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  • Grand écran: "Strictly Criminal", du polar mafieux déjà vu, mais avec un Johnny Depp méconnaissable

    blackmass[1].jpgBoston dans les années 70. On retrouve James "Whitey" Bulger et John Connolly, deux gamins des rues qui ont grandi ensemble. Le premier a choisi le crime, le second le FBI. Le caïd et l’agent du célèbre bureau s’unissent secrètement pour éliminer l’ennemi commun: la mafia italienne. Mais les choses se gâtent.

    Strictly Criminal de Scott Cooper, l’auteur de Crazy Heart retrace l’histoire vraie de cette alliance contre nature qui a dégénéré et permis à Bulger d’échapper à la justice, de consolider son pouvoir et de devenir l’un des gangsters le plus redoutable et puissant de sa ville natale, voire des Etats-Unis.

    On navigue ainsi entre loyauté, corruption, rapport de force, difficulté à différencier flics et malfrats. Un filon surexploité. Et il y a tant de bons fllms de Walsh à Scorsese en passant par De Palma, Friedkin, Coppola et j’en oublie un paquet, qu’il est difficile de se lancer avec succès sur un terrain labouré à l’envi par tous ces maîtres. .

    Ce biopic est pourtant intéressant et l'intrigue assez simple. Mais Scott Cooper s’ingénie, dans cet opus à l’ancienne, à prendre des chemins tortueux pour la raconter et a ainsi tendance à se perdre en route.

    Du coup ce polar mafieux recuit qui ressemble à du Scorsese mais qui n'est pas du Scorsese, échoue dans sa volonté d’être féroce, implacable, sous haute tension. A l‘exception de quelques scènes certes glaçantes, comme celle du repas de famille, on n’est pas véritablement scotché à son fauteuil et on trouve même le temps longuet. Il faut dire que  les épuisants fuck, fucker et autres fucking débités à longueur de dialogues par ailleurs peu transcendants, n’arrangent pas les choses….

    En revanche les comédiens assurent. A commencer évidemment par Johnny Depp méconnaissable avec sa calvitie avancée, ses lentilles qui lui donnent un regard bleu acier et ses dents pourries. Il est inspiré, sobre, méchant, dangereux, dans son rôle de criminel le plus violent de l’histoire de Boston. Il apparait également comme un bon père de famille durement éprouvé par la mort de son fils, et comme un mari drôlement inquiétant. Le mot Oscar a déjà été prononcé.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 novembre.

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  • Grand écran: "Francofonia, le Louvre sous l'Occupation". Mélancolique, poétique et plein d'enseignements

    francofonia[1].jpgNous sommes en 1940. Paris est occupé et les musées, plus précisément le Louve menacés par les bombardements. Mais que ferait la Ville Lumière sans son joyau, ses chefs d'œuvre et ses prestigieuses collections?

    Forcés de collaborer, deux ennemis éclairés s’allient pour les  préserver.  Il s’agit du conservateur de la célèbre maison Jacques Jaujard (Louis-Do de Lencquesaing) et de son homologue nazi le comte Franz Wolff-Metternich (Benjamin Utzerath), nommé à la tête de la commission allemande pour la protection des oeuvres d’art en France. Il réussira à éviter que ces représentants uniques du patrimoine hexagonal, cachés en grande partie dans des châteaux, soient envoyées à Berlin.

    A travers cette collaboration, Alexandre Sokourov, auteur de L’Arche russe, virtuose plan séquence de 96 minutes sur un autre musée prestigieux, l’Ermitage de Saint-Petersbourg, explore les rapports entre l’art et le pouvoir, l’art et l’homme, l’art et la civilisation. Livrant au fil d’une méditation humaniste et passionnée, une histoire méconnue assortie d’un portrait très personnel du Louvre.

    Le film commence au présent, Sokourov communiquant par skype avec le capitaine d’un cargo en pleine tempête qui transporte des œuvres du coup en péril. Des captations contemporaines symboliques entrecoupant par la suite la narration du cinéaste, évoquant en voix off par le biais d’images d’archives, l’art et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en France et en Russie. 

    Tout en s’attardant sur d’inestimables toiles, Sokourov mélange les époques, laissant audacieusement des bombardiers allemands avions survoler la pyramide du Louvre inaugurée en 1989 et faisant se rencontrer Napoléon et Marianne. Cette dernière, effrayée, affirme que les musées sont les marqueurs de l’identité d’une nation et des victimes collatérales des conflits armés.

    Avec cette déclaration d’amour au Louvre, Sokourov défend et réaffirme avec force, sinon exaltation, la place centrale des musées en Europe. C’est un essai en forme de conte mélancolique, lyrique, poétique, non dénué d'humour. Certes parfois brouillon, oscillant entre reconstitution et documentaire, il n’en est pas moins souvent bouleversant et plein d’enseignements. 

    On est par exemple à des années-lumière de Monuments Men, où sept hommes s’étaient lancés avec leurs gros sabots et sous la direction de George Clooney, dans une course contre la montre en 1945, pour restituer à leurs propriétaires les trésors volés par les nazis. Même si certains font un peu la fine bouche, jugeant par exemple que Sokourov s’est… emmêlé les pinceaux dans son entreprise.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 novembre.

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  • Grand écran: "21 nuits avec Pattie", Karin Viard s'éclate en racontant ses histoires de cul...

    098620.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgComédie, drame, fantaisie, sensualité, folie, un zeste de scabreux, d’onirisme, de fantastique, de surréalisme, voici les ingrédients savoureux de 21 nuits avec Pattie, le dernier film des frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu. Adoptant un point de vue féminin, une première, avec deux héroïnes en tête d’affiche, ils s’éclatent en nous invitant après Les derniers jours du monde et L’amour est un crime parfait, à visiter leur univers si particulier. Pour un hymne à la liberté, à la jouissance, au plaisir. Avec des mots et, c'est beaucoup plus érotique, sans scène de sexe. 

    Parisienne et mère de famille, Caroline (Isabelle Carrré) débarque dans un petit village du sud de la France, ou elle n’a pas l’intention de s’attarder. Elle est juste venue pour l’enterrement d’isabelle, sa mère qu’elle voyait très peu, mettre en vente sa superbe maison et retourner très vite à ses affaires. Objectif aussitôt contrarié.

    Tandis qu’elle découvre effarée des ouvriers se baignant tout nus dans la piscine, Caroline rencontre Pattie (Karin Viard), une femme de ménage pour le moins singulière. Elle s'avoue très pudique avec les filles mais adore raconter, le plus crument possible, ses expériences de cul avec tous les frappadingues du coin, qu’elle se vante d’attirer comme des mouches. A l’image du lubrique et incompréhensible idiot du village (Denis Lavant).

    Sur ces entrefaites, le corps d’Isabelle disparaît mystérieusement. Pour le gendarme à peine moins louftingue que les autres habitants de la commune, il s’agit sans doute d’un nécrophile. Hypothèse immédiatement retenue par Jean (André Dussolier), un écrivain louche se prétendant l’ami de la défunte et qui ne serait autre que le célèbre Le Clézio. Voilà qui a dû beaucoup amuser le vrai! D’autant plus que Karin Viard alias Pattie, tombée amoureuse du curieux, (monstrueux ?)  personnage, lui trouve la bite aussi élégante que le reste de sa personne…

    L’histoire qui a quand même tendance à se déliter un chouïa au bout d’une heure, est en fait surtout celle de cette Méridionale exubérante et voluptueuse que les frères Larrieu dotent avec délectation d’une libido hors du commun. Du moins en paroles. Car plus elle en dit moins elle en montre. Reste que l'idée est loin de déplaire à Karin Viard qui, comme dans Lolo de Julie Delpy, se complaît visiblement en prétendue nymphomane au vocabulaire salace.

    Contraste total avec Isabelle Carré, cantonnée elle depuis quelques films au rôle de jolie quadra blonde à la fois désemparée, délicate, cruche et solaire. Et en l’occurrence pudibonde, coincée, bref pas du tout portée sur le sexe. Mis elle finira par s'épanouir pour réserver une surprise de taille à son mari, Sergi  Lopez, auteur de quelques apparitions. On vous laisse la découvrir.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 novembre.

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