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le blog d'Edmée - Page 625

  • Tempête dans un verre d'eau, un concept inventé pour Locarno

     

    Comme à chaque festival locarnais ou presque, on a eu droit à notre tempête dans un verre d’eau. Cette fois, il s’agit de la polémique entre l’Office fédéral de la Culture (OFC) et deux associations de producteurs de films. En substance, elles dénoncent le manque de transparence, ainsi que des irrégularités dans l’octroi de subventions.

     

    Du coup on s’écrasait les arpions lors de la traditionnelle conférence de presse du conseiller fédéral Pascal Couchepin. La star du jour. Faisant la pige aux réalisateurs et acteurs qui viennent causer de leurs œuvres. J’espère que le président Solari n’en a pas pris ombrage, lui qui ne porte pas trop les vedettes dans son cœur, à en juger par son récent discours …

     

    Mais je m’égare. On s’en doute, le ministre balaye les charges. A l’instar de Jean-Frédéric Jauslin, le directeur de l’OFC. La presse reste coite, tandis qu’on s’agite du côté des producteurs. L’union n’est pourtant pas sacrée. D’un côté il y a ceux qui se désolidarisent de la procédure de leurs collègues, sans pour autant trouver super la politique de Monsieur Cinéma, alias Nicolas Bideau. Qui ne pipe d’ailleurs mot sur le sujet. Tout ce qu’ils veulent en somme, c’est davantage de sous pour mieux bosser.

     

    De l’autre, on trouve un plaignant ratiocineur, tel un môme dont on a cassé le jouet. Voyant les choses tourner à la bagarre stérile dans un préau d’école, papa Couchepin décrète qu’on va s’arrêter là et laisser les juristes décider de qui a raison.

     

    Le conflit s’est toutefois poursuivi dans un autre point de presse, les mécontents réitérant leurs accusations et espérant l’aboutissement de leurs plaintes. Inutile de dire que pour les journalistes étrangers présents, c’était du chinois. Pire car les Chinois non plus pigeaient que dalle. Je ne vous cacherai pas que je me sentais très proche d’eux.

     

    Mais quid du cinéma dans l’affaire ? Celui qu’on est censé voir à l’écran, je veux dire? Eh bien rassurez-vous, ce cher Pascal a tiré un bilan positif de l’année 2008. Il a même annoncé une petite hausse  du budget alloué par Berne et un soutien aux séries télévisées. Pas étonnant. Pour lui, le cinéma suisse est devenu un enjeu de société. Mazette! Figurez-vous qu’à l’occasion d’un enterrement où il s’est rendu, on ne parlait que de ça au bout de cinq minutes. Imaginez le tabac si en plus tous ces gens allaient voir les films !

     

    C’est ce qu’on va faire, puisqu’on est en principe désormais débarrassé de ces chamailleries internes oiseuses. On attend par exemple la comédie du Zurichois Christoph Schaub, proposée samedi soir sur la Piazza Grande. Son auteur ayant l’air assez content de lui, cela pourrait contribuer à faire enfin décoller le festival, toujours plus ou moins cloué au sol. Notamment par le drame d’une rare niaiserie, signé Nick Cassavetes, sur une adolescente atteinte d’une leucémie. Le grand John doit se retourner de honte dans sa tombe. Alors qu’il y avait un vrai sujet à traiter, les parents ayant décidé d’avoir un deuxième enfant génétiquement contrôlé, qui deviendrait un donneur parfait. Sauf que celui-ci,  en l’occurrence une petite fille, demande une émancipation médicale pour pouvoir disposer de son corps.   

     

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  • Le président Solari fustige les barbares et les ignorants

     

    Il y a des choses qu’on ne dit pas au président Marco Solari. Evoquez l’absence de paillettes à Locarno et il voit rouge. Un peu à l’image du taureau quand on lui agite une cape sous le nez. L’an dernier, lors du traditionnel cocktail d’ouverture il avait piqué une grosse colère contre la perfidie de la presse alémanique, en particulier la NZZ, qui accusait le festival de manquer de bons films et de stars.

     

    Toujours aussi remonté, le boss a persisté dans ce sens, un barbare lui ayant suggéré l’idée saugrenue de ne garder au programme que la Piazza Grande. Pour ce primitif, la suppression de sections inintéressantes permettrait une substantielle économie et surtout la possibilité d’inviter quelques célébrités du septième art.

     

    Que n’avait pas raconté là ce mécréant de la pellicule, cet ignorant crasse de la valeur inestimable du trésor patrimonial tessinois, témoignage de liberté depuis sa création en 1946! Qu’importe la présence de stars qui n’ont rien à dire, en regard de la qualité des œuvres présentées, martelait en substance le décoiffant Marco d’une voix de stentor. Nous ne faisons pas du marketing mais de la culture. C’est pour cela que vous venez si nombreux chaque année et que vous êtes là ce soir. Gros applaudissements de la foule qui, juste en passant, écoutait d’une oreille, gardant fermement un œil sur le buffet. Histoire de s’empiffrer de champagne et de petits-fours pour gratter, comme d’habitude, sur la bouffe du soir.

     

    Reste que les vedettes de tout poil sont averties. Débarquer à Locarno ne leur coûtera pas seulement bonbon, mais elles seront bien inspirées de se munir de leur certificat d’études pour plaire à Son Eminence solarienne. J’attends quand même sa réaction éventuelle, au cas où un Tom Cruise ou assimilé brûlerait de venir s’exhiber en plein air devant 8000 personnes en délire…

     

    En attendant on a été servi, côté intello, avec la projection, sur écran géant, de La guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres. Le dernier-né du réalisateur Amos Gitaï est basé sur la captation filmée de sa propre adaptation théâtrale de La guerre des Juifs, de l’historien antique Flavius Josèphe, proposée à Avignon en juillet dernier. C’était du lourd. Et ça nous a un peu vidé la Piazza, en dépit de la performance de Jeanne Moreau dans le rôle du narrateur auteur. Mais l’opus avait été programmé en deuxième partie, à 23 heures. En lever de rideau, on lui avait préféré (500) Days Of Summer, une comédie américaine de Marc Webb. Un sacré poids plume à côté. D’où mon angoissant et existentiel pourquoi aux pontes du lieu, si mordus de culture?

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  • Wawrinka, numéro un des empotés à Gstaad

    Wawrinka, Youzhny, Kiefer, Mathieu,Kohlschreiber, un plateau de choix, nous annonçaient triomphalement les organisateurs de l’Open de Gstaad, qui n’en revenaient pas d’une telle pléiade de stars.  Eh bien, question nec plus ultra, il faudra repasser. C’est même la brochette la plus pitoyable qui nous ait été proposée dans l’Oberland bernois depuis belle lurette.  

    Et pas seulement parce  que sur toutes ces extraodinaires lames de la raquette internationale, seul ce brave Kiefer a réussi à rallier péniblement les quarts de finale. Il suffit, pour s’en convaincre, de songer que la tête de série numéro un du tournoi pointait à la vingt-quatrième place du classement!

    En l’occurrence Wawrinka. Grand favori de la chose malgré la pression. Laquelle, mystère. Il est vrai que ce commentaire venait de Pierre-Alain Dupuis, qui n’a pas manqué de s’illustrer une fois de plus, outre par de ridicules conseils d’arrosage aux préposés qui  à son avis flanquaient trop d’eau sur le court entre les sets,  par ses analyses hyperpointues de situations mégacomplexes. Du genre, «le suspense c’est toujours bon pour le spectacle… en tennis ». C’est vrai que dans les autres sports,  c’est juste nul, le suspense. Ou alors, «en tennis et les intéressés le savent bien, rien n’est jamais joué avant le dernier point… »

    Si au moins il en faisait son profit, de ses remarques. Mais je vous passe ses revirements habituels, car il y a mieux dans l’incongru. Par exemple, pour La Perruche, le malheureux Stanislas qui s’est lamentablement planté jeudi  en huitièmes face au 119e de l’ATP, après avoir failli honteusement perdre contre le 300e et des poussières la veille, n’était pas précisément mauvais. PAD le jugeait surtout négligent dans la préparation de ses coups et l’exploitation de son potentiel, l’estimant par ailleurs victime, outre de la fameuse pression,  des effets pervers de l’altitude…

    Franchement je croyais rêver. En regard d’une opposition générale aussi poussive, le Vaudois devait non seulement arriver facilement en finale, mais remporter celle-ci les doigts dans le nez.  Au contraire, il pavoisait pathétiquement à chaque point laborieusement gagné.  A croire qu’il les engrangeait contre Federer et Nadal réunis pour lui mener la vie dure! Bref, à côté de notre empoté du tamis, les épisodes de «Plus belle la vie» ont carrément l’air écrits par Garcia Marquez!

     

     

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