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  • Grand écran: "Free Love", un pas décisif vers le marage pour tous aux Etats-Unis

    undefined_6bffc73df120bc15e448fe82b5bf3c34[1].jpgC'est une histoire vraie. Tout commence par un coup de foudre entre Laurel Hester, brillante inspecteur de police quadragénaire très respectée des habitants mais cachant son homosexualité et Stacie Andree, une mécanicienne de vingt ans sa cadette qui assume crânement sa différence. L’amour entre ces deux femmes, qu’opposent en outre leur grande différence d’âge et leur condition sociale, choque dans l’Amérique encore frileuse du début des années 2000.

    Mais peu importe les préjugés, même s’ils sont durs à vaincre à Ocean County, New Jersey. Elles décident d’habiter ensemble, concluent un contrat de partenariat domestique (un PACS à l’américaine) et vivent intensément la vie ordinaire d’un couple qui s’aime et bâtit des projets d’avenir. Mais leur quotidien bascule le jour où Laurel apprend qu’elle est atteinte d’un cancer des poumons en phase terminale.

    Un dernier souhait qui met le feu aux poudres

    Alors qu’elle s’est donné corps et âme à son métier pendant 23 ans sans jamais rien réclamer, Laurel a un dernier souhait. Que sa pension revienne à sa compagne pour lui permettre de rembourser la maison. Les élus locaux refusent catégoriquement. Bien qu’ils en aient le pouvoir, ils craignant les réactions négatives de leurs administrés et n’entendent pas traiter les pacsés comme les mariés.

    C'est mal connaitre la farouche détermination des intéressées. Soutenues par des activistes, Laurel (qui mourra en 2007) et Stacie se battront envers et contre tout pour faire plier les autorités et finalement obtenir la reconnaissance de leurs droits. Ce premier pas décisif vers l’égalité, conduisit la Cour suprême américaine à décréter l’ouverture du mariage pour tous le 26 juin 2015.

    Révélateur d’une société coincée

    Free Love, adaptation signée Peter Sollett, raconte la passion, le désespoir et le courage face au cancer, la lutte acharnée de ces deux figures emblématiques, devenues presque malgré elles les porte-paroles d’une communauté discriminée.

    Révélateur d’une société coincée dans un passé pourtant si proche, Free Love vaut toutefois davantage par son sujet, la défense du mariage homosexuel, que par son traitement et sa mise en scène. N’est pas Todd Haynes qui veut. Vu l’incroyable impact politico-social de cette simple histoire d’amour, on reprochera à l’auteur un trop plein de romance, un flirt poussé avec les clichés, notamment dans les scènes où Steve Carrell en fait des tonnes en activiste gay, ainsi qu’une insistance maladroite à montrer les ravages de la maladie pour mieux émouvoir les foules.

    Belles comédiennes, sobres et justes

    En revanche, les comédiennes assurent en se révélant à la fois justes, sobres, touchantes, naturelles. A l’image de la toujours excellente Julianne Moore (en dépit d’un redoutable brushing…) dans le rôle de l’inspecteur et de la benjamine Ellen Page, qui a fait son coming out l’année dernière.

    Se sentant proche du combat de ces deux êtres aux rêves et aux ambitions modestes qui ont néanmoins significativement contribué à l’avancée de la cause, elle s’en est expliquée ainsi : *Faire connaître cette histoire, ça signifiait beaucoup pour moi qui suis lesbienne. J’admire ces femmes qui se sont révoltées alors qu’elles vivaient des moments si difficiles. Elles ont osé se battre jusqu’au bout pour défendre la justice et l’égalité pour tous».

    A l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 10 février

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  • Grand écran: "Heidi", une héroïne mythique qui fait recette

    heidi_s003_[1].jpgDepuis 1920, ce ne sont pas les adaptations (films, séries, bandes dessinées, voire pornos) du roman de Johanna Spyri, paru en 1880 qui manquent. A rappeler plus spécialement l’américaine d’Alan Dwan en 1937 avec Shirley Temple, ou celle de Luigi Comencini en 1952.

    Cette nouvelle resucée, signée du Suisse Alain Gsponer, de l’histoire d’une héroïne mythique de la littérature enfantine était-elle du coup vraiment nécessaire? A priori non, sauf qu’elle fait recette. Sorti à la mi-décembre, le film, vendu dans 50 pays, a déjà attiré plus d’un million et demi de spectateurs en Suisse alémanique, en Allemagne et en Autriche. Un filon à l'exploitation illimitée...

    Bref. Nous voici ainsi repartis sur les traces de la petite orpheline confiée à son grand-père, vieil ours solitaire au cœur tendre, vivant dans un chalet rudimentaire sur l’Alpe, dont elle découvre la beauté en compagnie de Peter, le petit berger. Avant de se voir arrachée à leur affection, pour parfaire son éducation chez de riches bourgeois de Francfort. Où elle dépérit loin de ces êtres aimés et de ses chères montagnes…

    La plupart des versions de Heidi se sont révélées relativement folkloriques. Il faut reconnaître que celle de Gsponer, honnête et plutôt convaincante, est sans doute la plus proche du livre de Johanna Spyri. Aussi bien en ce qui concerne le scénario de Petra Biondna Volpe, que côté comédiens. Dont Bruno Ganz, qui n’a pas pu faire autrement que d’accepter d’endosser le costume du grand-père faussement bourru et acariâtre.

    On découvre par ailleurs la mignonne Anuk Steffen, choisie parmi 500 fillettes, dans le rôle de l’emblématique Heidi. Icône à laquelle elle donne joliment vie avec son caractère joyeux, malicieux, rebelle, sauvage et son style garçon manqué. De superbes paysages complètent l’ensemble qui, à en juger par les succès déjà enregistrés, devrait également plaire au public romand. En touchant plus particulièrement une nouvelle génération d’enfants.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.     

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  • Grand écran: Samir retrouve ses racines dans "Iraqi Odyssey"

    512_1[1].jpgSon dernier film, ambitieux, le plus difficile, lui a coûté dix ans de sa vie. Avec Iraqi Odyssey, écarté de la course aux Oscars après avoir failli représenter la Suisse, Samir a en effet parcouru le monde pour retrouver ses racines.

    Tout en reconstruisant l’histoire de sa famille de classe moyenne, dont les membres forcés à l‘exil sont dispersés entre Auckland, Moscou, Paris, Londres et Buffalo, au Texas, il retrace celle de l’Irak en évoquant ses deux faces.

    Le pays d’aujourd’hui, dont les médias nous renvoient des images de guerre, de bombes, de villes détruites, de femmes voilées en larmes et celui des années 50-70, avec des films frivoles à la musique légère, des hommes bien habillés croisant de joyeuses étudiantes nu-tête dans les rues de la capitale, alors une ville moderne. 

    Un contraste saisissant et pour Samir, né à Bagdad, la volonté de comprendre la cause d’un changement aussi radical en confrontant les souvenirs d’un pays et de quelques-uns de ses habitants.

    Après une présentation assez longuette de ses oncles, tantes, cousins, cousines, ou encore d’une sœur de quelque 30 ans sa cadette, il alterne interviews et images d’archives de l’Irak. S’il lui a fallu convaincre ses proches de témoigner, le plus compliqué fut de dénicher les images d'archives. Tout ayant été détruit, pillé, il a dû recourir à Internet.

    Samir se révèle intéressant et émouvant quand il se penche sur les siens, surtout pour ces derniers qui ont tous la larme à l’œil comme on peut le voir à la fin du film, lorsqu'ils sont conviés à la projection des rushes. Mais le réalisateur passionne davantage quand il élargit son propos, passant du portrait familial à celui d’un pays dont il laisse découvrir des aspects ignorés.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.

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