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le blog d'Edmée - Page 571

  • Festival de Locarno: passion, science-fiction et sexe à l'américaine

    amourjeune.jpgSi la course au Léopard d’Or n’avait pas trop bien commencé, elle s’est arrangée au troisième jour du Festival. Outre Vol Spécial de Fernand Melgar sur les requérants d’asile expulsés dont nous parlerons demain en compagnie du cinéaste, deux  autres films se font remarquer. A commencer par Un amour de jeunesse, qui clôt une trilogie de la jeune et talentueuse réalisatrice française Mia Hanson-Love.

     

    Elle propose une oeuvre en trois actes aux accents rohmériens, qui commence en 1999. C’et l’hiver à Paris. Camille, 15 ans, romantique et possessive, voue une folle passion à Sullivan, 19 ans. Il dit l’aimer, mais alors que personne d’autre n’existe pour la jeune fille, il  refuse d’être tout pour elle. Il décide de partir en Amérique du Sud, promettant d’écrire. Les lettres s’espacent, puis cessent. Désespérée, Camille fait une tentative de suicide au printemps.

     

    Trois ans plus tard, elle a changé de look, coupé ses cheveux et suit un cours d’architecture. Plongée dans son travail pour se libérer de Sullivan, elle tombe  amoureuse de Lorenz, son  professeur. Il est plus âgé qu’elle mais ils semblent avoir une relation solide. En 2007 pourtant, Camille croise Sullivan réapparu par hasard. Ils deviennent amants avant que Camille se décide enfin à tourner définitivement la page.

     

    Un film à la fois léger et profond, plein d’originalité et de grâce en dépit d’un sujet rebattu sur la passion adolescente et le triangle amoureux. Inspiré, nourri et habité de sentiments vécus par son auteur, il montre une héroïne qui se transforme et évolue au contact de deux hommes qui ne jouent pas l’un contre l’autre.

     

    Tout en donnant une importance singulière à l’architecture, une discipline qui la stimule, Mia Hansen-Love a choisi Lola Créton (photo)pour le rôle de Camille. Bouleversante et solaire, elle donne la réplique à Sebastian Urzendowsky, étonnant dans une interprétation un peu fausse et décalée.

     

    Science-fiction atypique 

     

    Toujours en compétition mais un poil en-dessous, Another Earth, premier long-métrage de l’Américain Mike Cahill, co-auteur du scénario avec son actrice principale Brit Marling. Alors que la Terre se découvre une planète jumelle, les chemins de Rhoda Williams, jeune étudiante prometteuse au MIT et John Burroughs, compositeur au sommet de sa carrière, se croisent à l’occasion d’une tragédie qui va modifier leurs vies.

     

    Ce film atypique et déroutant, sans effets spéciaux, joue à la fois sur la science fiction avec l’apparition d’une deuxième Terre laissant supposer que nous existerions parallèlement, ainsi qu’une histoire d’amour compliquée entre un homme en morceaux et la jeune fille qui a détruit sa vie en quête de pardon. Un mélo qui séduit en dépit de son côté moralisateur et de quelques scènes franchement nazes.

      

    Pas autant toutefois que sur la Piazza Grande, qui  joue la futilité avec Friends With Benefits. Une daube américaine de Will Gluck qui se laisse pourtant voir malgré Justin Timberlake. Une chasseuse de têtes newyorkaise et son principal candidat débarqué de San Francisco sont immédiatement attirés l’un par l’autre. Mais ils définissent aussitôt une règle stricte. Du sexe, rien que du sexe pour le fun et surtout pas de sentiments. A d’autres, comme vous pouvez l’imaginer…   

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  • Festival de Locarno: entre politique et pellicule

    didier.jpgGros événement culturel helvétique de l’année, le festival de Locarno ouvert mercredi soir est aussi, comme disent les Anglais, « the place to be » pour les politiques. Surtout en cette année électorale.

     

     Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a donc profité du traditionnel risotto du Monte Verità pour annoncer que Berne mettrait un peu plus de beurre dans la pellicule entre 2012 et 2015. Les subventions pourraient ainsi être augmentées en fonction du succès des films (entrées en salles et accueil dans les festivals). Par ailleurs la révision des régimes d’encouragement au cinéma prévoit un soutien renforcé à l’élaboration des scénarios et aux coproductions à l’étranger.

     

    Calmy-Rey jette un froid

     

    Tandis que le ministre de la Culture amenait quelques sourires chez les professionnels de la branche, la présidente Micheline Calmy-Rey a elle déçu Fernand Melgar. Contrairement à ce qui avait été annoncé, elle n’assistera pas à la première de son film Vol Spécial, où trois ans après La forteresse, le réalisateur suisse poursuit sa croisade en se penchant sur le renvoi des sans papiers et les requérants d’asile déboutés.

     

    Mais si les politiques accaparent comme toujours les journalistes à l’aube de la quinzaine locarnaise, les festivaliers s’adonnent à d’autres plaisirs. Notamment sur la Piazza Grande  où Magali Noël a poussé la chansonnette avant la projection gratuite d’Amarcord de Fellini, pour assister le lendemain au message de bienvenue, par vidéo interposée, de Kirk Douglas, sans doute le nonagénaire le plus célèbre de la planète.

     

    Tout cela avant que Super 8 ne lance véritablement  la manifestation. Après cette incursion remarquée, pleine d’action et d’émotion dans l’univers de Spielberg signée J.J. Abrams, changement radical de ton et pas pour le mieux avec Headhunters du Norvégien Morten Tyldum.

     

    Roger Brown, petit par la taille mais redoutable requin dans son métier de chasseur de têtes, accessoirement voleur de tableaux pour arrondir ses fins de mois, devient la proie d’un candidat à qui il pensait dérober un Rubens. Pour lui le coup du siècle. Mais l’auteur, voulant prouver que le polar scandinave ne se réduit pas à Millenium a raté le coche avec cette adaptation d'une rare invraisemblance et  ridiculement sanguinolente de l’excellent roman de son compatriote Jo Nesbo.

     

    Réussite du Bâlois Tim Fehlbaum, mais laborieux début en compétition

     

    Premier passage au long-métrage à l'inverse réussi pour le jeune cinéaste bâlois Tim Fehlbaum avec Hell, un film de science-fiction apocalyptique, très tendance depuis quelques années. Il a d’ailleurs été coproduit par le spécialiste du genre Roland Emmerich, fan des courts de l’auteur.

     

    Le soleil a transformé la terre en désert aride où seuls ceux qui se protègent de sa lumière aveuglante ne sont pas morts. A l’image de Marie, de sa sœur Leonie et de Phillip, qui roulent vers les montagnes en espérant y trouver de l’eau. En chemin ils embarquent Tom, qui s’y connaît en mécanique. Pris dans une embuscade, tous quatre vont connaître l’enfer pour survivre.

     

    Côté compétition, on reste pour l’instant autant sur sa soif que nos voyageurs. Qu’il s’agisse de Beirut Hotel de Danielle Arbid qui permet surtout à Charles Berling, avocat soupçonné d’espionnage de coucher avec une voluptueuse Libanaise. Ou de Best Intentions du Roumain Adrian Sitaru, qui nous soule avec son héros. Déjà névrosé à la base, ce fils unique disjoncte complètement lorsque que sa mère est transportée à l’hôpital.

     

    Plus insupportable c’est difficile. Bonne nouvelle pourtant, nous n’en sommes qu’au début de l’aventure.     

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  • Wawrinka, deux p'tits tours et puis s'en va, tête en bas!

    3298822[1].jpgBelle entrée en matière vraiment, surtout que ce n’est pas facile de débouler comme ça dans un tournoi, en altitude qui plus est, où les balles ont tendance à voler dans tous les sens. Alors chapeau Stan, c’est génial et surtout bon signe pour dimanche.

    On se pince. Car il fallait entendre les louanges à l’égard de Wawrinka que tout le monde à Gstaad sentait en pleine forme et en pleine confiance à l’issue de sa victoire fort "convaincante" sur l’Australien Peter Luczak. Brillantissime… 250e joueur mondial. Sans parler de l’intéressé, nageant dans l’autosatisfaction et se flattant lui aussi (il doit être passé juste avant chez Federer), d’avoir très bien joué.

    Bref, hyper motivée la deuxième tête de série. Et plus concentrée qu’une tomate. Hélas, le pauvre s’est retrouvé en panne de jus au tour suivant. Il n’est donc guère étonnant que l’Espagnol Marcel Granollers, pointant au 45e rang, l’ait aspiré d’une paille en quarts de finale, lui flanquant la pâtée en deux misérables sets de 70 petites minutes.

    Franchement la honte. Et pourtant il y a pire. A la hauteur de cette pitoyable prestation, la consternante télévision suisse évidemment, toutes chaînes confondues. Se trompant sur l'heure de la rencontre, elle n'a non seulement pas daigné la passer en direct, mais s’est escrimée à aggraver son cas en nous la diffusant trois heures plus tard, sans même préciser la chose.  

    Sinon à la fin de cet affrontement à sens unique où l’inénarrable Jean-Marc Rossier, se fichant du monde, a évoqué un "léger différé". Après s’être efforcé de chercher sottement des excuses au piteux Vaudois, "tétanisé" à l'idée de jouer devant son public, ses proches et sa famille qui attendent toujours tellement de lui…

    Décidément, nous sommes bien mal lotis ces jours, tandis que les commentateurs français, les cordes vocales à peine remises des exploits de Thomas Voeckler et Pierre Rolland dans la Grande Boucle, peuvent derechef se les péter à l’antenne avec leurs champions aquatiques qui encombrent littéralement l’Histoire.

    Certes la Genevoise Swan Oberson nous a permis une petite incursion dans le domaine, mais il faut bien reconnaître que les Suisses rament dur. Force est donc de regarder loin devant pour se faire mousser. A savoir vers les Jeux Olympiques de Londres l’an prochain. En caressant le rêve fou de voir Federer et Hingis dans le double mixte, réintroduit en tant qu’épreuve à part entière suite à une absence de 86 ans.

    La princesse de Trübbach et Sa Grâce Sérénissime réunis sur un court, une belle image, j’en conviens. Au-delà de l’éventuelle faisabilité de la chose cependant, ce qui m’étonne le plus, c’est la quasi certitude, pour les fans, que les deux ex-numéros un mondiaux rafleraient automatiquement la mise.

    Et cela simplement parce que le couple mythique avait aisément remporté une Hopman Cup, ne concédant que dix jeux en six sets. Formidable, sauf que ça date de 2001! Alors imaginer un autre succès les doigts dans le nez onze ans plus tard me paraît encore plus illusoire que de parier sur une qualification des footeux helvétiques à l’Euro 2012...

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