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Sorties de la Semaine - Page 218

  • Grand écran: "The Neon Demon" mise sur Elle Fanning pour combler le vide..

    aellefan.jpgAdolescente de 16 ans, la blondissime et timide Jesse a quitté sa province pour Los Angeles, où elle rêve d’une carrière de mannequin. L’ascension fulgurante de cette Lolita, véritable ange de pureté, mais moins vulnérable qu’elle en a l’air, provoque la jalousie et l’envie des tops refaits de partout, qui ne reculeront devant rien pour tenter de lui ressembler.

    Nicolas Winding Refn, qui avait décroché le prix de la mise en scène à Cannes en 2011 avec Drive opère une plongée au cœur de la mode californienne avec The Neon Demon. En compétition sur la Croisette en mai dernier, copieusement hué et moyennement applaudi, il n’a pas réussi à séduire le jury.

    L’opus se veut à la fois spectaculaire, satirique et critique d‘un univers glamour, aseptisé, froid et féroce, le réalisateur danois multipliant par ailleurs les performances visuelles dans une mise en scène esthétisante, stylisée et sophistiquée. 

    Du coup on se croirait dans un grand spot publicitaire, et le viide de l’objet finit malheureusement par le disputer à sa beauté. Car si ce pseudo thriller d’horreur utilisant les codes du genre se révèle plutôt convaincant en exerçant une petite fascination pendant une grosse heure, il sombre aux deux tiers dans une complaisance répugnante, avant de virer au gore grotesquement chic dans sa dernière partie.

    Reste l’étrange, troublante, talentueuse et adorable Elle Fanning dans le rôle de Jesse. Elle porte le film et lui donne, si l’on peut dire en l’occurrence, un peu de chair avant de connaître un destin tragique. Et ce ne sont pas ses rivales cannibales Ruby, Gigi et Sarah qui prétendront le contraire…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin. 
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  • Grand écran: "L'Etat contre Fritz Bauer", l'homme qui traquait les nazis

    afritzbau.jpgL’Etat contre Fritz Bauer retrace l’histoire vraie d'un procureur juif allemand qui a poursuivi les criminels nazis et favorisé la capture d’Adolf Eichmann. En 1957, Fritz Bauer apprend que ce dernier se cache à Buenos Aires. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que le soutenir. Et pour cause. Même après la chute du troisième Reich, les hautes sphères du pouvoir et de l’économie sont encore gangrenées par la présence d’anciens fonctionnaires nazis.

    Soutenu dans sa difficile enquête par son fidèle lieutenant Karl Angermann, Fritz Bauer décide malgré tout de continuer son combat en faisant appel au Mossad, lui transmettant des renseignements dès 1957. Un acte qui aurait pu lui valoir la prison, mais qui a permis, en 1960, aux services secrets israéliens d’arrêter Eichmann, qui se faisait alors appeler Riccardo Klement.

    Le réalisateur, scénariste et producteur allemand Lars Kraume, 46 ans, revient sur la période captivante de la vie de ce quinquagénaire, héros de l’ombre formidablement interprété par Burghart Klaussner (photo), en évoquant parallèlement une homosexualité supposée qu’il n’a jamais vécue ouvertement. Une préférence partagée par son assistant qui, fréquentant des bars interlopes, sera victime de chantage. Il ne faut pas oublier la répression de la prostitution homosexuelle en Allemagne dans les années 50 et 60, alors que la législation nazie à l’encontre des gays n’a pas été abolie.

    Hommage à un être exceptionnel

    En se penchant sur cette chasse au nazi particulière, L’Etat contre Fritz Bauer rend surtout hommage à un être exceptionnel en quête de rédemption, animé d’un fort esprit de justice, obstinément décidé à lutter contre l’oubli quelles qu’en soient les conséquences. L’homme, qui se savait haï et en danger «dès que je sors du palais de justice je me retrouve en territoire ennemi» disait-il), a été retrouvé mort dans sa baignoire le 1er juillet 1968. Les circonstances de ce décès subit, jamais remises en question par la police ou le gouvernement sont encore controversées.

    Emouvant, humaniste, expliquant bien les événements, ne cachant aucune vérité, le film traite d’une page d’histoire que personne ne devrait ignorer. Le réalisateur privilégie une mise en scène classique dans cette traque en forme de dossier à l’ancienne, qui réussit à vous scotcher au fauteuil en dépit de son manque d’action. Le public ne s’y est pas trompé en lui décernant son prix lors du dernier Festival de Locarno. 

    A noter que ce film sort deux ans après Le labyrinthe du silence, où apparaissait déjà la figure de Fritz Bauer, à l’origine du premier procès contre des criminels nazis dans un pays qui ne voulait pas revenir sur la noirceur de son passé. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

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  • Grand écran: "Maggie's Plan" revisite le triangle amoureux. Fantasque mais sans surprise

    amaggieplan.jpgIl ne suffit pas de parler de problèmes existentiels et de cultiver de petites névroses pour faire du Woody Allen. C’est pourtant ce que beaucoup pensent de la comédie de Rebecca Miller Maggie’s Plan (Maggie a un plan) avec Greta Gerwig, carrément qualifiée de pendant féminin du maestro.

    D’autres n’hésitent pas à tirer un parallèle avec Eric Rohmer pour cette comédie sentimentale fantasque où la réalisatrice revisite le triangle amoureux. Composé tout d'abord de Maggie. La trentaine, sérieuse dans son travail, mais immature dans sa vie privée, cette célibataire newyorkaise est décidée à faire un bébé toute seule. Enfin avec l'aide d'un donneur de sperme très versé dans la culture du cornichon.

    Elle renonce toutefois à son projet en rencontrant John (Ethan Hawke), dont elle tombe raide dingue. Professeur d’anthologie doublé d’un écrivain n’arrivant pas à mettre un terme à son roman, John est marié avec l'extravagante Georgette (Julianne Moore) qui, universitaire manipulatrice, ne pense qu’à sa carrière. Il la quitte pour Maggie, ils font un enfant, mais après quelques années, l’amour prend sa vitesse de croisière et Maggie a envie de se débarrasser de John. Elle concocte  un plan pour qu'il retombe dans les bras de Georgette. Pas franchement sorti de la cervelle d'Einstein, le plan...

    Bref. Le tout est assorti d’interrogations sur le sens de la vie, sur la passion qui s’éteint, avec dialogues intellos entre bobos à la clé. Du déjà vu, en moins passionnant. Certes, il y a une liberté ton très mode, un style, du rythme, un certain humour, les comédiens s'amusent et le trio formé par Greta Gerwig, Ethan Hawke et Julianne Moore séduit. Mais Rebecca Miiller ne sort pas vraiment des clous et le plaisir ne dure pas. Au bout d’une heure le scénario commence à patiner, tandis que les protagonistes semblent se moquer de ce qui leur arrive. Du coup, c‘est logique, le spectateur aussi.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er juin.

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