Depuis 1920, ce ne sont pas les adaptations (films, séries, bandes dessinées, voire pornos) du roman de Johanna Spyri, paru en 1880 qui manquent. A rappeler plus spécialement l’américaine d’Alan Dwan en 1937 avec Shirley Temple, ou celle de Luigi Comencini en 1952.
Cette nouvelle resucée, signée du Suisse Alain Gsponer, de l’histoire d’une héroïne mythique de la littérature enfantine était-elle du coup vraiment nécessaire? A priori non, sauf qu’elle fait recette. Sorti à la mi-décembre, le film, vendu dans 50 pays, a déjà attiré plus d’un million et demi de spectateurs en Suisse alémanique, en Allemagne et en Autriche. Un filon à l'exploitation illimitée...
Bref. Nous voici ainsi repartis sur les traces de la petite orpheline confiée à son grand-père, vieil ours solitaire au cœur tendre, vivant dans un chalet rudimentaire sur l’Alpe, dont elle découvre la beauté en compagnie de Peter, le petit berger. Avant de se voir arrachée à leur affection, pour parfaire son éducation chez de riches bourgeois de Francfort. Où elle dépérit loin de ces êtres aimés et de ses chères montagnes…
La plupart des versions de Heidi se sont révélées relativement folkloriques. Il faut reconnaître que celle de Gsponer, honnête et plutôt convaincante, est sans doute la plus proche du livre de Johanna Spyri. Aussi bien en ce qui concerne le scénario de Petra Biondna Volpe, que côté comédiens. Dont Bruno Ganz, qui n’a pas pu faire autrement que d’accepter d’endosser le costume du grand-père faussement bourru et acariâtre.
On découvre par ailleurs la mignonne Anuk Steffen, choisie parmi 500 fillettes, dans le rôle de l’emblématique Heidi. Icône à laquelle elle donne joliment vie avec son caractère joyeux, malicieux, rebelle, sauvage et son style garçon manqué. De superbes paysages complètent l’ensemble qui, à en juger par les succès déjà enregistrés, devrait également plaire au public romand. En touchant plus particulièrement une nouvelle génération d’enfants.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.