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  • Grand écran: "Joy", une panosse miracle et c'est parti pour le rêve américain!

    JOY[1].jpgFille de parents divorcés, séparée de son mari, Joy, flanquée d’une famille aussi excentrique que dysfonctionnelle, se dépatouile comme elle peut entre ses deux enfants, son ex qui squatte le sous-sol de la maison, sa mère accro aux feuilletons télé qui ne quitte pas son lit, et son père inconséquent qui veut revenir vivre avec eux.

    Inventrice née, elle a un jour une idée de génie en fabriquant une serpillère révolutionnaire, le Miracle Mop. Et c'est parti pour la gloire. L’opus est tiré de l’histoire vraie de Joy Mangano, mère au foyer frustrée qui, suite à quelques tribulations, se retrouve à la tête d’un empire d’un milliard de dollars grâce à cette panosse de choc et autres créations domestiques d’un juteux rapport. 

    Pour cette success story peu glamour mais qu'importe, le réalisateur David O Russel, notamment auteur du film de boxe The Fighter, retrouve Jennifer Lawrence, Bradley Cooper et Robert De Niro, un trio fétiche qu’il avait déjà dirigé dans Happiness Therapy et American Bluff.

    Labellisée hyper sexy et, selon le magazine Forbes, actrice la plus influente de Hollywood et la mieux payée du monde, la star de Hunger Games se révèle plutôt crédible dans le costume de cette femme au parcours extraordinaire.

    On ne peut hélas en dire autant du film au rythme languissant, qui nous offre une vision assez calamiteuse du rêve américain. Sans compter les prestations masculines laborieuses. Particulièrement celle de Robert De Niro pathétique, une fois encore, dans un rôle de père déraisonnable et écervelé. Et par charité chrétienne, on oubliera Isabella Rossellini.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 décembre.

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  • Grand écran: "Back Home", le souvenir d'une mère disparue. Hypnotique et troublant

    04_GALA_LOUDER-THAN-BOMBS-1[1].jpgSélectionné dans Un Certain Regard à Cannes en 2011, le Norvégien Joachim Trier bluffait son monde avec Oslo,31 août, remarquable évocation d’une errance existentielle. En mai dernier, il débarquait en compétition avec Louder Than Bombs (en français Back Home). La traduction littérale du titre Plus fort que les bombes a en effet été changée suite aux tragiques attentats parisiens du 13 novembre. Bien que le film ne se déroule pas sur fond d’attaques terroristes.

    L’intrigue se situe trois ans après la mort inattendue d’une célèbre reporter de guerre (Isabelle Huppert) dans un accident de voiture. Elle a ainsi plongé dans l’affliction son mari Gene (Gabriel Byrne), ses deux garçons, Jonah, jeune professeur de sociologie qui vient d’être papa (Jesse Eisenberg) et Conrad, un ado dépressif en crise de 14 ans (Devin Druid).

    N’arrivant pas à faire son deuil, Conrad, particulièrement mal dans sa peau, s’isole en regardant des jeux vidéo violents pour fuir les bienveillantes mais maladroites tentatives de son père de le faire sortir de son mutisme. Ce dernier noue une relation avec une collègue qui envenime les choses tandis que Jonah, assumant mal sa récente paternité, retombe dans les bras d’une ex.

    Apaiser les conflits

    Leur chagrin est ravivé par la préparation d’une exposition à New York en hommage au travail de leur épouse et mère. Doublé d’un bouleversement avec la révélation d’un douloureux secret. Tournant autour de cette mère disparue, Joachim Trier propose le souvenir qu'en ont les protagonistes et leur différent point de vue sur le drame, en les réunissant dans la maison familiale. Une façon d’apaiser les conflits et de permettre au trio de poursuivre dorénavant plus sereinement sa route.

    Si on s’attache aux personnages dont Joachim scrute les sentiments, le plus intéressant dans ce nostalgique Back Home évoquant les fantômes d’un passé proche, c‘est la construction d’un récit à la fois hypnotique, troublant, morcelé entre rêves, projections mentales, flash-backs et regards variés reflétant la complexité de l’existence. Parfaitement interprété, ce premier opus en anglais de Joachim Trier n’avait toutefois pas réussi à convaincre le jury.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le mercredi 16 décembre.

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  • Grand écran: "Demain", des solutions pour faire bouger les choses

    fwTk09HoyCVCkDnWqtbN8rIuI7dTZ-_HCfr4YG5Edws[1].jpgOn connaît le sort funeste de la planète si rien n’est fait pour freiner le réchauffement climatique. Dans Demain, qui  avait été projeté à l’ouverture de la COP21 à Paris, la comédienne Mélanie Laurent et Cyril Dion, co-fondateur de  l’ONG écolo Colibris veulent montrer que des solutions, à la portée de chacun, existent pour faire bouger les choses et empêcher le monde de courir à sa perte.
     
    L’intérêt de la démarche de ce métrage militant, c’est son côté positiviste, constructif, poussant à la réflexion, son message d’espoir opposé aux discours généralement déprimants, alarmistes, catastrophistes sinon apocalyptiques qui caractérisent ce genre de documentaire. Sans évidemment minimiser les risques majeurs qui menacent le monde et la complexité des thématiques.
     
    Mélanie Laurent et Cyril Dion ont divisé le film en cinq chapitres (agriculture, énergie, économie, éducation, démocratie), dont ils mettent en scène l’interdépendance. Et la prouvent en partant à travers le globe à la découverte d’innovations, d’actions très concrètes menées dans les différents domaines pour préserver la planète et en rencontrant leurs initiateurs.   
     
    On passe ainsi des fermes de Detroit au recyclage des déchets à San Francisco, du tout renouvelable de Copenhague au système éducatif finlandais. Tout en adoptant un ton pédagogique, mais sans prêchi-prêcha, les deux auteurs donnent la parole à des spécialistes, des interlocuteurs de qualité, des esprits ingénieux, des citoyens de bonne volonté.
     
    cyril_dion2[1].jpgRécemment de passage à Genève, Cyril Dion nous en dit plus sur cet opus qu’il a écrit il y a cinq ans pour aller à l’encontre des autres documentaires sur le sujet, avant de rencontrer Mélanie Laurent avec laquelle il s’est trouvé beaucoup de points communs. Et notamment la volonté de porter un regard sur la société en réalisant un film de cinéma, un road-movie avec de belles images, un vrai point de vue.
     
    L’idée générale, c’est chacun selon ses moyens.
     
    Chacun peut en effet faire quelque chose, essayer de trouver des solutions pour reprendre le pouvoir sur la société. Tous les gens filmés sont prêts et on se rend compte que ça marche quand ils travaillent ensemble.
     
    "Demain" est mobilisateur dans la mesure où vous privilégez le petit, le local, l’investissement des citoyens.
     
    Oui. Il est surtout très grand public, simple à comprendre car il raconte une histoire qui a du sens et correspond à une attente. Il est également non anxiogène. Avec Mélanie nous ne voulions pas réveiller des sentiments d’angoisse, de déprime, mais au contraire susciter l’enthousiasme, l’envie,  le désir, le rêve. Et l’énergie d’entreprendre.
     
    Le ton est pédagogique, mais pas moralisateur.
     
    Tout est parti d’une phrase de Gandhi: «montrer l’exemple n’est pas la meilleure, mais la seule manière de convaincre». Cela fait neuf ans que je travaille dans l’écologie et que je tente de transmettre un savoir, une connaissance.
     
     On vous reproche parfois une certaine candeur.

    Je l'ai effectivement lu et entendu, mais c'est faux. Tout ce qu’on dit, ce qu’on montre est scientifiquement prouvé. Mais comme c'est dense, il faut résumer un peu pour se reposer le cerveau.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 décembre. 
     

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