Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Planète tennis: 2022, le chant des cygnes?

    J’aimerais bien que les commentateurs et leurs consultants extatiques, que ce soit sur la RTS ou Eurosport, cessent de nous bassiner avec leur sempiternel « Djokovic, le meilleur relanceur du circuit », ou de se pâmer follement à chaque coup gagnant du Serbe, faisant passer pour des prunes ceux de ses adversaires pourtant tout aussi géniaux, sinon plus. 

    Cela dit, il n’est pas impossible que je n’aie plus à supporter cette antienne très longtemps. Je sais, le "saigneur" a gagné trois Grands Chelems cette année, ce qui n’est pas une mince affaire je l'avoue. Il n’empêche que ça coince pour lui depuis Wimbledon, dans la mesure où il s’est laissé éjecter comme un bleu dans les trois derniers rendez-vous importants de la saison, les Jeux Olympiques, l’US Open et les Masters de Turin.

    Avouez que ça la fiche un peu mal pour le prétendu invincible obsédé par les records, d’être impitoyablement terrassé, en demi-finales de surcroît, par le futur vainqueur Zverev, qui lui avait déjà barré la route aux JO. Encore merci cher Sasha, sans oublier ton pote Medvedev qui avait mis une sublime râclée à l’inoxydable à New York, de nous avoir évité le pire. J’ai en effet des frissons rétrospectifs à l’idée que Djokovic eût pu remporter le Grand Chelem doré et égaler de surcroît le record de Federer avec une sixième victoire aux Masters. Cela aurait carrément fait oublier Gaston la pépite à nos spécialistes tricolores de la raquette!!!

    Il  n’empêche que l’incommensurable complexe de supériorité de Dracula, complaisamment entretenu par les experts, a dû en prendre un sacré coup. Certes il faut toujours se méfier des réactions d’une bête blessée. Djokovic va évidemment tout tenter pour remporter son  21e Majeur l’an prochain,. peut-être déjà à Melbourne en janvier s’il est vacciné. Histoire de se procurer la jouissance totale de laisser derrière lui Federer, que je ne sens hélas plus vraiment de taille et Nadal, qui devrait lui aussi avoir du mal à régater. Un  peu moins que notre orchidée noire, mais quand même.  

    Il n’y a plus qu’à compter sur le trio Zverev-Medvedev-Tsitsipas (encore que j’aie des doutes à propos du Grec) pour que cela n’arrive pas. Et d’entendre, en 2022, le Serbe entonner avec le Suisse et l’Espagnol, le chant des cygnes....

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat
  • Grand écran : "De son vivant", récit bouleversant d'une fin de vie. Benoît Magimel magistral face à Catherine Deneuve

    Le milieu médical a beaucoup inspiré les cinéastes français cette année. Après François Ozon  (Tout s’est bien passé), Catherine Corsini (La fracture), Emmanuelle Bercot nous immerge à son tour entre les murs d’un hôpital avec De son vivant. 

    La réalisatrice qui avait été sélectionnée hors compétition au dernier Festival de Cannes, livre le récit poignant d'une fin de vie. On y retrouve Catherine Deneuve qui faisait, à l’occasion de la présentation de l’œuvre sur la Croisette, sa première apparition publique après son accident vasculaire. Elle incarne la mère de Benjamin, un professeur de théâtre de 39 ans (Benoît Magimel).  

    Atteint d’un cancer très agressif, il ne lui reste que peu de temps pour « ranger le bureau de sa vie », l’expression favorite de son médecin, le dévoué, empathique Gabriel Sara. Véritable cancérologue qui dirige un service de chimiothérapie  à New York, il sait, avec sa philosophie de travail, son humour, sa douceur, son honnêteté devant l’inéluctable, trouver les mots pour accompagner son patient et sa mère. Il va jusqu’à transformer l’ambiance anxiogène des lieux en de joyeux et chaleureux instants.

    Sans détour ni pathos

    Que ce soit du côté de Benjamin dont elle dresse un beau portrait ou du personnel soignant, Emmanuelle Bercot aborde sans détour ni pathos la question de la maladie, de la souffrance, de la mort, du soutien des proches engagés dans un parcours des plus douloureux.

    Très réussi en dépit de quelques ficelles et situations caricaturales, ce mélodrame doit évidemment beaucoup à ses acteurs. Si Catherine Deneuve en mère courageuse, omniprésente,  mais terriblement inquiète, désemparée et démunie face à la détresse de son fils nous chavire, on est surtout frappé au cœur par l’interprétation magistrale et déchirante, d’une rare intensité, de Benoît Magimel. Formidable d’authenticité dans ce qui est l’un de ses meilleurs, sinon son meilleur rôle, Il a confié avoir perdu une vingtaine de kilos en quatre mois pour préparer son personnage.

    Le chemin vers l’acceptation

    Impossible de ne pas verser une petite larme en le voyant dans le déni, se révolter et lutter farouchement avant d’apprivoiser, d’accepter sa fin avec une rare dignité. On retiendra également la prestation de la toujours lumineuse Cécile de France, infirmière adorable, pleine de tendresse et de compassion.

    Pour Emmanuelle Bercot, ce film qui parle de la mort est un hymne à la vie. Même si elle dit dépeindre un monde idéal où on peut y voir un conte si on en a envie, elle nous laisse vraiment ressentir l’angoisse et le désespoir de son héros condamné à mort. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi  22 novembre.  

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: avec "Olga", gymnaste tiraillée entre deux pays, Elie Grappe représentera la Suisse aux Oscars

    Nous sommes en 2013. Championne de gymnastique de 15 ans, Olga (Anastasia Budiashkina très convaincante) est tiraillée entre la Suisse où elle s’entraîne pour les championnats d’Europe à Stuttgart et son pays, l’Ukraine, où sa mère journaliste couvre les événements explosifs d’Euromaïden.

    Si cette dernière a envoyé Olga dans la patrie de son père décédé, c’est pour la mettre à l’abri. Ses enquêtes sur la corruption régnant dans les plus hautes sphères de l’Etat constituent une vraie menace et pourraient contraindre sa fille à renoncer à ses ambitions sportives.

    L’adolescente vit dès lors un quotidien compliqué. Non seulement elle doit faire ses preuves dans une discipline des plus rude, mais supporter l’exil et surtout envisager d’abandonner sa nationalité ukrainienne alors que Kiev est à feu et à sang. Sans compter que sa mère se bat sur le front. 

    Cette production franco-suisse est le premier long métrage d’Elie Grappe. S’inspirant d’une histoire vraie, il a choisi, tout en parlant de jeunesse, d’immigration et d’exil, de traiter la question de l’identité de façon originale, avec une héroïne à la carrière bouleversée par la révolution.

    En-dehors d’images d’archives des violentes manifestations, l’auteur centre son film sur les entraînements de gymnastique d’une rare exigence, souvent ponctués de lourdes chutes. Des mouvements répétés sans cesse pour tendre à la perfection. Ces séquences spectaculaires magnifiquement filmées, qui montrent la différence entre la réussite et l’échec nous font ressentir la tension qui gagne la gymnaste. Métaphoriques, elles donnent de la puissance à l’œuvre.

    Fan de cinéma au berceau

    Sélectionné à la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes, son réalisateur Elie Grappe a été récompensé du prix SACD. Une visibilité qui a facilité, en plus de son indéniable talent, le fait de représenter la Suisse aux Oscars. Quoi qu’il en soit, il y a de quoi combler ce cinéaste de 27 ans, né à Lyon où il a étudié la trompette au Conservatoire et vivant aujourd’hui à Vevey. 

    Mais c’est du cinéma qu’il avait dans la tête à 6-7 ans déjà, comme il nous le dit lors d’une interview. «Olga est parti d’une violoniste ukrainienne filmée pendant un court métrage à Singapour, à l’occasion d’un échange d’orchestre fin 2015. J’ai été particulièrement touché par la manière dont elle m’a raconté la révolution et la façon dont les images l’avaient bouleversée. J’y ai rapidement trouvé la matière pour mon film, dans la passion d’une adolescente».
    .  
    -Pourquoi opter pour le thème de la gymnastique, alors que vous êtes plutôt spécialiste de musique et de danse?

    -Lorsque je travaillais sur la danse classique j’ai lu un livre sur Nadia Comaneci et j’ai commencé à m’intéresser à ce sport pour moi mystérieux, à la fois individuel et collectif, incarnant l’effort, l’exigence. Par ailleurs, la gymnastique est une discipline très cinégénique, remplie de sons et en perpétuel mouvement. J'aime travailler sur des pratiques qui passionnent, ces moments où on ressent l'humanité. Cela m’intéressait beaucoup de filmer le souffle, le regard, les hésitations et les erreurs. Ces moments où on a conscience des risques que prennent ces jeunes filles. 

    -Comment avez-vous découvert votre talentueuse héroïne?

    -J’ai rencontré Anastasia à Berne lors des Championnats européens. Il s’agit d’une vraie gymnaste, d’un niveau élevé, qui fait partie de l’équipe de réserve nationale ukrainienne. C’était indispensable, car il fallait faire croire pendant longtemps à un film aux enjeux uniquement sportifs, avant que les choses se déplacent et qu’Olga se rende compte que ce qu’elle fait est politique. 

    -En réalité, il s’agit avant tout d’un film sur l’exil.

    En effet.et il en découle plusieurs thèmes. J'évoque une gymnaste en plein dilemme, qui ne se sent pas à sa place, tiraillée entre deux pays, entre deux fidélités, sans cesse prise entre des injonctions contraires. Et de surcroît confrontée à une situation géopolitique qui la dépasse. 

    "Olga", à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 novembre.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine