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Grand écran: "Back Home", le souvenir d'une mère disparue. Hypnotique et troublant

04_GALA_LOUDER-THAN-BOMBS-1[1].jpgSélectionné dans Un Certain Regard à Cannes en 2011, le Norvégien Joachim Trier bluffait son monde avec Oslo,31 août, remarquable évocation d’une errance existentielle. En mai dernier, il débarquait en compétition avec Louder Than Bombs (en français Back Home). La traduction littérale du titre Plus fort que les bombes a en effet été changée suite aux tragiques attentats parisiens du 13 novembre. Bien que le film ne se déroule pas sur fond d’attaques terroristes.

L’intrigue se situe trois ans après la mort inattendue d’une célèbre reporter de guerre (Isabelle Huppert) dans un accident de voiture. Elle a ainsi plongé dans l’affliction son mari Gene (Gabriel Byrne), ses deux garçons, Jonah, jeune professeur de sociologie qui vient d’être papa (Jesse Eisenberg) et Conrad, un ado dépressif en crise de 14 ans (Devin Druid).

N’arrivant pas à faire son deuil, Conrad, particulièrement mal dans sa peau, s’isole en regardant des jeux vidéo violents pour fuir les bienveillantes mais maladroites tentatives de son père de le faire sortir de son mutisme. Ce dernier noue une relation avec une collègue qui envenime les choses tandis que Jonah, assumant mal sa récente paternité, retombe dans les bras d’une ex.

Apaiser les conflits

Leur chagrin est ravivé par la préparation d’une exposition à New York en hommage au travail de leur épouse et mère. Doublé d’un bouleversement avec la révélation d’un douloureux secret. Tournant autour de cette mère disparue, Joachim Trier propose le souvenir qu'en ont les protagonistes et leur différent point de vue sur le drame, en les réunissant dans la maison familiale. Une façon d’apaiser les conflits et de permettre au trio de poursuivre dorénavant plus sereinement sa route.

Si on s’attache aux personnages dont Joachim scrute les sentiments, le plus intéressant dans ce nostalgique Back Home évoquant les fantômes d’un passé proche, c‘est la construction d’un récit à la fois hypnotique, troublant, morcelé entre rêves, projections mentales, flash-backs et regards variés reflétant la complexité de l’existence. Parfaitement interprété, ce premier opus en anglais de Joachim Trier n’avait toutefois pas réussi à convaincre le jury.

A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le mercredi 16 décembre.

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