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  • Grand écran: "Les cowboys", quête enragée d'un père qui raconte le monde

    Les-Cowboys-image01[1].jpgFan de culture country, Alain (François Damiens, photo) est l'un des piliers d'une communauté du genre dans l'est de la France. Lors d'un rassemblement, il danse avec Kelly, sa fille chérie de 16 ans, sous le regard attendri de sa femme et de son fils Kid. Peu après, tous trois s'aperçoivent soudain qu'elle a disparu.

    Dès lors, Alain se lance à sa recherche, parcourant le monde, sacrifiant tout, sa vie de famille, la jeunesse de son fils qu'il embarque dans sa quête éperdue, enragée, obsessionnelle. On découvrira à la fois la conversion de Kelly à l'Islam radical par amour, l’impossibilité pour son père d’accepter de vivre sans elle et de s’adapter aux autres.

    Les cowboys, qui résonne douloureusement face aux tragiques attentats du 13 novembre à Paris, débute en 1994 et se termine en 2005 est le premier long-métrage de Thomas Bidegain, scénariste attitré de Jacques Audiard pour qui il a notamment écrit Un prophète Grand Prix du jury à Cannes en 2009 et Dheepan, Palme d’or en mai dernier. Une fresque ambitieuse doublée d’un grand drame familial.

    De passage à Genève peu après le festival cannois, Thomas Bidegain, sélectionné à la Quinzaine des réalidsateurs, nous expliquait la genèse de ce western moderne, où les protagonistes sont projetés dans le fracas du monde: "J'ai été rattrapé par l'actualité mais j'ai commencé à écrire il y a quatre ans. L'idée m'est venue petit à petit. J'avais entendu parler de ces communautés country dont les membres pensent qu'ils sont des cowboys et les musulmans des Indiens". En l’occurrence les kidnappeurs intégristes de Kelly sont les Indiens, les ennemis à abattre.
     
    maxresdefault[1].jpgL’auteur (photo ci-contre) souhaitait ainsi évoquer les disparitions, le djihad. "Le film se situe à trois niveaux: une famille effondrée qui se délite, une fille qui l’a quittée et la façon dont son départ l’affecte ainsi que toute la communauté de ces cowboys du dimanche et l'histoire d'Al Qaïda, rythmée par les attentats à travers la planète. A commencer évidemment par la rupture essentielle qu’a représentée l’attaque des tours jumelles à New York. Puis celles de Madrid, de Londres".
     
    Bien que tournant autour de la radicalisation et du terrorisme, Les cowboys rappelle la traque inlassable dans La prisonnière du désert de John Ford, ici représentée par Kelly. "J'ai repris ce canevas pour parler d'aujourd'hui. Le western donne l'état de la nation aux Etats-Unis. J'avais envie d'un état de la nation. A travers la quête dramatique d’un père, et celle d’un fils qui suit son père pour ne pas le perdre, je veux raconter le monde où une nouvelle étape a été franchie dans l'horreur, et la façon dont on va être forcé de voir les choses autrement". Thomas Bidegain ne se doutait pas alors à quel point la terrible actualité parisienne lui donnerait raison.
     
    La réussite de cet opus qu’il s’agisse de la mise en scène, de l’écriture, de l’image, des décors, tient aussi bien sûr à ses interprètes, dont Finnegan Oldfield dans le rôle du fils, John C. Reilly dans celui d’un intermédiaire américain et surtout le principal, François Damiens, magnifique et impressionnant.

    Stetson vissé sur le crâne, il incarne pour la troisième fois après Suzanne et Gare du Nord un père à la recherche de sa fille. "J'ai vu des choses chez lui que d'autres ne possèdent pas", remarque Thomas Bidegain. "C'est un comédien formidable, doté d'une présence très physique, d'une autorité, d'une beauté virile. J'en fais un personnage peu sympathique à qui il fallait apporter une humanité pour qu'il reste touchant".

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 novembre.

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  • Masters de Londres: Novak Djokovic, who else?

    648x415_joueur-serbe-novak-djokovic-lors-victoire-masters-londres-11-novembre-2013[1].jpgCe n’est pas franchement une surprise. Djokovic faisant le coup à ce pauvre Rodgeur depuis Wimbledon. Tout le monde est là en train de se dire que Dracula n’est pas très en forme, sinon qu’il se traîne carrément sur le court. Tandis que le Suisse crache le feu.

    Et puis hop, voici le Serbe qui se réveille comme d’habitude en finale pour flanquer la pâtée à Guillaume Tell, subitement en panne de flèches, lui qui en avait plein son carquois dans toutes ses autres rencontres londoniennes. Y compris contre le saigneur des courts, qui n'avait alors pas à forcer son talent.

    Bref, trop fort Djokovic, qui est au tennis ce que Nespresso est au café. Who else??? Et le Bâlois se doutait bien que sa bête noire ne continuerait pas à glander pour lui faciliter la tâche. Parce que ça commençait à bien faire ces Helvètes qui l’empêchent de marquer des records cette année.

    Entre Wawrinka qui lui ôte la possibilité de réussir le Grand Chelem en carrière en le domptant à Roland Garros, Federer qui le stoppe dans sa série victorieuse en lui piquant un match de poule, le coq n’allait pas en plus permettre à la légende de le priver de la sienne à Londres en remportant un quatrième Masters de suite.

    Il n’empêche que ce doit être drôlement frustrant de se faire breaker une seule petite fois pour savoir que vous allez perdre la partie. Quel que soit l’instant. Mais lorsque cela se produit au troisième jeu du premier set, dur dur de se battre comme un lion jusqu’au bout. D'autant que là, notre gloire nationale n'avait pas vraiment les crocs.

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  • Grand écran: "Nous trois ou rien", une chronique familiale tragi-comique sous influence potache

    nous-trois-ou-rien-comme-un-conte[1].jpgHumoriste et rappeur, révélé par le Jamel Comedy Club et la mini-série Bref, Kheiron Tabib réalise un premier long-métrage qu’il a écrit et dans lequel il tient le premier rôle. Il y retrace le parcours singulier, mouvementé entre l’Iran et la banlieue parisienne de son père Hibat (Kheiron) un avocat, et de sa mère Fereshteh (Leïla Bekhti) une infirmière.

    D’abord opposé au shah, ce qui lui a valu sept ans de prison dans des conditions épouvantables, puis à l’ayatollah Khomeini ce qui l’a conduit à la clandestinité, Hibat marié et devenu père d’un petit garçon entre les deux régimes, est forcé de fuir. Fereshteh est déterminée à l’accompagner. Ce sera donc lui, elle et leur fils ou rien.

    De belles personnes qui forcent l’admiration. Dotées d’un incroyable courage, d'un optimisme à tout crin et d’une détermination farouche, Hibat et Fereshteh refusent de vivre dans l’oppression, l'obscurantisme et la terreur en dépit des dangers que cela comporte. D’où, jusqu’à l’exil en France, une première partie à la fois émouvante et édifiante.

    Malheureusement, entre conte et comédie, Kheiron s’ingénie à nuire à son sujet en multipliant des blagues de stand up, censées dédramatiser les situations les plus graves ou les plus violentes. Alors certes l’humour est la politesse du désespoir. Mais des pirouettes aussi potaches comme vision du monde, c’est plutôt court.

    Par ailleurs l’histoire perd nettement de sa force à partir de l’installation de la petite famille dans une cité où Kheiron devient éducateur social tandis que Fereshteh aide les femmes à se libérer de la tutelle masculine. 

    Nous trois ou rien mise alors sur la tolérance, le don de soi  et le vivre ensemble pour une meilleure intégration. Et à voir la façon dont tout ou presque marche comme sur des roulettes, même auprès de petits truands a priori endurcis, on n’est pas très loin de l’angélisme. De quoi viser un grand succès populaire!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 novembre.

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