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Sorties de la Semaine - Page 221

  • Grand écran: "Quand on a dix-sept ans", chronique émouvante d'une passion adolescente

    amourado.jpgLe vingt-deuxième long-métrage d'André Téchiné est sans doute son meilleur depuis Les Témoins en 2007, où il brossait le portrait bouleversant d’une société en crise d'identité face au sida. Dans Quand on a 17 ans, qui fait évidemment écho aux Roseaux sauvages sorti en 1994, le réalisateur explore l’un de ses thèmes favoris, les brûlures de l’adolescence.

    Mettant en scène deux garçons qui se déchirent et ont du mal à assumer leur attirance, ce brillant cinéaste des sentiments les observe se découvrir avant de s’aimer, entre rage, rejet et désir.

    Damien (Kacey Mottet Klein), fils de pilote militaire qu’il voit entre deux missions dangereuses à l’étranger, vit avec sa mère médecin, Marianne (Sandrine Kiberlain), dans une petite ville pyrénéenne. Au lycée il entre violemment en conflit avec le beau Tom (Corentin Fila), qui descend chaque jour de sa montagne et dont la mère adoptive est enceinte.

    Par prudence, Marianne l’envoie à l’hôpital et accueille Tom à la maison. Cela ne plaît à aucun des deux ados qui, à fleur de peau, ne cessent de se chercher pour mieux se repousser avec colère. Des affrontements annonciateurs d’une passion que l’on pressent dès les premiers regards échangés, même si Téchiné prend son temps à la dévoiler au fil de son récit initiatique.

    Une réunion de talents

    asandrine.jpgComposé de trois parties coïncidant avec les trimestres scolaires menant au baccalauréat, le film n’est toutefois pas uniquement centré sur Tom et Damien. Son auteur s’intéresse aussi à leurs parents, au trio qu’ils forment avec Marianne. Il regarde tous ses personnages avec affection, montrant une communauté solidaire balayant les différences sociales ou les préjugés sexuels. Des comportements symbolisés par une Sandrine Kiberlain solaire, expliquant à son fils qu’il ne faut pas avoir peur et que tout s’efface quand on est amoureux.

    Parfaite, la comédienne tient là un de ses plus beaux rôles, incarnant à la fois la tendresse, la sérénité, la compréhension, la sollicitude. Quant aux deux jeunes interprètes, ils sont formidables. A commencer par Kacey Mottet Klein, récemment vu dans Keeper de Guillaume Senez, mais révélé dans Home et l’Enfant d’en-haut d’Ursula Meier qui peut se vanter d’avoir déniché une pépite. Avec le très prometteur Corentin Fila, dont c’est le premier rôle au cinéma, ils proposent un jeu criant de vérité.

    A tous ces talents on ajoutera celui de la coscénariste Céline Sciamma, qui excelle dans le traitement de la sexualité trouble à un âge difficile, comme dans Naissance des pieuvres et Tomboy, ou dans le portrait de la jeunesse actuelle, à l’image de Bande de filles.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 mars

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  • Grand écran: "Soleil de plomb", l'amour au temps de la haine

    plomb.jpgLe film de Dalibor Matanic, qui avait reçu le prix du jury de la section Un certain regard lors du dernier Festival de Cannes, s’étend sur une période de vingt ans, de 1991 à 2011. Il est divisé en trois parties, dans le contexte dramatique né du conflit serbo-croate.

    Chacun de ces chapitres raconte une histoire d’amour interethnique contrariée, marquée par la haine entre les deux peuples qui se manifeste au sein d’un même village, d’une même famille, voire d’un couple. Entre chaos, peur et violence, Dalibor Matanic met la première en scène en 1991, au début des hostilités. Alors que cette haine avait atteint des sommets, elle finira par séparer dramatiquement deux jeunes amoureux respectivement serbe et croate, habitant deux villages voisins et qui avaient décidé de partir tenter leur chance à Zagreb.

    amourmat.jpgDix ans plus tard, en 2001, une mère et sa fille Natacha retournent vivre dans la maison familiale détruite, à l’image d’un pays où il faut tout reconstruire. Elles confient les travaux à Ante, d’une nationalité différente. En colère Natacha cherche d’abord à l’éviter. Ante fait son boulot, apparemment indifférent à la jeune fille. Mais dans ce huis-clos sous tension sexuelle, ils tentent un rapprochement, comme pour oublier les blessures de la guerre.

    La troisième histoire se passe en 2011 et évoque le retour de Luka dans son village natal pour une grande fête interethnique sous influence d’alcool et de drogue. Il revoit Marja, une ex à qui il avait fait un enfant avant de la quitter pour gagner la ville. La barrière entre eux semble devenue infranchissable, mais tout comme la jeunesse s'efforce de se libérer du poids du passé, Luka veut se réconcilier avec elle.

    Avec ces trois moments interprétés par le même duo d’acteurs, Tihana Lazovic et Goran Markovic, qui font le lien entre les époques, le réalisateur livre une autopsie d’affrontements meurtriers et ses conséquences sur les mentalités. Après un premier récit très fort, les deux suivants perdent un peu en puissance et en enjeux, mais sont porteurs d’espoir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 23 mars.

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  • Grand écran: "Batman v Superman: L'aube de la justice". Les gladiateurs dans l'arène

    batman.jpgDe caractères diamétralement opposés depuis leur création, ils incarnent deux différentes conceptions du monde. D’un côté le démon Batman, sinistre héros torturé, simple mortel aidé par une kyrielle de gadgets, de l’autre  l’ange Superman, alien tout puissant, incarnant la noblesse, la bravoure et l’humanité. Pour tout dire, ces deux-là ne s’aiment pas trop. Un euphémisme…

    Bref. Redoutant que le kryptonien n’abuse de son omnipotence, la chauve-souris décide de l’affronter. Et pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon. Avec un peu d’imagination, on peut dès lors plus ou moins deviner l’évolution des relations complexes entre nos deux célèbres antagonistes…   

    Mais c’est tout ce qu’on vous confiera de ce Batman v Superman: L’aube de la justice. Signé Zack Snyder, parfois visuellement décoiffant, il met en scène Ben Affleck (choisi après de longues semaines et un wagon de rumeurs pour le glisser dans la peau de Batman), Henry Cavill (Superman), Amy Adams (Lois Lane), Jesse Eisenberg (le méchant Lex Luthor qui fait la pige aux deux protagonistes principaux), l’inévitable Laurence Fishburne, Jeremy Irons (qui se pique de flegme british), Holly Hunter et Gal Gadot (comédienne israélienne jouant Wonder-Woman, qui avait été découverte dans Fast and Furious 6).

    Si on reste discret sur le plus grand match de gladiateurs de l’histoire, selon le vilain Lex Luthor, c’est pour une raison simple. Le critique est sommé par Zack Snyder himself, au début de l'opus de ne rien révéler du scénario. Une vraie bénédiction en l’occurrence tant celui-ci, quasiment rythmé d’un bout à l’autre par de lancinantes et assourdissantes explosions, relève du vaste fouillis bien peu inspirant. A la hauteur de l'ennui généré au fil de quelque 150 interminables minutes.

    En revanche, on peut vous raconter que pour convaincre dans leur rôle respectif, Ben Affleck et Henry Cavill ont physiquement drôlement payé de leur personne. A en croire les secrets de tournage révélés sur Allociné, le premier a pris trois fois plus de muscles que pour Man Of Steel et le second en a gagné 14 kilos, en perdant 8% de masse graisseuse. Pas en reste, Wonder-Woman s’est adonnée à la pratique très sérieuse du kung-fu, kickboxing, épée, ou jiujitsu.

    Question budget le film, estimé à 200 millions de dollars, est le deuxième plus cher consacré au fameux justicier masqué, seulement dépassé par The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, qui en avait coûté 50 millions de plus. Aux fans de juger si pour eux le combat de leurs idoles vaut l’argent dépensé! Pour nous c'est clairement non.

    A l’affiche dès mercredi 23 mars. 

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