Grand écran: "The Neon Demon" mise sur Elle Fanning pour combler le vide.. (07/06/2016)
Adolescente de 16 ans, la blondissime et timide Jesse a quitté sa province pour Los Angeles, où elle rêve d’une carrière de mannequin. L’ascension fulgurante de cette Lolita, véritable ange de pureté, mais moins vulnérable qu’elle en a l’air, provoque la jalousie et l’envie des tops refaits de partout, qui ne reculeront devant rien pour tenter de lui ressembler.
Nicolas Winding Refn, qui avait décroché le prix de la mise en scène à Cannes en 2011 avec Drive opère une plongée au cœur de la mode californienne avec The Neon Demon. En compétition sur la Croisette en mai dernier, copieusement hué et moyennement applaudi, il n’a pas réussi à séduire le jury.
L’opus se veut à la fois spectaculaire, satirique et critique d‘un univers glamour, aseptisé, froid et féroce, le réalisateur danois multipliant par ailleurs les performances visuelles dans une mise en scène esthétisante, stylisée et sophistiquée.
Du coup on se croirait dans un grand spot publicitaire, et le viide de l’objet finit malheureusement par le disputer à sa beauté. Car si ce pseudo thriller d’horreur utilisant les codes du genre se révèle plutôt convaincant en exerçant une petite fascination pendant une grosse heure, il sombre aux deux tiers dans une complaisance répugnante, avant de virer au gore grotesquement chic dans sa dernière partie.
Reste l’étrange, troublante, talentueuse et adorable Elle Fanning dans le rôle de Jesse. Elle porte le film et lui donne, si l’on peut dire en l’occurrence, un peu de chair avant de connaître un destin tragique. Et ce ne sont pas ses rivales cannibales Ruby, Gigi et Sarah qui prétendront le contraire…
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.
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