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Sorties de la Semaine - Page 213

  • Grand écran: "Truman", retrouvailles entre rires et larmes de deux amis d'enfance

    darin.jpgUn océan, l’Atlantique, sépare aujourd’hui de grands amis d’enfance. Julian fait une carrière d’acteur à Madrid, tandis que Tomas enseigne les mathématiques dans une université canadienne. Et puis, après des années à vivre chacun leur vie sur deux continents, Tomas frappe à la porte de Julian. Drôle de hasard. A première vue seulement, car il a appris que son pote n’était pas au mieux. Et c’est un euphémisme.

    Leurs retrouvailles sont donc synonymes d’adieu définitif. Mais cela ne les empêche pas de passer, entre rires et larmes contenues, quatre jours intenses et hors norme. En compagnie de Truman, le chien de Julian, ils se lancent dans une dernière aventure en se rappelant des souvenirs communs, Evitant de sombrer dans un mélo de pacotille en mêlant subtilement humour et légèreté à la tristesse, au chagrin et à l’émotion du moment, le réalisateur catalan Cesc Gay fait de Truman un véritable hymne à l’amitié et à l’amour, émaillé de scènes comiques.

    Ce film fort, évoquant la paternité et le travail, mais surtout le courage nécessaire pour accepter la mort comme faisant partie de l’existence, doit évidemment aussi sa réussite à la performance des comédiens. Particulièrement celle des deux principaux. Ricardo Darin et Javier Camara (photo). Sobres et justes, le premier las de lutter contre la maladie et décidé à mettre ses affaires en ordre, le second un peu paumé face à l’inéluctable, ils se montrent très convaincants.

    Simple, délicat, pudique, Truman avait cartonné lors de la soirée des Goyas, l’équivalent des Césars dans le cinéma espagnol. Il était reparti avec les cinq statuettes les plus importantes, film, réalisateur, scénario, acteur principal et acteur dans un second rôle.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 6 avril.

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  • Grand écran: "Good Luck Algeria", un Algérien à ski de fond aux Jeux Olympiques!

    algeria.jpgC’est une de ces histoires vraies, une aventure hors norme comme en génère le sport. On se rappelle Rasta Rocket, comédie culte retraçant en 1994 la folle équipée des bobeurs jamaïcains aux JO de Calgary, en 1988.

    Très récemment le documentaire Nice People racontait celle de migrants somaliens en Suède, qu’un idéaliste entraîne pour une participation à la Coupe du monde de hockey sur glace 2014 à Irkutsk.

    Là il s’agit de ski de fond. Sam et Stéphane, deux amis d’enfance vivant en Savoie réussissent bien dans la fabrication de spatules haut de gamme, jusqu’au jour où leur entreprise est menacée. Pour la sauver, ils imaginent un défi fou: qualifier Sam aux Jeux d’hiver où il représentera l’Algérie, le pays de son père.

    Good Luck Algeria s'inspire du parcours semé d’embûches du frère du réalisateur Farid Bentoumi, Noureddine Maurice Bentoumi, qui a réussi au bout de deux ans à s'aligner à Turin en 2006 sous le drapeau algérien. Au-delà de l’exploit sportif, du vécu folklorique ou non, de ce combat de David contre Goliath à divers niveaux, le pari improbable de ce feel good movie qui amuse et émeut, va pousser ce franco-algérien à renouer avec une partie de ses racines.

    bentoumi.jpgNé en France en 1976 d’un père algérien et d’une mère française, Farid Bentoumi qui vit aujourd’hui à Paris, a grandi en Savoie, suivant avec son frère un programme de ski-études. Il devient acteur et a notamment joué du Racine à La Chaux-de-Fonds et du Brecht à Vidy, nous révèle-t-il à l’occasion d’une rencontre à Genève. 

    En 2006, il tourne un premier court-métrage, un second deux ans plus tard, ainsi qu'un documentaire sur sa famille qu’il estime raté. «Je n’ai pas fait ce que je voulais. Mais cela m’a permis de m’interroger sur ma binationalité ou plutôt ma biculture et m’a servi pour Good Luck Algeria".

    ll a décidé de se lancer dans cette comédie politico-sociale où on retrouve Sami Bouajila, Franck Gastembide, Chiara Mastroianni et Hélène Vincent il y a cinq ans, y consacrant trois ans d’écriture.

    «Sur fond de ski et de dépassement de soi, je brasse plusieurs thèmes autour de la famille. A la base, c’est le récit d’une mixité heureuse, une histoire d’amour, d’héritage, de transmission de valeurs, d’amitié, de fidélité et de sincérité. C’est aussi devenu un film qui lutte contre les clichés et tente de donner une autre image de l’immigration dont trop de gens ont une vision négative ». 

    Pour le rôle principal de Good Luck Algeria, essentiellement tourné en Italie, en Autriche et en Suisse, Farid a donc choisi Sami Bouajila, qui ressemble beaucoup à son frère Noureddine. «Ils ont la même carrure et de dos, c’est à s’y méprendre. C’était important pour les scènes de doublage. Mais Sami est un gros bosseur, il a appris à skier et la plupart du temps, c’est lui sur les lattes. Selon moi, il campe un vrai héros avec qui on a envie de se battre.»

    A l‘affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 mars.

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  • Grand écran: "Quand on a dix-sept ans", chronique émouvante d'une passion adolescente

    amourado.jpgLe vingt-deuxième long-métrage d'André Téchiné est sans doute son meilleur depuis Les Témoins en 2007, où il brossait le portrait bouleversant d’une société en crise d'identité face au sida. Dans Quand on a 17 ans, qui fait évidemment écho aux Roseaux sauvages sorti en 1994, le réalisateur explore l’un de ses thèmes favoris, les brûlures de l’adolescence.

    Mettant en scène deux garçons qui se déchirent et ont du mal à assumer leur attirance, ce brillant cinéaste des sentiments les observe se découvrir avant de s’aimer, entre rage, rejet et désir.

    Damien (Kacey Mottet Klein), fils de pilote militaire qu’il voit entre deux missions dangereuses à l’étranger, vit avec sa mère médecin, Marianne (Sandrine Kiberlain), dans une petite ville pyrénéenne. Au lycée il entre violemment en conflit avec le beau Tom (Corentin Fila), qui descend chaque jour de sa montagne et dont la mère adoptive est enceinte.

    Par prudence, Marianne l’envoie à l’hôpital et accueille Tom à la maison. Cela ne plaît à aucun des deux ados qui, à fleur de peau, ne cessent de se chercher pour mieux se repousser avec colère. Des affrontements annonciateurs d’une passion que l’on pressent dès les premiers regards échangés, même si Téchiné prend son temps à la dévoiler au fil de son récit initiatique.

    Une réunion de talents

    asandrine.jpgComposé de trois parties coïncidant avec les trimestres scolaires menant au baccalauréat, le film n’est toutefois pas uniquement centré sur Tom et Damien. Son auteur s’intéresse aussi à leurs parents, au trio qu’ils forment avec Marianne. Il regarde tous ses personnages avec affection, montrant une communauté solidaire balayant les différences sociales ou les préjugés sexuels. Des comportements symbolisés par une Sandrine Kiberlain solaire, expliquant à son fils qu’il ne faut pas avoir peur et que tout s’efface quand on est amoureux.

    Parfaite, la comédienne tient là un de ses plus beaux rôles, incarnant à la fois la tendresse, la sérénité, la compréhension, la sollicitude. Quant aux deux jeunes interprètes, ils sont formidables. A commencer par Kacey Mottet Klein, récemment vu dans Keeper de Guillaume Senez, mais révélé dans Home et l’Enfant d’en-haut d’Ursula Meier qui peut se vanter d’avoir déniché une pépite. Avec le très prometteur Corentin Fila, dont c’est le premier rôle au cinéma, ils proposent un jeu criant de vérité.

    A tous ces talents on ajoutera celui de la coscénariste Céline Sciamma, qui excelle dans le traitement de la sexualité trouble à un âge difficile, comme dans Naissance des pieuvres et Tomboy, ou dans le portrait de la jeunesse actuelle, à l’image de Bande de filles.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 mars

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