Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Grand écran: "Les femmes du square", comédie sociale portée par la bluffante Eye Haïdara

    Angèle (Eye Haïdara) est une Ivoirienne culottée qui n’a pas la langue dans sa poche. Pour échapper à une ordure qui la rackette, elle trouve une place de nounou chez une femme des beaux quartiers parisiens, en instance de divorce et mère d’Arthur, un gosse de huit ans. 

    En promenant sa petite sœur, elle rencontre «Les femmes du square», une communauté de gardes d'enfants à domicile. Souvent sans papiers, à la merci des caprices de leur employeurs, elles sont forcées de se montrer dociles.  

    Découvrant leurs conditions de travail, Angèle décide de se battre pour les aider. Avec le soutien d’Edouard, un jeune avocat qui n’est pas insensible à son charme, elle va se pencher plus particulièrement sur le sort de l’une de ces babysitters, honteusement exploitée par sa patronne.

    Le réalisateur Julien Rambaldi n’évite certes pas les clichés et les bons sentiments dans une intrigue convenue. Il n’en propose pas moins une comédie sociale dénonciatrice de la précarité de ces travailleuses de l’ombre, sur lesquelles il pose un regard original.  

    Sociologique, l’œuvre, par ailleurs généreuse, attachante et ne manquant pas d’humour, est portée de bout en bout par son atout majeur, Eye Haïdara (Le sens de la fête, En thérapie). Débordante d’énergie, combative, grande gueule, revancharde, elle nous bluffe en nounou rebelle déterminée à rendre justice à ses sœurs invisibles et corvéables. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 novembre.    

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: dans "R.M.N.", Cristian Mungiu scanne une communauté gangrénée par la xénophobie

    Dans un film politique dense, sombre et complexe où il s’attaque aux grands enjeux d’aujourd’hui, le Roumain Cristian Mungiu suit le retour de Matthias dans son petit village natal, multiethnique, situé en Transylvanie, Il y retrouve les siens après avoir quitté son emploi en Allemagne en raison d’une bagarre dans son entreprise,

    Le réalisateur nous immerge alors dans une petite communauté minée par la frustration, le ressentiment, la colère, et surtout gangrénée par la xénophobie. Elle est symbolisée par une pétition de la population lancée afin de renvoyer chez eux les étrangers recrutés par la boulangerie locale. 

    Le titre, R.M.N. peut surprendre. Sauf qu’en français, cela signifie IRM, autrement dit le scanner cérébral consistant à créer des images précises du corps, à révéler la maladie derrière la surface. Et c’est bien l’opération à laquelle se livre le réalisateur, qui continue à analyser au scalpel les maux qui rongent la société de son pays et par extension, ceux d’une Europe chamboulée. 

    Un plan séquence virtuose de 17 minutes 

    Entre thriller, western, drame social et un brin de fantastique, Cristian Mungiu s’attaque au nationalisme exacerbé, au populisme, à la peur, au rejet de l’autre, à la hantise du grand remplacement, sur fond de crise économique et de ravages de la mondialisation. .

    Tout en relevant quelques défis, à l’image d’un plan séquence virtuose de dix minutes. où les villageois s’affrontent au Conseil municipal, sur le sort réservé aux étrangers (photo), le cinéaste se veut également implacable dans le constat d’une communauté en pleine désagrégation. 

    Mais sa radiographie assez pesante ne nous emporte pas autant que certaines de ses œuvres précédentes. A commencer par l’excellent 4 mois, 3 semaines et 2 jours qui lui avait valu la Palme d’or cannoise en 2007. Le Roumain en visait une deuxième en mai dernier. Il est reparti les mains vides. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 novembre. 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "Couleurs de l'incendie", la vengeance d'une riche héritière ruinée. Avec Léa Drucker et Benoît Poelvoorde

    Février 1927. Après la mort de Marcel Péricourt, sa fille Madeleine (Léa Drucker) doit prendre la tête de l'empire financier. Mais alors qu’elle est sur le point d’enterrer son père, c’est la tragédie. Son jeune fils Paul se jette par la fenêtre sous ses yeux et ceux des nombreux invités, rassemblés pour un dernier hommage au PDG défunt.

    Paul survit, mais il est désormais grabataire. Toutefois, au désespoir de son oncle le vénal Charles (Olivier Gourmet), qui ne reçoit que 200.000 francs, il hérite de trois millions. Et sa mère de la banque dont elle laisse l’administration à son homme de confiance Gustave Jubert (Benoît Poelvoorde). Ambitieux, ce dernier se verrait bien plus qu’en gestionnaire et lui fait des avances. Mais Madeleine le repousse. Rancunier, il conserve la clé du coffre qu’il aurait dû lui remettre...  

    Jusqu’en 1933 on suit la chute de cette riche héritière. Désormais dans la tourmente alors que se profile la crise de 1929, elle doit affronter la corruption de son milieu et la cupidité de son entourage. Victime d’une ruineuse machination, elle devra s’escrimer pour survivre, se reconstruire et se venger de ceux qui ont causé sa perte.

    Après Au revoir là-haut magnifiquement porté à l’écran par Albert Dupontel, c’est Clovis Cornillac qui se colle à la réalisation très classique de Couleurs de l’incendie, deuxième volet de la trilogie de Pierre Lemaître, dont Miroir de nos peines constitue le dernier. Tout n’est certes pas parfait dans cette fresque historique et romanesque au scénario signé par l’écrivain lui-même, qui respecte logiquement la trame de son roman. Elle se laisse toutefois voir, notamment grâce à une reconstitution soignée et à ses acteurs. 

    Léa Drucker d’abord blessée, fragilisée, se montre plutôt convaincante quand elle se transforme en guerrière vengeresse. A l’image de Benoît Poelvoorde dans son rôle de personnage éconduit aigri, cynique, vindicatif, colérique et manipulateur. Quant à Fanny Ardant, elle émeut en cantatrice en fin de carrière, qui vient égayer le triste quotidien de Paul, condamné au fauteuil roulant. Alice Izaaz en jolie traîtresse dame de compagnie et Clovis Cornillac en chauffeur taiseux et roublard ne sont pas mal non plus. On n’en dira pas autant de d’Olivier Gourmet, aussi caricatural que les deux filles bécassines dont il est flanqué.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 9 novembre. 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire