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Sorties de la Semaine - Page 217

  • Grand écran: le beau Raphael Personnaz joue l'ermite "Dans les forèts de Sibérie"

    aperson.jpgPendant qu’il est encore temps, Teddy, un citadin français chef de projet multimedia, décide de s’offrir une pause dans sa vie frénétique. Il apprend trois mots de russe, part pour la Sibérie et s’achète une cabane au  bord du lac Baïkal où il vit en ermite, totalement coupé, pire déconnecté du monde.

    Au cours de la première partie de Dans les forêts de Sibérie, on le voit retrouver des petits plaisirs presque enfantins. Mais Il doit aussi affronter un ours (prétexte à une scène cocasse) et braver les intempéries. Une nuit, perdu dans le blizzard,  il est miraculeusement sauvé par Aleksai, un criminel russe en cavale, qui se cache dans la région depuis des années. Une amitié naît alors dans la seconde moitié du film, entre ces deux personnages que tout oppose.  

    La rencontre ne figure pas dans le livre éponyme de Sylvain Tesson, dont est tiré le film de Safi Nebbou, où l'aventurier raconte ses longs mois de solitude à moins 20 degrés dans un lieu aussi splendide que sauvage. Cette idée du metteur en scène d’ajouter un humain dans le décor a été approuvée par Tesson pour ne pas risquer d’ennuyer le spectateur avec l'unique quotidien d’un type seul dans une cabane. C’est à moitié réussi, bien que certains n’hésitent pas à crier à la perfection sidérante de cette œuvre contemplative et organique…

    Pour ce retour volontaire de l’homme à la nature, son envie d’ailleurs, son rêve de liberté, le réalisateur a choisi le craquant Raphaël Personnaz (photo). Il  livre certes une prestation correcte. Mais il est un peu trop joli, touchant, maladroit, sinon fragile, pour véritablement nous convaincre qu’il peut survivre dans cet environnement hostile, où chaque instant est une bataille. Même si l’auteur veut nous montrer que dans le fond, l’homme parvient à développer une étonnante capacité d’adaptation. 

    De ce film en forme de déclaration d’amour à la nature et, partant, critique de notre société si pressée, on retient surtout des images sublimes, un éloge du silence et de la solitude. le tout exalté par la musique d’Ibrahim Maalouf. Mais d’ici à aller se geler les fesses dans cette immensité glacée…

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 juin.

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  • Grand écran: "A Bigger Splash", désir et vengeance dans un pâle remake de "La piscine"

    asplash.jpgUn lieu paradisiaque, une maison sublime dans les fleurs et la verdure, un grand bassin bleu. Le rêve pour la rock star Marianne Lane, interdite de parole à la suite d’une extinction de voix et qui est venue, avec son amoureux Paul, se reposer les cordes vocales dans l’île de Pantelleria, au sud de la Sicile

    Mais finies l’harmonie, la tranquillité et la langueur de l’été, quand débarquent à l’improviste son exubérant producteur Harry et sa fille Pénélope. Une visite qui s’annonce comme une vague menace. Autrefois son amant, Harry veut reconquérir Marianne, qu’il avait imprudemment poussée dans les bras de Paul.

    A Bigger Splash, signé de l’Italien Luca Guadagnino, est un remake de La piscine de Jacques Deray. Cette perle mettait alors en scène le couple aussi mythique que magnétique Alain Delon/ Romy Schneider, dérangé par le très charismatique Maurice Ronet, accompagné de la gracile et nonchalante Jane Birkin. Pour son adaptation actualisée, le cinéaste a fait appel à Tilda Swinton, Matthias Schoenaerts, Ralph Fiennes et Dakota Johnson. Un choix honorable (photo).

    Cherchant trop l’effet dans une mise en scène désincarnée, le réalisateur tente, sans y parvenir, le mélange de tension érotique et de suspense psychologique autour de la piscine. A l’image de Jacques Deray, il veut ainsi impliquer dans un jeu de désir, de jalousie et de vengeance, la star de la musique quasi muette, son transparent nouvel amant gigolo sur les bords, son ex envahissant, outrancier, cabotin, frénétique jusqu’à l’hystérie et sa progéniture ravissante, mais un peu là où on la pose.

    Luca Guadagnino, à qui on reconnaît un style, assume certes le côté kitsch et frivole de son œuvre. Mais en dépit de la fidélité dans le déroulement de l’action, force est de constater que la copie n’est pas à la hauteur de l’original, huis-clos plus sensuel, trouble et ambigu.

    Reste la beauté de Pantelleria, que le cinéaste nous fait un peu visiter en promenant ses comédiens. Et pour le coup l’île des stars, parmi lesquelles Carole Bouquet, qui y produit son propre vin, n’a rien à envier à Saint-Tropez.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 juin.

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  • Grand écran: "Folles de joie", un road movie jouissif et farfelu avec Valeria Bruni Tedeschi

    abruni.jpgTout sépare Bèatrice et Donatella, leur âge, leur caractère, leur condition sociale, leurs problèmes. Mais, pensionnaires de la villa Biondi, plus prosaïquement un asile de fous, ces deux femmes au destin brisé se rapprochent. Et, un après-midi, décident de s’enfuir pour trouver un peu de bonheur en-dehors d’une institution qui les infantilise et les maintient à l’écart du monde des gens dits sains.

    Portant parallèlement un regard ironique et critique sur la psychiatrie rappelant de loin Vol au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman, l’Italien Paolo Virzi nous emmène ainsi dans Folles de joie (La pazza gioia), un road-movie en forme d’échappée belle thérapeutique en Toscane. Avec deux personnages en quête de liberté, d’affranchissement des conventions. On peut aussi y voir, notamment dans une scène de voiture rouge décapotable des années 60 qui fait l'affiche, un clin d’œil assumé à Thelma et Louise de Ridley Scott.

    Mais l’aventure de Béatrice et Donatella est plus joyeuse, plus farfelue, plus baroque, plus amusante.  Et cela par la grâce de la radieuse et irrésistible Valeria Bruni Tedeschi. De chaque plan, elle est formidable en Béatrice, grande bourgeoise mûre déchue, qui a conduit sa riche famille à la ruine en misant sur le mauvais type. Mais l’intarissable sans tabou ni complexe, se persuade qu’elle peut toujours mener sa confortable vie d’avant. 

    Mythomane, nymphomane, exaltée, extravertie, excessivement volubile, elle donne la réplique à Micaela Ramazzotti (Donatella), cherchant à révéler à elle-même cette adolescente attardée apathique,,tatouée, introvertie, fragile. Méfiante, sauvage et rebelle, elle souffre terriblement de s’être fait retirer la garde de son fils.

    Le tandem est aussi mal assorti qu’attachant. C’est ce qui séduit surtout dans cette folle équipée pleine de charme, d’émotion, d'énergie, de couleurs et de situations cocasses. Une jolie réussite.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

     

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