous haute tension extraordinairement verbeux. En dépit du format intéressant, de l'hommage au genre, de la prestation des comédiens et de références à l'Amérique actuelle (racisme, femmes violentées), à déconseiller fortement à ceux qui, en gros, n’aiment pas l’auteur. D’autant que ce n’est pas son meilleur film et qu’il dure plus de trois heures. De quoi accumuler quelques scènes ennuyeuses et d’une complaisante inutilité. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 janvier.   

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