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Sorties de la Semaine - Page 219

  • Grand écran: "Rosalie Blum", un conte social singulier avec des comédiens attachants

    anoemie.jpgEntre son salon de coiffure, sa mère insupportablement envahissante, son cousin ringard qui cherche à le caser et son chat, Vincent Machot mène une vie aussi réglée que terne dans sa petite ville de province.

    Et puis un jour, le hasard de l‘existence met ce fils à maman face à Rosalie Blum, l’épicière du coin. Bizarrement, il croit l’avoir déjà vue, sans se souvenir ni d’où ni de quand, mais il ne peut se défaire de cette curieuse impression qui devient une véritable obsession.

    Comme il tient absolument à en savoir plus, il décide de suivre cette femme solitaire qu’il trouve incroyablement mystérieuse. Une filature au parfum d’aventure qui pimente son quotidien médiocre au point de le changer. .

    Premier long-métrage de Julien Rappeneau, Rosalie Blum est adapté du roman graphique éponyme de Camille Jourdy. L’auteur livre une sorte de conte doux-amer, plus social que féerique, à rebondissements bizarroïdes, peuplé de personnages farfelus, cachant leurs secrets, leurs fêlures, leur tristesse. Dont la jolie Aude, un peu paumée, flanquée de ses deux amies fofolles.

    L'opus évoque avec légèrete et humour la complexité des rapports humains. Même si ce n’est pas toujours réussi, il y a incontestablement de l’idée, de l’originalité dans cette comédie plutôt singulière, qui par ailleurs séduit par son casting,

    Noémie Lvovsky, attachante et surprenante de douceur, donne la réplique à Kyan Khojandi, découvert dans la série BREF de Canal +. Pour son premier grand rôle au cinéma,  il se révèle parfait en garçon maladroit, soumis et timide qui finit par s'émanciper de la tutelle maternelle. A leurs côtés on trouve la craquante Alice Isaaz et Anémone, pour le coup un rien en roue libre en acariâtre castratrice.

    alamy.jpgRetour chez ma mère

    S’il y a du charme dans Rosalie Blum ce n’est en revanche pas le cas pas le cas dans Retour chez ma mère. Stéphanie, quadra divorcée qui a perdu son cabinet d’architecte, est contrainte de rentrer au bercail en attendant de pouvoir remettre du beurre dans les épinards.

    Non seulement la cohabitation avec Jacqueline, veuve depuis peu, n’est pas facile, mais Stéphanie entretient également des relations tendues avec sa sœur et son frère, la jalousie de la première le disputant à l‘égoïsme du second.

    Selon le réalisateur, c’est du vécu. Hélas cela ne sauve pas le film, pêchant par des dialogues d’une rare banalité, ainsi que par un scénario laborieux, vide et erratique. Alors qu’il est en principe centré sur les liens mère-fille, il ne repose en réalité que sur la grande nouvelle que Jacqueline veut annoncer aux siens: son désir de refaire sa vie avec le voisin du dessus. D'où quelques quiproquos plus inutiles et ennuyeux que drôles.

    Reste le duo Josiane Balasko/Alexandra Lamy. Difficile pourtant d’enlever le morceau entre les agaçantes manies maternelles, les parties de scrabble, les histoires d’héritage autour d’une tarte ou la pathétique création d’une boîte mail qui, on le sent, se veut irrésistible…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er juin.

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  • Grand écran: "Black" revisite Roméo et Juliette sur fond d'extrême violence de gangs urbains

    ablack.jpgSur fond de redoutables bandes urbaines, Black, signé d'Adil El Arbi et Bilall Fallah, adapté des livres Black et Back de l’écrivain belge Dirk Bracke, raconte l’histoire d’amour impossible entre deux ados, Mavela et Marwan. Une passion née lors de leur rencontre fortuite dans un commissariat.

    Elle est Africaine et vient de rejoindre le Black Bronx, lui est Marocain et un leader charismatique du gang rival des 1080. Déchirés entre le devoir de loyauté et leur attirance mutuelle, ils décident tout de même de se revoir en dépit du danger à braver les interdits. Autant dire que c’est mal parti.

    Entre West Side Story et Roméo et Juliette pour la trame, Black s’inscrit dans une spirale de violence infernale. Les cinéastes nous offrent une plongée cauchemardesque dans les deux clans qui se haïssent, mais se rejoignent dans leur volonté à inspirer la terreur et à semer la mort. Pour échapper à ces adeptes du crime et au chaos de leur existence, la seule solution pour les amoureux, c’est la fuite. 

    Intensité et radicalité extrêmes

    On les suit ainsi à travers Bruxelles, des fast food aux stations de métro pour les retrouver dans une église abandonnée où ils peuvent s’isoler et vivre dans un semblant de paix. Une parenthèse de courte durée pour les désormais pestiférés.

    Adil El Arbi et Bilall Fallah proposent un film choc, intense, d’une radicalité extrême pour lequel ils ont fait appel à des amateurs. Ils ne nous épargnent rien, entre règlements de comptes sanglants, combats de rue d’une rare brutalité, agressions et viols en réunion. Des scènes provoquant le malaise, frisant le voyeurisme et la complaisance quand elles ne les dépassent pas, même si elles sont là pour rendre compte d’une horrible réalité.

    "Le phénomène existe dans la plupart des grandes villes, mais nous l’avons ancré dans un environnement que nous connaissons", expliquent les deux réalisateurs. "Nous avons rencontré des policiers, des jeunes qui font partie de ces bandes, discuté avec leurs parents… "

    Offrant une sorte de fresque sur un pan de la jeunesse bruxelloise parlant arabe français ou lingala (langue de la République démocratique du Congo), mais surtout pas flamand (c’est hyper ringard), Black a notamment été primé à Toronto et a connu un beau succès en Belgique. 

    Les auteurs font oeuvre de morale

    On peut par ailleurs remarquer que les auteurs font en quelque sorte oeuvre de morale en dépeignant la violence des gangs pour mieux la dénoncer tout en tentant d’expliquer les raisons pour lesquelles les jeunes se retrouvent pris dans un tel univers.

    Il n'en est pas moins sévèrement critiqué par certains, notamment par une sociologue dénonçant "des stéréotypes sociaux, le racisme post-colonial qu’il véhicule, menaçant un lien social déjà fragile". Elle ajoute que "l’opus nous fait reculer de 20 ans dans le domaine des représentations sociales". 

    Pour rappel, des incidents avaient émaillé la première journée d’exploitation en Belgique le 11 novembre dernier. En outre, interdit aux moins de 16 ans, il n’a pas été programmé dans les salles en France. Bien que ne traitant ni des dérives de l’Islam ni de la place des immigrés dans les sociétés occidentales, il a provoqué la polémique et ne devait être visible qu’en e-cinéma.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 mai.

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  • Grand écran: Isabelle Huppert traque son violeur dans "Elle"

    ahuppert.jpgAbsent des écrans depuis The Black Book, en 2006, le réalisateur de Basic Instinct, qui avait mythifié Sharon Stone il y a vingt-quatre ans, revient donc avec Elle, son quinzième long-métrage, porté par une grande Isabelle Huppert.

    Adaptation de Oh, de Philippe Djian, il raconte l’histoire de Michèle, chef d’entreprise de jeux vidéo. Sans états d’âme, autoritaire, elle gère sa vie sentimentale et ses affaires d’une poigne de fer.

    Et puis un jour, elle se fait violer dans sa maison par un mystérieux agresseur cagoulé. Mais pas question de s'effondrer. Chassant le traumatisme, elle refuse résolument de subir. Après avoir commandé des sushis au lieu d’appeler la police, elle décide plus tard de traquer son violeur en retour. Un jeu glauque et dangereux va alors s’installer entre eux.

    De victime à prédatrice

    Pour incarner Michèle, une héroïne dont il aime la force et la personnalité complexe, Paul Verhoeven ne pouvait pas mieux choisir qu’Isabelle Huppert. Comme d’habitude elle est parfaite en bourgeoise mère d’un jeune home immature soumis à sa petite amie, divorcée d’un auteur raté, fille d’un assassin et d’une nymphomane à gigolo. Inébranlable, glaçante, vénéneuse, Michèle prend le contrôle, passant d’objet à sujet, de victime à prédatrice.

    Pour incarner Michèle, une héroïne dont il aime la force et la personnalité complexe, Paul Verhoeven ne pouvait pas mieux choisir qu’Isabelle Huppert. Comme d’habitude elle est parfaite en bourgeoise mère d’un jeune homme immature soumis à sa petite amie, divorcée d’un auteur raté, fille d’un assassin et d’une nymphomann

    Travaillant pour la première fois en France, le cinéaste a réuni un casting entièrement hexagonal. Autour de la grande Isabelle, on trouve Laurent Lafitte, Anne Consigny, Charles Berling. Sans oublier Virginie Efira dans un petit rôle, mais bluffante de crédibilité en grenouille de bénitier pas très catholique, se dissimulant derrière un sourire de façade.

    Un thriller noir peuplé de pervers névrosés

    Provocant, sulfureux, transgressif, attiré par la violence, l’amoralité et l’ambiguïté, Paul Verhoeven nous plonge dans une réalité dingue, malsaine, tordue, avec ce thriller noir, féroce, audacieux, où règnent sado-masochisme, vengeance et paranoïa de personnages pervers et névrosés.

    En compétition à Cannes, le réalisateur qui avait reçu une belle ovation de la presse et du public, n'a pas réussi à convaincre le jury. A l'image de beaucoup d'autres concurrents qui, comme lui auraient pu se retrouver au palmarès. De son côté Isabelle Huppert n'a pas eu l'occasion de remporter un troisième prix d'interprétation, écartée, comme quelques célèbres consoeurs, au profit de la Philippine Jaclyn Jose, héroine du film de Brillante Mendoza.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 mai.

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