On connaît le sort funeste de la planète si rien n’est fait pour freiner le réchauffement climatique. Dans Demain, qui avait été projeté à l’ouverture de la COP21 à Paris, la comédienne Mélanie Laurent et Cyril Dion, co-fondateur de l’ONG écolo Colibris veulent montrer que des solutions, à la portée de chacun, existent pour faire bouger les choses et empêcher le monde de courir à sa perte.
L’intérêt de la démarche de ce métrage militant, c’est son côté positiviste, constructif, poussant à la réflexion, son message d’espoir opposé aux discours généralement déprimants, alarmistes, catastrophistes sinon apocalyptiques qui caractérisent ce genre de documentaire. Sans évidemment minimiser les risques majeurs qui menacent le monde et la complexité des thématiques.
Mélanie Laurent et Cyril Dion ont divisé le film en cinq chapitres (agriculture, énergie, économie, éducation, démocratie), dont ils mettent en scène l’interdépendance. Et la prouvent en partant à travers le globe à la découverte d’innovations, d’actions très concrètes menées dans les différents domaines pour préserver la planète et en rencontrant leurs initiateurs.
On passe ainsi des fermes de Detroit au recyclage des déchets à San Francisco, du tout renouvelable de Copenhague au système éducatif finlandais. Tout en adoptant un ton pédagogique, mais sans prêchi-prêcha, les deux auteurs donnent la parole à des spécialistes, des interlocuteurs de qualité, des esprits ingénieux, des citoyens de bonne volonté.
Récemment de passage à Genève, Cyril Dion nous en dit plus sur cet opus qu’il a écrit il y a cinq ans pour aller à l’encontre des autres documentaires sur le sujet, avant de rencontrer Mélanie Laurent avec laquelle il s’est trouvé beaucoup de points communs. Et notamment la volonté de porter un regard sur la société en réalisant un film de cinéma, un road-movie avec de belles images, un vrai point de vue.
L’idée générale, c’est chacun selon ses moyens.
Chacun peut en effet faire quelque chose, essayer de trouver des solutions pour reprendre le pouvoir sur la société. Tous les gens filmés sont prêts et on se rend compte que ça marche quand ils travaillent ensemble.
"Demain" est mobilisateur dans la mesure où vous privilégez le petit, le local, l’investissement des citoyens.
Oui. Il est surtout très grand public, simple à comprendre car il raconte une histoire qui a du sens et correspond à une attente. Il est également non anxiogène. Avec Mélanie nous ne voulions pas réveiller des sentiments d’angoisse, de déprime, mais au contraire susciter l’enthousiasme, l’envie, le désir, le rêve. Et l’énergie d’entreprendre.
Le ton est pédagogique, mais pas moralisateur.
Tout est parti d’une phrase de Gandhi: «montrer l’exemple n’est pas la meilleure, mais la seule manière de convaincre». Cela fait neuf ans que je travaille dans l’écologie et que je tente de transmettre un savoir, une connaissance.
On vous reproche parfois une certaine candeur.
Je l'ai effectivement lu et entendu, mais c'est faux. Tout ce qu’on dit, ce qu’on montre est scientifiquement prouvé. Mais comme c'est dense, il faut résumer un peu pour se reposer le cerveau.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 décembre.