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Grand écran: "Francofonia, le Louvre sous l'Occupation". Mélancolique, poétique et plein d'enseignements

francofonia[1].jpgNous sommes en 1940. Paris est occupé et les musées, plus précisément le Louve menacés par les bombardements. Mais que ferait la Ville Lumière sans son joyau, ses chefs d'œuvre et ses prestigieuses collections?

Forcés de collaborer, deux ennemis éclairés s’allient pour les  préserver.  Il s’agit du conservateur de la célèbre maison Jacques Jaujard (Louis-Do de Lencquesaing) et de son homologue nazi le comte Franz Wolff-Metternich (Benjamin Utzerath), nommé à la tête de la commission allemande pour la protection des oeuvres d’art en France. Il réussira à éviter que ces représentants uniques du patrimoine hexagonal, cachés en grande partie dans des châteaux, soient envoyées à Berlin.

A travers cette collaboration, Alexandre Sokourov, auteur de L’Arche russe, virtuose plan séquence de 96 minutes sur un autre musée prestigieux, l’Ermitage de Saint-Petersbourg, explore les rapports entre l’art et le pouvoir, l’art et l’homme, l’art et la civilisation. Livrant au fil d’une méditation humaniste et passionnée, une histoire méconnue assortie d’un portrait très personnel du Louvre.

Le film commence au présent, Sokourov communiquant par skype avec le capitaine d’un cargo en pleine tempête qui transporte des œuvres du coup en péril. Des captations contemporaines symboliques entrecoupant par la suite la narration du cinéaste, évoquant en voix off par le biais d’images d’archives, l’art et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en France et en Russie. 

Tout en s’attardant sur d’inestimables toiles, Sokourov mélange les époques, laissant audacieusement des bombardiers allemands avions survoler la pyramide du Louvre inaugurée en 1989 et faisant se rencontrer Napoléon et Marianne. Cette dernière, effrayée, affirme que les musées sont les marqueurs de l’identité d’une nation et des victimes collatérales des conflits armés.

Avec cette déclaration d’amour au Louvre, Sokourov défend et réaffirme avec force, sinon exaltation, la place centrale des musées en Europe. C’est un essai en forme de conte mélancolique, lyrique, poétique, non dénué d'humour. Certes parfois brouillon, oscillant entre reconstitution et documentaire, il n’en est pas moins souvent bouleversant et plein d’enseignements. 

On est par exemple à des années-lumière de Monuments Men, où sept hommes s’étaient lancés avec leurs gros sabots et sous la direction de George Clooney, dans une course contre la montre en 1945, pour restituer à leurs propriétaires les trésors volés par les nazis. Même si certains font un peu la fine bouche, jugeant par exemple que Sokourov s’est… emmêlé les pinceaux dans son entreprise.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 novembre.

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