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Sorties de la Semaine - Page 213

  • Grand écran: Diane chasseresse dans "Moka", Emmanuelle Devos traque Nathalle Baye

    aemadevos.jpgPour son deuxième thriller après Complices, Frédéric Mermoud met face à face Emmanuelle Devos et Nathalie Baye, réunies pour la première fois à l'écran. Emmanuelle joue Diane Kramer, une mère qui s’échappe d’une clinique lausannoise pour se rendre à Evian, munie de quelques affaires et d'un pistolet qu’un petit trafiquant lui a procuré.

    Car suite à un drame qui a bousillé sa vie, Diane, qui a fait appel à un détective privé, rumine sa vengeance. Obsédée, folle de douleur, elle veut absolument retrouver le conducteur ou plutôt la conductrice d’une Mercédès couleur moka, qui a pris la fuite après avoir renversé et tué son fils. 

    Trouvant que la police piétine, elle a décidé de mener sa propre enquête. Et va alors rencontrer, espionner et traquer Marlène (Nathalie Baye), patronne d'une parfumerie-salon de beauté, la soupçonnant d’avoir une responsabilité dans ce tragique accident. Mais les choses, on s'en doute, se révèlent plus sinueuses et compliquées qu’il n’y paraît...

    Librement adapté d’un roman de Tatiana de Rosnay, Moka est un drame banalement traité, avec de belles images entre lac et montagnes. Côté comédiens, vêtue d'une parka verte, indépendante, énergique, et quelque peu exaltée, Emmanuelle Devos qui est de tous les plans, se montre convaincante en ...Diane chasseresse. 

    Davantage que Nathalie Baye, quelconque en dame blondissime manucurée. Difficile de voir la créature attachante et mystérieuse imaginée par l'auteur, dans la compagne empruntée d'un homme de treize ans son cadet, maman par ailleurs d’une adolescente un rien trouble et rebelle, rêvant de monter à Paris.

    Moka n’en a pas moins trouvé des admirateurs. Lors du récent Festival de Locarno, il a décroché le Variety Piazza Grande Award, décerné par un jury de critiques du célèbre magazine américain.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 août.

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  • Grand écran: "Sieranevada", un huis-clos roumain racontant la famille et le monde

    apuiu.jpgNous sommes à Bucarest, un samedi, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et un an après la mort du père de Lary, issu de la moyenne bourgeoisie. Brillant neurologiste de 40 ans de retour de Paris, il doit se rendre avec sa femme chez sa mère où, selon une vieille tradition, la famille se réunit pour une veillée et un repas en l’honneur du défunt.

    Suite à l’office du prêtre orthodoxe et aux chants religieux, enfants et proches se retrouvent ensemble pour se mettre à table. Au propre et au figuré, car les choses dégénèrent rapidement. Les discussions font place aux disputes, règlements de compte et autres conflits de générations.

    Le tout sur fond de passé communiste qui traverse l’œuvre du réalisateur Cristi Puiu, comme il continue d’alimenter la plupart des films roumains. Mais si certains regrettent le régime de Ceaucescu, d’autres sont obnubilés par les théories du complot et se lancent dans un débat passionné sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Tout cela retarde le moment du dîner, allongeant d’autant la durée du film, qui s’étale du coup sur près de trois heures

    Sieranevada est signé Cristi Puiu, à qui l’on doit La mort de Dante Larazarescu et Aurora. Chaque fois sélectionné à Cannes dans Un certain regard, il se retrouvait en mai dernier pour la première fois en compétition, en compagne de son compatriote Christian Mungiu, Palme d’or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, et qui proposait, lui, Baccalauréat. Tous deux forment la nouvelle vague du cinéma de leur pays.

    Inspiré de sa propre expérience

    Pour le réalisateur qui s’inspire de sa propre expérience de deuil, Sieranevada est prétexte à explorer les tensions, les passions, les rancoeurs, les névroses, les non-dits qui existent au sein d’une famille et la place que chacun y occupe, mais sert également à évoquer le monde avec ses enjeux socio-politiques. Et tout cela dans un espace fermé.

    En effet, outre le début où Lary et sa femme s’engueulent dans une voiture pour une banale histoire de courses, ce drame mâtiné de cynisme, surfant parfois sur le burlesque, se déroule exclusivement dans un petit appartement. Cela place Cristi Puiu face à une redoutable gestion de ce huis-clos exigu, des mouvements et des déplacements de ses personnages.

    Ce qu’il exécute de façon magistrale. Toutefois, en dépit de sa mise en scène virtuose, Sieranevada aurait gagné à être plus court. Car les 173 minutes, on les sent quand même bien passer…

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 août.

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  • Grand écran: "la couleur de la victoire" ou l'irrésistible ascension de Jesse Owens

    aowens.jpgAlors que s’ouvrent le 5 août prochain à Rio les 31 Jeux Olympiques, "La couleur de la victoire", signé Stephen Hopkins retrace l’extraordinaire histoire de Jesse Owens, quadruple médaillé d’or à Berlin en 1936.

    Né le 12 septembre 1913 en Alabama, le sprinter noir sort du ghetto de Cleveland dans l’Ohio, où il a passé son enfance. Luttant au quotidien dans un pays en pleine ségrégation raciale, il est repéré lors des championnats universitaires pour son exceptionnel talent, tandis qu’approche l’été 1936.

    Déterminé, il se prépare pour les Jeux, mais les Etats-Unis hésitent à rallier la grand-messe organisée par l’Allemagne nazie et qui doit servir de vitrine à Hitler. Très réticent à l’idée de participer à la consécration du régime, le président de l’Union des athlètes amateurs, Jeremiah Mahoney, s’oppose vivement au grand industriel, l’ambigu Avery Brundage.

    Au bout du compte, l’Amérique décide d’en être et Jesse Owens s’embarque dans l’aventure. Une sélection en forme d’apothéose pour le jeune Afro-américain qui raflera les médailles d’or du 100 et 200 mètres, du relais 4 x 100, ainsi que celle du saut en longueur.. Une qualification acquise dans ce dernier domaine grâce à l’aide de Carl "Luz" Long, Bien que champion du Führer, Long n’hésite pas à s'en distancer. 

    Ce gigantesque pied de nez à deux systèmes à l’époque aussi racistes l’un que l’autre fut l’un des plus hauts faits de l’olympisme, égalé en 1984 dans les mêmes disciplines par un autre athlète noir, Carl Lewis. L’histoire veut que le chancelier furieux ait refusé de féliciter Owens. De son côté le président Franklin D. Roosevelt a dédaigné rencontrer à la Maison-Blanche l’emblématique héros de l’Amérique ségrégationniste des années trente...

    Entre réserves et fascination

    En dépit d’une reconstitution soignée, le film de Stephen Hopkins n’est pas toujours à la hauteur de l’irrésistible ascension de l'athlète. On reprochera à l’auteur une mise en scène scolaire sinon lourdingue et manquant d’ampleur, des séquences mièvres entre Owens et sa femme, une certaine absence de point de vue, des thématiques peu approfondies, alliant le racisme, le nazisme, la politique et le sport.

    Ces réserves n’empêchent toutefois pas l’opus, misant surtout sur l’épopée humano-sportivo-romanesque de se révéler efficace, et même aussi passionnant qu’émouvant dès que Jesse Owens pose le pied dans la capitale du Reich. On a des frissons en le voyant pénétrer dans l’immense stade olympique, avant de vibrer aux fantastiques exploits d’un athlète particulièrement attachant.

    Outre la fascination des épreuves, s’ajoutent des moments intéressants comme l'accueil d'Owens par Berlin et les autres concurrents américains, racisme oblige, les tiraillements à propos de son entraîneur Larry Snyder indésirable dans le staff américain, les démêlés, avec Goebbels, de la réalisatrice allemande Leni Riefenstahl, égérie de la propagande nazie. Son célèbre documentaire "Les Dieux du stade" sur les JO de Berlin en est l’un des piliers.

    L’interprétation est inégale dans cette production canado-allemande. Bien que trop beau gosse, Stephan James se montre parfaitement crédible en Jesse Owens, tout comme Jason Sudeikis, pourtant abonné au registre comique, en Larry Snyder, ou encore William Hurt, en Jeremiah Mahoney, prônant le boycott de la manifestation. 

    On n’en dira pas autant de Jeremy Irons en Avery Brundage, De son côté Carice Van Houten ne convainc pas vraiment en campant une Leni Riefenstahl trop édulcorée et on oubliera carrément Barnaby Metschurat, bien mal inspiré dans le rôle d’un Goebbels d’une rare insignifiance.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 juillet.

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