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Sorties de la Semaine - Page 213

  • Grand écran: "A Bigger Splash", désir et vengeance dans un pâle remake de "La piscine"

    asplash.jpgUn lieu paradisiaque, une maison sublime dans les fleurs et la verdure, un grand bassin bleu. Le rêve pour la rock star Marianne Lane, interdite de parole à la suite d’une extinction de voix et qui est venue, avec son amoureux Paul, se reposer les cordes vocales dans l’île de Pantelleria, au sud de la Sicile

    Mais finies l’harmonie, la tranquillité et la langueur de l’été, quand débarquent à l’improviste son exubérant producteur Harry et sa fille Pénélope. Une visite qui s’annonce comme une vague menace. Autrefois son amant, Harry veut reconquérir Marianne, qu’il avait imprudemment poussée dans les bras de Paul.

    A Bigger Splash, signé de l’Italien Luca Guadagnino, est un remake de La piscine de Jacques Deray. Cette perle mettait alors en scène le couple aussi mythique que magnétique Alain Delon/ Romy Schneider, dérangé par le très charismatique Maurice Ronet, accompagné de la gracile et nonchalante Jane Birkin. Pour son adaptation actualisée, le cinéaste a fait appel à Tilda Swinton, Matthias Schoenaerts, Ralph Fiennes et Dakota Johnson. Un choix honorable (photo).

    Cherchant trop l’effet dans une mise en scène désincarnée, le réalisateur tente, sans y parvenir, le mélange de tension érotique et de suspense psychologique autour de la piscine. A l’image de Jacques Deray, il veut ainsi impliquer dans un jeu de désir, de jalousie et de vengeance, la star de la musique quasi muette, son transparent nouvel amant gigolo sur les bords, son ex envahissant, outrancier, cabotin, frénétique jusqu’à l’hystérie et sa progéniture ravissante, mais un peu là où on la pose.

    Luca Guadagnino, à qui on reconnaît un style, assume certes le côté kitsch et frivole de son œuvre. Mais en dépit de la fidélité dans le déroulement de l’action, force est de constater que la copie n’est pas à la hauteur de l’original, huis-clos plus sensuel, trouble et ambigu.

    Reste la beauté de Pantelleria, que le cinéaste nous fait un peu visiter en promenant ses comédiens. Et pour le coup l’île des stars, parmi lesquelles Carole Bouquet, qui y produit son propre vin, n’a rien à envier à Saint-Tropez.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 15 juin.

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  • Grand écran: "Folles de joie", un road movie jouissif et farfelu avec Valeria Bruni Tedeschi

    abruni.jpgTout sépare Bèatrice et Donatella, leur âge, leur caractère, leur condition sociale, leurs problèmes. Mais, pensionnaires de la villa Biondi, plus prosaïquement un asile de fous, ces deux femmes au destin brisé se rapprochent. Et, un après-midi, décident de s’enfuir pour trouver un peu de bonheur en-dehors d’une institution qui les infantilise et les maintient à l’écart du monde des gens dits sains.

    Portant parallèlement un regard ironique et critique sur la psychiatrie rappelant de loin Vol au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman, l’Italien Paolo Virzi nous emmène ainsi dans Folles de joie (La pazza gioia), un road-movie en forme d’échappée belle thérapeutique en Toscane. Avec deux personnages en quête de liberté, d’affranchissement des conventions. On peut aussi y voir, notamment dans une scène de voiture rouge décapotable des années 60 qui fait l'affiche, un clin d’œil assumé à Thelma et Louise de Ridley Scott.

    Mais l’aventure de Béatrice et Donatella est plus joyeuse, plus farfelue, plus baroque, plus amusante.  Et cela par la grâce de la radieuse et irrésistible Valeria Bruni Tedeschi. De chaque plan, elle est formidable en Béatrice, grande bourgeoise mûre déchue, qui a conduit sa riche famille à la ruine en misant sur le mauvais type. Mais l’intarissable sans tabou ni complexe, se persuade qu’elle peut toujours mener sa confortable vie d’avant. 

    Mythomane, nymphomane, exaltée, extravertie, excessivement volubile, elle donne la réplique à Micaela Ramazzotti (Donatella), cherchant à révéler à elle-même cette adolescente attardée apathique,,tatouée, introvertie, fragile. Méfiante, sauvage et rebelle, elle souffre terriblement de s’être fait retirer la garde de son fils.

    Le tandem est aussi mal assorti qu’attachant. C’est ce qui séduit surtout dans cette folle équipée pleine de charme, d’émotion, d'énergie, de couleurs et de situations cocasses. Une jolie réussite.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

     

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  • Grand écran: "The Neon Demon" mise sur Elle Fanning pour combler le vide..

    aellefan.jpgAdolescente de 16 ans, la blondissime et timide Jesse a quitté sa province pour Los Angeles, où elle rêve d’une carrière de mannequin. L’ascension fulgurante de cette Lolita, véritable ange de pureté, mais moins vulnérable qu’elle en a l’air, provoque la jalousie et l’envie des tops refaits de partout, qui ne reculeront devant rien pour tenter de lui ressembler.

    Nicolas Winding Refn, qui avait décroché le prix de la mise en scène à Cannes en 2011 avec Drive opère une plongée au cœur de la mode californienne avec The Neon Demon. En compétition sur la Croisette en mai dernier, copieusement hué et moyennement applaudi, il n’a pas réussi à séduire le jury.

    L’opus se veut à la fois spectaculaire, satirique et critique d‘un univers glamour, aseptisé, froid et féroce, le réalisateur danois multipliant par ailleurs les performances visuelles dans une mise en scène esthétisante, stylisée et sophistiquée. 

    Du coup on se croirait dans un grand spot publicitaire, et le viide de l’objet finit malheureusement par le disputer à sa beauté. Car si ce pseudo thriller d’horreur utilisant les codes du genre se révèle plutôt convaincant en exerçant une petite fascination pendant une grosse heure, il sombre aux deux tiers dans une complaisance répugnante, avant de virer au gore grotesquement chic dans sa dernière partie.

    Reste l’étrange, troublante, talentueuse et adorable Elle Fanning dans le rôle de Jesse. Elle porte le film et lui donne, si l’on peut dire en l’occurrence, un peu de chair avant de connaître un destin tragique. Et ce ne sont pas ses rivales cannibales Ruby, Gigi et Sarah qui prétendront le contraire…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin. 
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