Grand écran: "Steve Jobs", portrait intime du génie d'Apple. Avec Michael Fassbender et Kate Winslet (02/02/2016)

imagesRIV0RB2U.jpgDeux ans et demi après Jobs de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher dans le rôle du cofondateur d’Apple, Danny Boyle à qui l’on doit notamment Trainspotting et Slumdog Millionnaire, évoque à son tour l’icône, incarnée par Michael Fassbender, dans Steve Jobs.

Ce nouvel opus se situe dans les coulisses de trois lancements aussi spectaculaires que répétitifs de produits emblématiques de la carrière de l’ex-patron mort en 2011. Soit du Macintosh de 1984 à l’iMac en 1998. Il nous emmène dans les rouages de la révolution numérique pour brosser le portrait intime du génie.

Sur un scénario d’Aaron Sorkin, également auteur de celui de The Social Network consacré à Mark Zuckerberg, le boss de Facebook, le long-métrage de Boyle s’’intéresse en effet davantage à l’homme qu’à son œuvre. Heureusement d’ailleurs.

A part une scène d’ouverture en noir et blanc où on voit en…1974 le bluffant écrivain de science-fiction Arthur C Clarke avec Stanley Kubrick, en train de prédire Internet et la présence universelle de l’ordinateur, la description des évolutions technologiques est ennuyeuse.

Entre gourou, star, père ignoble et sale con…

Boyle nous montre ainsi le côté génial du personnage bien sûr, mais également un gourou acclamé par ses fidèles, constamment sous tension, extrêmement déplaisant, tyrannique, cassant, odieux avec ses amis et ses collaborateurs, épuisant sa responsable marketing Joanna Hoffman (Kate Winslet), maniaque du contrôle, piquant des crises façon star mégalo. Par exemple quand il ne fait pas la couverture de Time Magazine en tant que personne de l’année.

Parallèlement à ses relations complexes et conflictuelles avec ses proches, il se comporte en père ignoble avec sa fille Lisa qu’il a longtemps refusé de reconnaitre. Bref un sale con, comme le résume Steve Wozniak, (Seth Rogen), cocréateur de la marque à la pomme que vient de détrôner Google en devenant la première capitalisation boursière mondiale. Mais si la grande majorité du film n’a rien d’une hagiographie, Danny Boyle ne manque pas finalement de racheter un peu servilement son héros, qui nous fatigue et nous exaspère avec son ego démesuré.

A relever toutefois dans ce plat assez indigeste la prestation piquante des comédiens. A commencer par celle de Michael Fassbender. Belle gueule, il se révèle excellent sans chercher à ressembler physiquement au Messie. Comme d’habitude Kate Winslet se hisse sans peine à sa hauteur. On n’oubliera pas non plus Seth Rogen et Jeff Daniels dans des rôles secondaires.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.

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