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  • Grand écran: "Steve Jobs", portrait intime du génie d'Apple. Avec Michael Fassbender et Kate Winslet

    imagesRIV0RB2U.jpgDeux ans et demi après Jobs de Joshua Michael Stern avec Ashton Kutcher dans le rôle du cofondateur d’Apple, Danny Boyle à qui l’on doit notamment Trainspotting et Slumdog Millionnaire, évoque à son tour l’icône, incarnée par Michael Fassbender, dans Steve Jobs.

    Ce nouvel opus se situe dans les coulisses de trois lancements aussi spectaculaires que répétitifs de produits emblématiques de la carrière de l’ex-patron mort en 2011. Soit du Macintosh de 1984 à l’iMac en 1998. Il nous emmène dans les rouages de la révolution numérique pour brosser le portrait intime du génie.

    Sur un scénario d’Aaron Sorkin, également auteur de celui de The Social Network consacré à Mark Zuckerberg, le boss de Facebook, le long-métrage de Boyle s’’intéresse en effet davantage à l’homme qu’à son œuvre. Heureusement d’ailleurs.

    A part une scène d’ouverture en noir et blanc où on voit en…1974 le bluffant écrivain de science-fiction Arthur C Clarke avec Stanley Kubrick, en train de prédire Internet et la présence universelle de l’ordinateur, la description des évolutions technologiques est ennuyeuse.

    Entre gourou, star, père ignoble et sale con…

    Boyle nous montre ainsi le côté génial du personnage bien sûr, mais également un gourou acclamé par ses fidèles, constamment sous tension, extrêmement déplaisant, tyrannique, cassant, odieux avec ses amis et ses collaborateurs, épuisant sa responsable marketing Joanna Hoffman (Kate Winslet), maniaque du contrôle, piquant des crises façon star mégalo. Par exemple quand il ne fait pas la couverture de Time Magazine en tant que personne de l’année.

    Parallèlement à ses relations complexes et conflictuelles avec ses proches, il se comporte en père ignoble avec sa fille Lisa qu’il a longtemps refusé de reconnaitre. Bref un sale con, comme le résume Steve Wozniak, (Seth Rogen), cocréateur de la marque à la pomme que vient de détrôner Google en devenant la première capitalisation boursière mondiale. Mais si la grande majorité du film n’a rien d’une hagiographie, Danny Boyle ne manque pas finalement de racheter un peu servilement son héros, qui nous fatigue et nous exaspère avec son ego démesuré.

    A relever toutefois dans ce plat assez indigeste la prestation piquante des comédiens. A commencer par celle de Michael Fassbender. Belle gueule, il se révèle excellent sans chercher à ressembler physiquement au Messie. Comme d’habitude Kate Winslet se hisse sans peine à sa hauteur. On n’oubliera pas non plus Seth Rogen et Jeff Daniels dans des rôles secondaires.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.

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  • Grand écran: "Au-delà des montagnes" montre une Chine entre passé, présent et futur

    61536--mountains-may-depart-fait-partie-de-1000x0-2[1].jpg1999, au soir du Nouvel-An. Sur une entrainante musique électro, des jeunes s’éclatent dans une chorégraphie très enlevée. L’avenir est à eux à l’aube du 21e siècle. Au premier rang on découvre une pétillante et séduisante jeune fille, Tao, qui adore danser et chanter. Très courtisée, on la retrouve plus tard entourée de deux garçons. Des amis d’enfance amoureux d’elle.
     
    D’un côté Zhang Jinsheng (Zhang Yi) un garçon ambitieux en pleine ascension, de l’autre le souriant mineur Liangzi (Liang Jingdong). Les deux facettes de la Chine en somme. Pressée de choisir, Tao (Zhao Tao, muse et femme du réalisateur) choisit d’épouser l’entrepreneur, tellement décidé à faire fortune qu’il n’hésitera pas à appeler son fils Dollar….
     
    Quinze ans plus tard, la vie des différents personnages a complètement changé. Tao et Zhang ont divorcé et Dollar vit chez son père en Australie. Il ne comprend plus sa langue maternelle et ne se souvient que vaguement de son enfance en Chine. De son côté Liangzi, ravagé par l’abandon de Tao avait décidé de partir pour ne plus revenir. La misère et la maladie en décideront autrement.
     
    Avec Au-delà des montagnes, le Chinois Jia Zhang-ke, auteur de Still Life ou A Touch Of Sin (un gros succès international), propose un bouleversant et magnifique mélodrame dans une Chine traversée par les foudroyants changements socio-économiques, allant jusqu’à conduire une partie du pays, vivant à l’heure anglaise et où les nouveaux riches brassent des affaires à Shanghai, à l’oubli de ses racines.
     
    Tout en racontant l’histoire du trio, le réalisateur se concentre plus particulièrement sur Tao en la montrant à trois âges de sa vie. Le film, s’étalant sur 36 ans, est ainsi composé de trois parties, hier, aujourd’hui, demain, se terminant en Australie en 2025. Pour le réalisateur, se projeter dans un  futur possible est une bonne manière de prendre du recul pour mieux comprendre le présent et ses profondes mutations.  
     
    Il se livre ainsi à une fine observation de la situation du pays, du mode de vie et du comportement des gens bouleversés par l'irruption de l'argent, à une subtile analyse de leurs sentiments. Une mise en scène simple et efficace, des acteurs formidables, le tout assorti d’un regard critique, font de cet opus une petite perle à ne pas manquer.
     
    A l’affiche à Genève et à La Chaux-de-Fonds dès mercredi 3 février.  

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  • Grand écran: Dans "Chocolat", Omar Sy fait revivre Padilla, le clown star oublié

    maxresdefault[1].jpgInspiré du livre Chocolat, clown nègre de l'historien Gérard Noiriel, ce film retrace l’existence de Rafael Padilla (incarné par Omar Sy), premier artiste noir de cirque en France. Né à Cuba  vers 1868 et vendu enfant comme esclave près de Bilbao, il s'échappe quelques années plus tard, puis gagne Paris en 1886, où il fait une rencontre qui transforme sa vie, celle de Tudor Hall, alias George Footit (James Thierrée), le fameux clown blanc.

    Surnommé Chocolat, Padilla devient un artiste emblématique du Montmartre, formant avec le tyrannique Footit, dont il est l’auguste souffre-douleur, l’un des duos comiques les plus célèbres de la Belle Epoque. Les deux hommes se sépareront en 1910, tentant chacun une carrière solo sans grand succès. Sombrant ensuite dans l’alcoolisme et la misère, Padilla meurt de la tuberculose à Bordeaux en 1917

    Pour son quatrième long-métrage Roschdy Zem s’est lancé dans la réhabilitation de l’homme et de l'artiste oubliés. Rendant parallèlement hommage à deux compères hors norme qui ont révolutionné leur art en popularisant le couple clown blanc/auguste noir, illustré par Toulouse-Lautrec et filmé par les Frères Lumière.

    Grandeur et décadence

    Prenant des libertés (fort regrettables selon les connaisseurs) avec la réalité historique, l’auteur s’inspire de la vie de Padilla, dont il évoque la fulgurante ascension et la descente aux enfers, mettant l’accent sur sa relation avec Footit sur et en-dehors de la piste. Une amitié finalement impossible, pourrie par la célébrité, l’argent le jeu et la discriminations  

    gala-fr-bande-annonce-de-chocolat-avec-omar-sy[1].jpgRéalisation, image, décors et costumes soignés dans ce film où Roschdy Zem propose quelques numéros imaginés d’après les saynètes originales et modernisés par le petit-fils de Charlie Chaplin James Thierrée, danseur, acrobate, musicien et metteur en scène.

    Entre magie du cirque, satire politique, mélodrame, fable un peu moralisatrice dans la vision parfois manichéenne de ses héros, Zem évoque la dimension raciale et l’exploitation d’un être humain à travers les humiliations faussement rigolotes subies par le clown noir.  

    Le tandem dominant-dominé faisait la joie d’un public conquis, hurlant de rire en voyant leur nègre adulé se faire botter le cul tous les soirs. Des situations rappelant un peu la Vénus noire d’Abdellatif Kechiche, Hottentote exhibée telle une bête de foire en Europe. La répétition à la longue douloureuse de ces scènes dégradantes pousse Chocolat à s’émanciper et à se lancer dans le théâtre.

    Le film a été écrit pour Omar Sy, excellent, charismatique, presque trop célèbre pour parvenir à s’effacer devant Padilla, comme le réussit le moins connu James Thierrée devant Footit. Reste qu'ils forment un bon duo complice. A noter à leurs côtés Olivier Gourmet, Noémie Lvovsky, redoutable mégère et Clotilde Hesme dans le rôle (détourné) de Marie Grimaldi, qui fut la compagne de Chocolat pendant plus de 30 ans.
     
    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 février.

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