Grand écran: le beau Raphael Personnaz joue l'ermite "Dans les forèts de Sibérie" (14/06/2016)

aperson.jpgPendant qu’il est encore temps, Teddy, un citadin français chef de projet multimedia, décide de s’offrir une pause dans sa vie frénétique. Il apprend trois mots de russe, part pour la Sibérie et s’achète une cabane au  bord du lac Baïkal où il vit en ermite, totalement coupé, pire déconnecté du monde.

Au cours de la première partie de Dans les forêts de Sibérie, on le voit retrouver des petits plaisirs presque enfantins. Mais Il doit aussi affronter un ours (prétexte à une scène cocasse) et braver les intempéries. Une nuit, perdu dans le blizzard,  il est miraculeusement sauvé par Aleksai, un criminel russe en cavale, qui se cache dans la région depuis des années. Une amitié naît alors dans la seconde moitié du film, entre ces deux personnages que tout oppose.  

La rencontre ne figure pas dans le livre éponyme de Sylvain Tesson, dont est tiré le film de Safi Nebbou, où l'aventurier raconte ses longs mois de solitude à moins 20 degrés dans un lieu aussi splendide que sauvage. Cette idée du metteur en scène d’ajouter un humain dans le décor a été approuvée par Tesson pour ne pas risquer d’ennuyer le spectateur avec l'unique quotidien d’un type seul dans une cabane. C’est à moitié réussi, bien que certains n’hésitent pas à crier à la perfection sidérante de cette œuvre contemplative et organique…

Pour ce retour volontaire de l’homme à la nature, son envie d’ailleurs, son rêve de liberté, le réalisateur a choisi le craquant Raphaël Personnaz (photo). Il  livre certes une prestation correcte. Mais il est un peu trop joli, touchant, maladroit, sinon fragile, pour véritablement nous convaincre qu’il peut survivre dans cet environnement hostile, où chaque instant est une bataille. Même si l’auteur veut nous montrer que dans le fond, l’homme parvient à développer une étonnante capacité d’adaptation. 

De ce film en forme de déclaration d’amour à la nature et, partant, critique de notre société si pressée, on retient surtout des images sublimes, un éloge du silence et de la solitude. le tout exalté par la musique d’Ibrahim Maalouf. Mais d’ici à aller se geler les fesses dans cette immensité glacée…

 A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 juin.

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